L’humanité a célébré, hier jeudi 11 juillet, la journée internationale de la Population. En République démocratique du Congo, une grande activité a eu lieu dans l’enceinte de l’Institut national pilote d’Enseignement des Sciences de la Santé de Kinshasa (INPESS). La journée a été honorée de la présence du Ministre d’Etat assumant l’intérim au Plan, Pierre Kangudia Mbayi. Pour cette année 2019, l’on a associé à cette grande fête un double événement, notamment la commémoration du 50ème anniversaire de la création du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), et du 25ème anniversaire de l’adoption du Programme d’Action historique de la Conférence internationale pour la Population et le Développement (CIDP). Thème choisi : « 25 ans après la CIPD, accélérer les promesses ». En présence de plusieurs personnalités nationales et internationales, des jeunes et autres, le représentant-pays du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le docteur Sennen Hounton a d’abord expliqué le sens de la CIPD : « cette conférence est considérée comme l’une des plus importantes jamais organisée au niveau mondial en ce sens qu’elle a transformé la manière dont les pays ont commencé à traiter les problèmes de population et de développement durable, en plaçant les besoins et les aspirations de chaque être humain au centre du développement durable ». Poursuivant, il a annoncé la tenue prochaine au Kenya, du sommet de Nairobi sur la « CIPD25 ». Pour le Docteur Sennen Hounton, ce sommet qui se tiendra du 12 au 14 novembre 2019, réunira de nombreux gouvernements, des acteurs du secteur privé et de la société civile, ainsi que des partenaires communautaires. Ce, dans le but de faire progresser la mise en œuvre du Programme d’action, eu égard aux objectifs de développement durable aux niveaux international, régional, national et local. « Malgré les progrès remarquables réalisés depuis 1994, des millions de femmes et de filles n’ont pas toujours bénéficié des promesses de la Conférence internationale sur la Population et le Développement. C’est pourquoi, l’année 2019 qui marque le 25ème anniversaire de cet évènement, sera cruciale pour le travail que nous réalisons en faveur des femmes et des filles dans le monde », a dit le représentant pays de l’UNFPA en RDC. Ainsi, l’UNFPA qui travaille avec des pays et des partenaires, se penche résolument en faveur de trois résultats transformateurs d’ici 2030. Il s’agit notamment de : zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale ; zéro décès maternel évitable ; et enfin, éliminer la violence sexiste et les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines. « Je peux affirmer qu’en République Démocratique du Congo, nous devons poursuivre nos efforts visant à maitriser la croissance démographique pour lutter efficacement contre la pauvreté et assurer la croissance inclusive et l’émergence du pays, résultat visionnaire du Plan National Stratégique de Développement (PNSD) », a renchéri le docteur Sennen Hounton. Pierre Kangudia réaffirme l’engagement du gouvernement Pour le Ministre d’Etat en charge du Plan, Pierre Kangudia Mbayi, l’institutionnalisation de cette journée par l’Assemblée générale des Nations Unies répond à la finalité de permettre aux décideurs politiques, aux responsables des services publics, aux acteurs de la société civile ainsi qu’à la population toute entière, de prendre conscience de l’ampleur des problèmes émergents des populations pouvant impacter négativement sur le développement des peuples et des nations. Par ailleurs, il a fait savoir que la République Démocratique du Congo a, sur le plan de l’atteinte de zéro décès maternel, le taux de mortalité maternel de 846 décès maternel, pour 100.000 naissances vivantes, selon l’enquête démographique et de santé de 2014. Donc, environ trois femmes décèdent chaque heure, de suite des complications liées à la grossesse. Et sur près de 3,5 millions d’accouchements chaque année, plus d’un million de grossesses sont non désirées, et plus de 500.000 d’entre elles sont des grossesses à risque, selon la même source. « Le pays connait une énorme insuffisance de sages-femmes. En effet, la norme de l’OMS fixe les rations acceptables à une sage-femme pour 5.000 habitants, tandis qu’en RDC, malheureusement, l’on a environ une sage-femme pour 20.000 habitants. Ainsi, atteindre zéro décès maternel, doit devenir un résultat de l’engagement de tous les acteurs du système national de santé, et de toutes les communautés », a-t-il dit. Sur le plan de l’atteinte de zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale, le Ministre Kangudia a affirmé que selon le rapport de la Banque mondiale sur l’évaluation de la pauvreté 2005-2012, les principaux déterminants de la réduction de la pauvreté sont notamment la baisse du taux de fécondité, l’amélioration du niveau de l’éducation… En République Démocratique du Congo, la grande majorité des femmes ont besoin des méthodes contraceptives plus pour espacer que pour limiter les naissances. Enfin, sur le plan de l’atteinte de zéro violence basée sur le Genre et pratiques néfastes envers les femmes et les filles, le ministre a fait savoir que les inégalités liées au Genre et à la violence basée sur le Genre en République Démocratique du Congo constituent les défis majeurs. Et les interventions du Gouvernement en collaboration avec ses partenaires au développement en faveur des populations vulnérables visent à renforcer la sécurité, la conception et la mise en œuvre des politiques inclusives. Le message d’Antonio Guterres Pour le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est le plan d’action dont le monde s’est doté pour bâtir un avenir meilleur pour toutes et tous sur une planète saine. « En cette Journée mondiale de la population, nous ne pouvons nier que cette mission est étroitement liée aux tendances démographiques, parmi lesquelles la croissance démographique, le vieillissement de la population, les migrations et l’urbanisation », a-t-il dit.