Les tueries récurrentes perpétrées depuis des décennies à l’Est de la RDC particulièrement dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu, prend des tournures de plus en plus inquiétantes. Il s’avère que les rebelles ADF ne seraient pas les seuls à tuer et à semer la terreur dans la région et au sein de la population.
Des sources bien informées nous rapportent qu’à côté de ces rebelles ougandais en territoire congolais, il y a également certains éléments de l’Armée régulière (FARDC) qui sont impliqués dans ces tueries massives ignobles de la population. Et ils restent jusqu’à ce jours impunis et poursuivent sans crainte leur sale besogne comme s’ils avaient la bénédiction de leur hiérarchie.
Chose curieuse, même les forces des Nations Unies n’en disent mot. Et la population meurtrie de cette partie de l’Est de la RD Congo ne sait plus maintenant à quel saint se vouer.
D’autant plus que, ceux qui sont sensés assurer la défense et la sécurité de la population et de tout le territoire, c’est-à-dire, les forces loyalistes déployées à Beni pour traquer ce groupe rebelle étranger, seraient aussi eux-mêmes leurs véritables meurtriers. Comme qui dirait, le pyromane qui joue au sapeur-pompier. Ils déciment la population en opérant clandestinement, se servant du même mode opératoire que les ADF, en tuant leurs compatriotes par coups de machettes.
Des confrères depuis Beni nous signalent qu’il y aurait un groupe de soldats FARDC qui se fait confondre avec les rebelles ADF pour dérober, piller et égorger nuitamment dans des familles cibles. Quelques témoignent recueillis par ces journalistes du Nord-Kivu donnent des raisons de croire et à ne plus douter de la participation active des éléments de l’Armée régulière dans des meurtres qui surviennent à travers la région et quelques cités du territoire de Beni.
Et il y a des cas flagrants, comme celui vécu par un jeune Kinois d’une trentaine révolue. Lui qui est arrivé le même jour dans la cité de Mangina, dans la ferme de sa belle-famille, à l’invitation de son beau- père afin de verser la dot de sa future épouse, a été témoin oculaire du meurtre de ses beaux-parents et même de sa propre « femme ». Impuissant, sorti par la fenêtre de la chambre où il était pour se réfugier derrière un arbre sous une obscurité d’enfer.
Mais à l’aide des petites lumières des torches des assaillants, il a pu qu’à même bien identifié des militaires FARDC notamment par leurs uniformes, accompagnés des personnes en tenue civile, pendant qu’ils quittaient leur lieu de crime animés du sentiment d’avoir accompli leur mission. Celui d’éliminer de la manière la plus sauvage, à coups des machettes, les membres de sa belle-famille et celle qui devrait être son épouse. Le jeune n’a eu qu’à constater les dégâts après le départ de ces criminels.
Le pauvre, ignorant des raisons de ce meurtre horrible, sous son émotion, le lendemain matin, a eu à raconter toute cette histoire qu’il a personnellement vécue dans sa nuit la plus effrayante à un confrère chez qui il sollicitait de l’aide, ne sachant même pas qu’il était journaliste. Selon notre confrère Junior Kasereka, le jeune Kinois, désormais veuf sans consommer son mariage, qui s’est présenté à lui au nom de Gloire Nitu Mabiala, dans sa peur, voulait aller voir le chef de la cité pour lui relater les faits. Ce dernier lui a demandé d’aller voir la Police et chercher protection.
Mais fort heureusement pour lui, le confrère journaliste étant avisé, l’a déconseillé d’y aller pour ne pas s’exposer aux représailles, puisque témoin gênant dans une histoire qui met en cause directement les forces régulières de la RDC. Parce que, si la Police apprenait son histoire, notre jeune Kinois allait disparaitre sur le champ.
Et le confrère a aidé l’infortuné à quitter rapidement la cité de Mangina. C’est après son départ que notre confrère journaliste a compris que ce jeune Kinois courait un grave danger et que son témoignage était vraiment accablant au regard de l’agitation suscitée auprès des services de sécurité, qui étaient alertés certainement par le chef de la cité de Mangina.
A en croire le confrère Kasereka, le jeune homme est aujourd’hui très recherché sur tout Mangina et sur tout le territoire de Beni. Voilà pourquoi, quand l’infortuné a contacté le confrère depuis Beni-ville pour lui remercier de son aide, celui-ci l’a conseillé de quitter immédiatement et disparaitre de la surface du Nord-Kivu pour Kinshasa.
Le numéro de téléphone de M. Gloire Nitu que le confrère Junior Kasereka nous a transmis pour lui contacter afin d’avoir des plus amples informations à propos de son témoignage, ne passe plus. Et puisque ce témoin n’est plus joignable, nous avons mené des démarches pour chercher à le rencontrer, mais elles se sont avérées vaines.
Nous ne savons pas retrouver sa trace. Pourtant, une de nos sources à la DGM (Direction générale de migration) en poste à l’Aéroport international de N’Djili, nous a confirmés que M. Gloire Nitu Mabiala était bel et bien arrivé à Kinshasa. Mais il est qu’à même introuvable à l’adresse qui avait été communiquée lors des formalités d’usage.
Il parait qu’il se trouve entre les mains des services de sécurité ici à Kinshasa, placé dans un endroit où même sa famille ne sait le voir. Mais nous continuons des recherches pour le voir et prendre son témoignage afin de tirer au clair l’implication des militaires FARDC dans le massacre de Beni. Parce que trop c’est trop.
Affaire à suivre.