Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a lancé hier à Kinshasa, la 1ère édition de E-Rdc sur le thème : «Investir dans le numérique en Rdc ». Cette rencontre a pour objectif d’une part, d’éclairer la lanterne des investisseurs désireux de participer à l’exécution dudit programme et de contribuer ainsi au développement du secteur des PTNTIC en RDC, et d’autre part, d’informer les acteurs de l’industrie et l’opinion des possibilités du programme, tout en donnant une orientation claire aux partenaires. Etant donné que le plan du numérique à l’horizon 2025 issu de la vision du chef de l’Etat a déjà été validé, la cérémonie de ce jour constitue une opportunité de réfléchir sur les actions de la mise en œuvre de ce plan. Raison pour laquelle les participants sont invités à réfléchir ensemble de manière active sur les mécanismes pour la mise en place d’un développement porteur de croissance.
Dans son discours à l’occasion de cette 1ère édition qui se clôture aujourd’hui, le chef de l’Etat a indiqué que l’accès aux connaissances, la gestion de l’information des données, l’éradication de la fraude, l’augmentation des revenus de l’État ainsi que le renforcement de la bonne gouvernance ont connu des avancées significatives à travers le monde depuis l’émergence des nouvelles technologies. Bien qu’en retard, le continent africain s’inscrit dans le même processus et la Rdc ne pourra rattraper son retard, ni envisager son émergence sans un recours massif aux moyens modernes de communication et de gestion de l’information offerts par les NTIC. Il l’a dit en présence du Premier ministre, des invités de marque et du ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, Augustin Kibassa Maliba.
Toutefois, le Président de la République explique que par manque de politique d’investissement systématique dans les plateformes ainsi acquises, la Rdc accusera plus tard un retard considérable dans le déploiement des infrastructures nécessaires au développement du secteur. Avec les avancées du numérique de la dernière décennie, force est de constater que l’insuffisance de ces infrastructures, a préjudicié la Rdc quant à sa capacité d’absorber et de répandre les nouvelles technologies de l’information et de la communication. En outre, il en résulte que le coût d’accès à internet en Rdc est l’un des plus élevés du continent.
« En vue de palier à ce déficit, et tenant compte de nos contraintes financières en rapport avec les investissements conséquents que ces prérequis nous imposent, l’État Congolais se doit d’être innovateur dans son approche pour la mobilisation des ressources nécessaires y afférentes », dit-il.
Pour ce faire, la consolidation des infrastructures de base existantes en vue de leur expansion sur le territoire national, l’appui au processus de dématérialisation de l’administration publique, l’augmentation du taux d’intégration financière de nos populations et tous les autres sujets connexes, devraient régulièrement faire l’objet de réflexions poussées, à l’occasion de ces rencontres pour lesquelles Félix Tshisekedi salue l’initiative du Ministre en charge des PTNTIC. Le Chef de l’Etat invite par ailleurs le ministre à maintenir un cadre ouvert de discussion et de partenariat avec les investisseurs du secteur privé.
Aussi au regard du caractère transversal du secteur des PTNTIC, il a encouragé les différents ministères, services et organes publics à ne ménager aucun effort pour accompagner la matérialisation du programme du Gouvernement au sein duquel se situe le projet du ministre en charge des PTNIC. À l’auguste assemblée, Félix Tshisekedi a réitéré son engagement à s’impliquer personnellement dans la réussite des partenariats techniques et financiers à construire au terme de ces échanges un cadre normatif. Il les a donc invités à réfléchir ensemble de manière active sur les mécanismes pour la mise en place d’un développement porteur de croissance.
Deux piliers importants
Pour sa part, le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, Augustin Kibassa Maliba a fait voir que la Rdc est à la croisée des chemins sur la voie de son développement économique numérique. « Pour réussir notre transition digitale, des bases solides et fiables doivent être mises en place afin que le concept du numérique et son vécu palpable se développent et mûrissent non seulement à Kinshasa, mais également dans d’autres villes et territoires de notre Pays », souligne-t-il, tout en présentant sa stratégie sur deux piliers, notamment les infrastructures, socle de développement du numérique et la poste moderne au centre de l’essor du numérique.
En ce qui concerne les infrastructures, il pense que la Rdc a une position géostratégique au centre de l’Afrique. Ce qui fait d’elle un carrefour naturel des échanges entre le Nord et le Sud de l’Afrique, ainsi que l’Est et l’Ouest. Du fait de cette position, elle devrait être l’un des plus grands transitaires des télécommunications et des données numériques du monde, pouvant relier la méditerranée et le Cap de bonne espérance, l’océan Atlantique et l’océan Indien.
Cependant, elle ne peut à ce jour jouer ce rôle d’envergure panafricaine par manque d’infrastructures numériques adéquates. Conscient de ce défi et opportunités que présente cette position géostratégique, le ministre a indiqué que : « nous avons développé un projet pour le déploiement d’un réseau national large bande intégrant un système national de transmission par Fibre Optique et celui modernisé du système satellitaire, qui assurera le maillage complet du pays et permettra à la population d’accéder aux services universels de meilleure qualité à un coût abordable. Il comptera aussi sept centres des données (data center), repartis stratégiquement à travers la République ».
Pour ce qui est de la poste moderne, il sied de noter que de par son patrimoine important et son empreinte nationale, la RDC dispose du plus grand réseau de proximité qui permettrait d’atteindre la population congolaise entière, une fois interconnectée. Dans ce projet, l’objectif est de réhabiliter, d’équiper et de moderniser tous les bureaux de la Poste, afin de les transformer en points d’accès aux services numérisés de l’État, créant ainsi l’un des plus grands réseaux de messagerie numérique en Afrique.
« Avec l’appui des partenaires techniques et financiers, nous envisageons la fourniture des services financiers qui seront présents sur toute l’étendue de la RDC à travers plus de 350 sites existants de la Poste. Il s’agit ici de la création de la Banque Postale. Cette Banque Postale permettra notamment de prendre en charge de manière progressive, la paie des Agents et Fonctionnaires de l’Etat ; en outre, elle permettra de percevoir au fur et à mesure les factures d’électricité, d’eau, les différentes taxes et redevances dues à l’Etat, les paiements des différents services offerts aux usagers, ainsi que de recevoir les dépôts et l’épargne du public », a dit le Ministre Kibassa.