Il se tient du 12 au 14 février à Kinshasa, l’atelier de validation et de pré-test des messages de la phase 2 de la « E-campagne ». Il s’agit-là d’une campagne digitale qui entre dans le cadre du projet « RESOnance » initié par « Pathfinder International », organisation internationale qui travaille avec la société civile congolaise dans le cadre de la mise en œuvre du Protocole de Maputo, précisément dans son article 14, alinéa2, point C. Cette disposition de ce traité international aborde la question de l’accès des femmes à l’avortement médicalisé et l’autorise lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère et du fœtus, ou en cas d’agression sexuelle, de viol ou d’inceste.
Le projet « RESOnance » lancé en 2018 par Pathfinder international a pour objectif de contribuer à la réduction des conséquences liées à l’accès à l’avortement non sécurisé et à la promotion des Droits en matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR) des Femmes.
Pour ce qui est de l’atelier ouvert hier à Kinshasa, le but est de définir et valider les messages de la phase 2 de la « E-Campagne », sur base des propositions du consultant et des pré-tests au sein des focus groupes, et selon les principes de comment communiquer sur l’avortement.
Des participants venus de la Coalition de lutte contre les Grossesses Non Désirées (CGND), du Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR/RDC), des influenceurs et blogueurs élaborent et valident des messages (5 au total) à publier dans les réseaux sociaux (facebook, twitter, instagram, youtube). Ce, afin de sensibiliser les internautes sur la lutte contre les avortements clandestins, mais aussi pousser les décideurs à accélérer le processus de mise en œuvre du Protocole de Maputo ratifié par la RD Congo et plusieurs autres pays africains.
Plusieurs présentations ont eu lieu, notamment celle de la Coalition de lutte contre les Grossesses Non Désirées (CGND), cette plateforme qui regroupe aujourd’hui 41 organisations de la société civile (nationales et internationales) qui travaillent pour la Promotion des Droits de la Femme, notamment ceux liés à la Santé sexuelle et Reproductive. La Coalition se veut un fer de lance du respect des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive de la Femme dans la société. Sa vision est de créer un environnement favorable à la promotion de l’accès et jouissance de tout individu aux DSSR sans discrimination.
Ainsi dans une Rdc où le taux de mortalité maternelle est élevé, l’idée de la « E-campagne » est vivement saluée par la CGND afin de parvenir à la réduction de ce fléau qui frappe depuis belle lurette, le pays de Félix Antoine Tshisekedi. Ainsi, la promotion du Protocole de Maputo, à travers ce projet, va permettre au pays de réduire la stigmatisation et aider les femmes à accéder aux soins complets d’avortement sans discrimination.
Quid du projet « RESOnance » et de la phase 2 de la E-campagne
Pour Huguette Kasongo de Pathfinder international, le projet RESOnance vise à la mise en place des coalitions dans les trois pays d’Afrique dont le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire et la RD Congo. Le projet envisage aussi la mise en œuvre d’une coalition internationale sur la promotion des DSSR dans les trois pays précités, mais aussi la réduction des préjugés face à l’avortement médicalisé, aussi disposer des évidences pour pousser les décideurs à mettre en œuvre le Protocole de Maputo.
La durée du projet est de deux ans, et les objectifs assignés sont entre autre l’amélioration de l’accès des femmes aux soins complets d’avortement, l’existence des coalitions dans les différents pays, mais aussi la mise en place d’une coalition internationale. A son actif, le projet a enregistré des exploits, car plusieurs journalistes de la Côte d’Ivoire, du Burkina et de la RDC, publient des articles sur l’avortement, mais aussi le lancement de la « E-campagne » à travers ces pays, la participation de la CGND à l’élaboration des Normes et Directives et tant d’autres.
« RESOnance » veut aussi accompagner les coalitions œuvrant en provinces et la mobilisation des fonds pour les soutenir ; s’attend à la validation des Normes et Directives, le renforcement des capacités des organisations pour la mise en œuvre de leurs plans d’actions…
Pour ce qui est de la phase 1 de la « E-campagne » lancé en 2019, Sheilla Sanouidi, spécialiste en communication et médias chez Pathfinder s’est réjoui des résultats escomptés, notamment 161 tweets, 262 retweets, 568 likes, 30 commentaires sur Twitter. Il en est de même sur Facebook où les résultats atteints sont satisfaisants.
Ainsi pour cette deuxième phase, les récits de vie collectés, et les messages élaborés seront publiés périodiquement afin d’interpeller des consciences. Et pour une large couverture, les influenceurs ont proposé l’extension de la campagne dans Instagram, Youtube…