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La mort du Général Kahimbi : Politoscopie d’une insolite tragédie politico-militaire

C Compagnon d’armes du Président Honoraire J. Kabila, le Général Delphin Kahimbi est décédé dans des conditions insolites. Le vendredi 20 févier 2019, il avait été intempestivement interpellé à l’aéroport de Ndjili, alors qu’il effectuait un voyage pour les soins en Afrique du Sud, avec toutes les autorisations de sa hiérarchie. Ensuite, il a été soumis à l’interrogatoire au CNS. Désarmé le soir du 27 février 2019, par un service civil de la Présidence de la République, il a succombé le vendredi 28 février 2019. Le Général Kahimbi, ce n’est pas n’importe qui : il a contribué à l’acceptation africaine de ce régime de l’alternance. Il fut une des figures de proue de la délégation qui se rendit à Kigali pour convaincre le Président Kagame d’abandonner sa croisade africaine de rejet des élections de décembre 2019. Aujourd’hui, mort humilié, violé dans sa dignité militaire de très haut rang, le Général Kahimbi est décédé  dans la suite d’une chaine d’événements qui s’inscrivent dans l’orchestration de l’écrasement-avilissement du Président Honoraire J. Kabila et ses proches.  Le prestige de l’armée a été visiblement étiolé, dans l’humiliation d’un Général-major, haut-chef de l’Etat-major général de l’armée, dans une procédure investigatrice cavalière diligentée par des civils. Quelques semaines plutôt, c’est l’ancien Administrateur général de l’Agence des renseignements (ANR) Kalev qui a été humilié dans un modus operandi analogue. Il fut le principal négociateur du rapprochement entre l’UDPS et la coalition de J. Kabila MP. Il était aussi à Kigali avec le Général Kahimbi pour convaincre le président rwandais, alors en charge de l’UA, d’accepter le nouveau pouvoir congolais. Enigmatique coïncidence. Dans un scenario presqu’analogue, la présidente de la stratégique commission parlementaire de la défense nationale, l’Honorable Jaynet Kabila, a été aussi victime de ce harcèlement politicien. Heureusement que rien de néfaste ne lui était arrivé. Cependant, dans les réseaux sociaux tout comme dans les medias classiques, les titres sont révélateurs : «Les Kabilistes humiliés ; La Famille Kabila démystifiée ; Les caciques du FCC traqués ». On y cerne la délectation politique d’une humiliation infligée aux compatriotes contre les dispositions légales.

Au-delà des élucubrations populistes, des justifications et objections politiciennes, Il est important de cerner ces occurrences  sur la toile des contradictions inquiétantes par rapport à l’impératif du progrès de la République. Sur ce rayon, cette exploration fournit une intelligibilité focalisée sur la nécessité absolue d’une nouvelle gouvernementalité d’Etat de type wébérien «rationnel-légal». Elle plaide en faveur d’une opérationnalisation de la Présidence de la République plus conforme à la normativité constitutionnelle du régime semi-présidentiel. Aussi, elle cerne la transformation de l’Aéroport de NDjili en champ de démonstration du pouvoir, avec des services sécuritaires instrumentalisés aux fins politiciennes. A cet effet, le principal argument est que l’impératif du progrès de la République, comme espace d’épanouissement des citoyens, nécessite des pratiques policières, migratoires, sécuritaires, toujours améliorées et promotrices des libertés fondamentales et de la dignité humaine. Quel que soit le délit commis, la puissance publique, à travers les services exécutant, doit absolument respecter la dignité de la personne, la légalité des incriminations et surtout les prérogatives des structures d’Etat, notamment celle de l’armée Républicaine, au service de tous. La République ne peut s’accommoder des subjectivités politiciennes avilissant les autres. Et la consolidation de la démocratie est antithétique à la violation des libertés fondamentales dans un élan autoritariste.  

  1. Les périls d’une opérationnalisation des services de sécurité par impulsion politicienne

Le mouvement de notre histoire et la dynamique de notre système politique, depuis 2001, sont lancés vers une élévation et une nécessaire amélioration des pratiques d’Etat. Si dans le régime passé, sur la toile d’immenses reformes, il y avait des cas des déviances indéniables, dans le régime de l’alternance, la mutation méliorative est impérieuse. Le transfert civilisé du pouvoir implique absolument un exercice plus civilisé (rationnel-légal) du pouvoir. Un des secteurs où cette élévation est absolument nécessaire est celui des pratiques des services de sécurité notamment la police, l’immigration et les services des renseignements. Cette normativité est aussi indispensable pour éviter les périls d’une présidence impériale, par son expansionnisme fonctionnel antithétique à la praxis du régime semi-présidentiel.

Force est de souligner que dans la République seule la rationalité et les motivations objectives de l’Etat actionnent et opérationnalisent la puissance publique à travers ses services de sécurité. Dans les cas dont il est question ici, le passé et l’affinité politique, voire la région géopolitique des victimes, permet de discerner les allures d’une démarche politicienne sélective sur le mode de l’intimidation, l’humiliation et l’écrasement. L’ultime finalité annihilatrice est protubérante. Même si dans certains cas, il y aurait quelques éléments objectifs pour l’interpellation, la mise en scène de ladite interpellation, son exploitation médiatique, l’improvisation des procédures illégales notamment  d’audition d’un Général-major au sommet de l’armée dans un interrogatoire mené par des civiles et son désarmement par un service de la Présidence, indiquent un schéma de mise au pilori politique. Cette thèse trouve une solide base de véracité en amont dans la narrative politique des cadres et militants du groupe politique hissé au sommet de l’Etat. Le déboulonnage, la dissolution de l’Assemblée Nationale, le refrain de la neutralisation politique de J. Kabila, composent tout un dogme politique d’un groupe qui veut s’assurer le monopole du pouvoir. L’on peut y capter la visée politique des représailles sur les partenaires politiques intériorisés dans le subconscient des détenteurs du summum imperium comme des ennemis irréversibles. Tout cela dans un environnement marqué par des appels à la haine ethnique, à la diabolisation d’un camp (FCC) et son leader par les  ouvriers-opportunistes de la dernière heure du parti au sommet de l’Etat. Ils ont cyniquement fait volteface dans une fourberie exécrable, pensant appâter le nouveau chef de l’Etat, dans un schéma prébendier. Une certaine mission diplomatique occidentale y joue aussi un rôle de pousseur-au-drame. Elle démontre une obsession avérée sur l’élimination politique de J.Kabila à cause de son nationalisme obstruant la prédation minière en RDC. De manière insolite, son ambassadeur est entré en transe jubilatoire avant même l’annonce de la suspension du Général Kahimbi. Comme s’il célébrait une action qu’il aurait téléguidée (comme le Général Kahimbi l’avait dénoncé bien avant sa mort) et dont l’aboutissement lui procurerait la satisfaction-délectation d’un sinistre exploit. 

Dans le contexte politique actuel, il est nécessaire de capter la dimension psychologique de la conquête et la démonstration de la détention de l’imperium tant convoité, réclamé et chanté d



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