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Unikin: Ultime mise en garde de la Police

En exécution de la décision du Gouvernement, à travers le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, la Police a lancé hier une sévère mise en garde à l’endroit de ceux des étudiants qui veulent s’entêter en restant aux homes. Même si les résidences des étudiants ont été libérées à près de 80%, la Police exhorte les parents et les tuteurs des étudiants régulièrement inscrits comme résidents aux homes de leur demander d'évacuer volontairement avant le lancement de l'opération de déguerpissement forcé. Soulignons qu’après la vérification de la conformité, il est prévu un relogement de tous les étudiants en ordre.

Ils ont fait preuve de bonne volonté en respectant la décision du Ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, afin de libérer les homes de l’Université de Kinshasa (Unikin). Et déjà dans la soirée de la publication de cette décision de Thomas Luhaka, certains étudiants avaient décidé de quitter leurs résidences à l’Unikin. Ils ont certes, choisi la voie de la raison, bien que certains aient semblé s’entêter. Hier dans la matinée, plusieurs ont fait appel à leurs parents pour les assister à quitter les homes ; et d’autres sans abri, ni famille à Kinshasa, ont préféré d’abord obéir à la décision de l’autorité. Certains étudiants expatriés ont joint leurs parents pour les assister financièrement afin de se trouver où dormir.

C’est ainsi que sous une pluie battante, des étudiants ont décidé de quitter la colline inspirée, car déjà dans la matinée, la Police Nationale Congolaise (PNC) avait menacé et lancé un défi aux récidivistes.

« Tout étudiant qui sera présent à l'Université de Kinshasa après le jeudi 09 janvier 2020 sera considéré comme un infiltré, un ennemi de la République faisant parti des bandits qui ont tué et blessé grièvement les éléments de la Police le lundi 06 et le mardi 07 janvier dernier », a dit Sylvano Kasongo, Commissaire provincial de la PNC/Ville de Kinshasa. Il ajoute que la Police usera de tous les moyens légaux à sa disposition pour exécuter l'ordre lui donné par les autorités compétentes.

« La police exhorte les parents et les tuteurs des étudiants régulièrement inscrits comme résidents aux homes de leur demander d'évacuer volontairement avant le lancement de l'opération de déguerpissement forcé. Le commissariat provincial rappelle également que dans l'exercice de leur mission, le recours à la violence légale est accordé aux policiers quand ils font face aux personnes qui résistent violemment », dit-il.

Ainsi pour ne pas résister à la décision du Gouvernement de suspendre toutes les activités académiques dans cette institution d’enseignement public et de quitter les Homes, hier déjà, les homes de l’Unikin se sont vus vider de leurs occupants.

 

Des témoignages des étudiants

La décision semble être brusque d’après certains étudiants qui craignent être surpris par des « Kulunas », puisque n’ayant pas où dormir à Kinshasa.

 « Je demande aux autorités de chercher une solution pour nous qui venons directement du village. Je n’ai ni papa ni maman ici. Je n’ai pas de la famille ici. Je ne sais pas où loger. Ils nous ont chassés et nous ne savons pas où aller. Peut-être qu’on sera attaqués par des Kulunas et on ne sait pas », a dit un étudiant.

« Je ne suis pas contente. Ils ne pouvaient pas nous brusquer. Je viens également de l’intérieur, mes habits sont dehors et je ne sais où aller. Nous demandons au gouvernement d’agir. Nous ne savons pas quoi faire », a ajouté une jeune étudiante.

D’autres pensent que l’Etat doit tenir compte du contrat qu’ils ont signé avec l’Université, et regrettent cette pression faite sur eux : « Nous sommes l’élite de demain. Nous ne faisons que revendiquer nos droits et aujourd’hui nous sommes déguerpis. Le monde va se moquer de nous : l’élite a été chassée du home. Nos parents ne sont pas à Kinshasa. Ils veulent que nous devenions de Kuluna ? Nous regrettons énormément ».

« Nous sommes déçus par la décision du ministre. Nous ne voulons pas sortir. Ils n’ont pas respecté la clause. Nous avons encore trois mois ici dans les homes, soit, ils doivent nous restituer de l’argent pour aller chercher ailleurs des place pour passer nuit. Nous venons de loin. Ils nous ont rendu un mauvais service », a dit un autre étudiant.

Du constat fait sur terrain, les homes se sont vidés déjà à partir de mardi soir et hier mercredi. Ainsi, la Police fera son travail de vérifier si ceux qu’ils traitent d’ « infiltrés » n’ont pas obéi à l’ordre donné. Mais en clair, tout devra se faire dans le respect de la personne humaine, car il s’agit-là des étudiants, les futures cadres de ce pays.



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