Professeur de son état, Daddy Mata Mbemba est aussi Médecin spécialiste en « Radio-pédiatrie », et travaille à « IWK Health Centre », puis enseigne à l’Université « Dalhousie » au Canada en Amérique du Nord. Formé en République Démocratique du Congo, où il a exercé plusieurs années comme médecin généraliste notamment à Ngaliema Center et à Saint Joseph, le professeur docteur Daddy Mata est de retour au pays dans le cadre d’un plaidoyer qu’il mène en faveur des enfants congolais. L’objectif de ce plaidoyer est de pousser les autorités de la République à doter l’ensemble du pays des infrastructures et matériels qu’il faut en ce qui concerne la radio-pédiatrie. Aussi, former les plus jeunes pour sauver la santé de la Mère et de l’Enfant. C’est ainsi qu’il enseigne à l’Université de Kinshasa, et développe un projet de mobilité académique afin de permettre aux enseignants canadiens de venir partager leurs expériences en RD Congo, et d’envoyer des apprenants congolais au Canada pour palper du doigt les technologies de pointe utilisées dans ce pays d’Amérique du Nord. Tout a commencé par la projection d’une vidéo où les professionnels des médias ont vu ce qui se passe au Canada dans le cadre de la radio-pédiatrie, avec des machines de haute facture, et des explications du professeur Daddy Mata et d’autres spécialistes.
« Je connais tant soit peu le milieu médical congolais, et comme on a eu la chance de visiter différents pays étrangers notamment au Japon, aux Etats-Unis, au Canada, il y a toujours, étant professeur, un sentiment de revenir au pays, de former les plus jeunes et de contribuer à l’éducation de manière générale. Mais on est tous buté à un problème. Moi du moins j’ai eu le courage de rentrer au pays, il en a qui ne veulent pas rentrer, parce que ce qu’ils ont appris à l’étranger, il n’y a pas d’infrastructures adaptées pour pratiquer ici. J’ai pris le courage pour former à l’Université de Kinshasa, mais on ne peut pas faire une mission à demi-mesure », a-t-il dit lors d’un déjeuner de presse organisée jeudi 27 février à Kinshasa.
A cet effet, le professeur docteur Daddy Mata a donné les vraies raisons du plaidoyer qu’il mène auprès des autorités de la RDC pour leur demander d’équiper les hôpitaux de manière générale, mais de mettre l’accent sur l’enfant.
« Je ne peux pas enseigner aux étudiants, qui non seulement n’ont pas des matériels qu’on utilise à l’étranger, mais ce n’est pas aussi à eux de décider pour en avoir. C’est pourquoi, on fait l’autre volet, celui du plaidoyer auprès des autorités de manière générale, en commençant par le ministre de la Santé jusqu’à l’autorité supérieure pour leur demander d’équiper les hôpitaux de manière générale, mais de mettre un accent sur l’enfant. A travers le monde, la santé de la mère et de l’enfant c’est tellement précieux que tout le monde y met un accent particulier, et la RDC ne doit pas rester derrière », a-t-il affirmé.
L’objectif de cette rencontre, ajoute-t-il, est de faire un parallélisme entre ce qui se fait à l’étranger, les matériels qu’ils utilisent, et ce que nous avons sur place, ensuite ressortir le gap qui existe entre les deux réalités pour enfin pousser les autorités à se rappeler qu’ils doivent aider les enfants.
C’est ainsi qu’il révèle les discussions engagées avec le doyen de la faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa pour établir une sorte de coopération avec l’Université de « Dalhousie » du Canada, et tout va commencer avec le service de Radiologie.
« Pour ce qui est de la partie théorique, il y aura une sorte de mobilité académique, où des assistants qui enseignent au Canada viendront pour des stages et dans moins d’une année je vais revenir avec des spécialistes radiologues canadiens pour animer des symposiums sur la « radio pédiatrie ». Et les apprenants qui vont venir au Canada, vont apprendre comme moi, comment gérer ou manager les enfants avec les technologies de pointe. Voilà pourquoi on fait ce plaidoyer, pour que lorsqu’ils vont rentrer ici en RDC, qu’ils trouvent le minimum des matériels qu’ils auront vu », a signifié le professeur Daddy Mata Mbemba face aux professionnels des médias.
Et pour acheter les matériels, il a déclaré qu’une machine « IRM » de performance moyenne c’est autour d’un millions de dollars, et ça on ne peut pas demander à un individu.
« C’est le rôle de l’Etat. Et si l’Etat échoue dans cette mission, les privées vont les faire et vont contrôler les marchés, la qualité va souffrir, et l’accès ne sera pas pour toutes les couches congolaises ».
Centre pédiatrique de Kalembe-lembe, la catastrophe
Pour le Centre Pédiatrique de Kalembe-lembe situé à Kinshasa dans la commune de Lingwala, il s’est prononcé avec beaucoup de peines, car pour lui, ce centre n’a pas des matériels adaptés, et ce qui est là, est dans un état vétuste.
« On doit recommencer à zéro parce qu’il n’y a rien. Le problème c’est à différents niveaux. L’équipement c’est un problème, et même s’ils ont des équipements aujourd’hui, il faut former des techniciens, il faut en assurer la maintenance, et la formation continue des médecins qui vont les utiliser », a-t-il affirmé, avant d’ajouter qu’il faut un travail d’équipe, former des bons radiologues, des bons chirurgiens…, et il y a beaucoup des pays qui organisent des formations.
« C’est dans ce sens-là que je voudrai contribuer pour avoir une coopération. Il y a des médecins qui partent en formation en France, mais la moitié de tous ces médecins restent là-bas, parce que le plateau technique, l’esprit et la mentalité ne sont pas conformes. L’hôpital « IWK Health Centre » du Canada a exactement la même mission que Kalembe-lembe, mais ça saute aux yeux que d’un côté il y a un investissement de longue date, et de l’’autre côté, on traine encore le pied ; il faut tout refaire. Nous parlons de l’idéal, de l’excellence, je ne critique pas ce qui se fait à Kalembe-lembe, mais il faut aller vers le top. Plusieurs enfants sont envoyés à Kalembe-lembe lorsque ça complique dans d’autres centres, d’où il faut une technologie de pointe pour une meilleure prise en charge », a fait savoir le professeur docteur Daddy Mata Mbemba.
Le défi est que s’il y a la gratuité de l’enseignement, il doit y avoir aussi la gratuité des soins, ne fût-ce que pour les enfants dont l’âge varie de zéro à six ans. C’est le rôle de l’Etat. « On peut organiser des mutuelles de santé pour soutenir ce projet, car il n’y a pas d’infrastructures même pour ceux qui ont des moyens. C’est là où le problème commence », renchéri-t-il.
Pour ce qui est de « spect-ct », le Docteur Daddy Mata a déclaré que c’est une méthode qui a d’une part le scanner, et d’autre part la médecine nucléaire qui est un examen physiologique. Le scanner c’est la morphologie. Et avec le « spect-ct », l’ordinateur fusionne les deux images pour des meilleurs résultats
Avant de clore, il a signifié que l’autre objectif de cette rencontre est d’ap