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Pourtant salutaire, REGIDESO : Une réforme qui divise

Au niveau de la REGIDESO, une étude menée et qui a abouti à un plan d’urgence de stabilisation et de redressement à travers un programme d’investissements prioritaires et un contrat de gestion, sans oublier un plan opérationnel, indique que globalement, la dégradation de la situation générale de l’entreprise a pu être arrêtée. Toutefois, les besoins restent énormes et la situation de cette entreprise transformée doit être consolidée par une restructuration en profondeur. Ce bilan présenté par le COPIREP n’est pas partagé par l’Intersyndicale de la REGIDESO, qui estime qu’avant toute restructuration, mieux toute réforme en profondeur de la REGIDESO, il fallait d’abord faire une évaluation du contrat de service. Les syndicalistes insistent pour dire qu’ils ne sont pas contre la réforme ; mais plutôt la procédure utilisée par le COPIREP. Peut-être qu’à l’issue des travaux en équipe, les deux parties trouveront un compromis, pour permettre au Gouvernement de bien préparer la libéralisation du secteur.

Ministre d’Etat en charge du Budget et des Ressources hydrauliques, Pierre Kangudia a ouvert hier à Kinshasa un atelier, dont la particularité demeure la nécessité d’améliorer le service public d’Alimentation en eau potable en Rdc, à travers notamment le renforcement de l’efficacité de l’opérateur historique, la REGIDESO. C’était en présence de son collègue du Plan, du Directeur de cabinet représentant la ministre du Portefeuille, du Secrétaire exécutif du COPIREP, de la REGIDESO représentée au haut niveau, sans oublier l’intersyndicale de cette entreprise. Des partenaires au développement étaient aussi présents, ainsi que les représentants des provinces. Disons que la réforme de la REGIDESO est un processus qui a commencé depuis maintenant 10 ans. Elle comprend deux phases : une phase préparatoire dite de stabilisation et de redressement et une phase de restructuration en profondeur. La première phase est destinée à arrêter la dégradation de la situation générale de la société et à la placer sur la voie du redressement. La seconde, celle de la restructuration en profondeur, vise à remodeler la structure, l’organisation et le mode de fonctionnement de la société en vue de les adapter aux évolutions de son environnement interne et externe et la rendre plus efficace dans sa mission qui consiste à donner de l’eau potable à la population congolaise vivant en milieu urbain. Pour le Secrétaire exécutif du COPIREP, Alex N’Kusu, chaque phase est précédée d’une étude technique menée par des spécialistes et les résultats de leurs travaux sont examinés et validés par toutes les parties prenantes avant la décision finale du Gouvernement. C’est ainsi que la phase de stabilisation et de redressement a été précédée d’une étude qui a porté sur l’analyse de l’efficacité de la REGIDESO et de l’organisation institutionnelle du secteur de l’eau urbaine en Rdc dont les travaux ont été examinés depuis 2008. Les travaux d’évaluation de cette phase que le COPIREP vient d’achever indiquent que, globalement, la dégradation de la situation générale de la REGIDESO a pu être arrêtée. Ainsi, la production et les ventes ont pu remonter et le taux de desserte d’eau potable en milieu urbain s’est amélioré avec la couverture d’une population additionnelle de 1.0893.630 personnes. En dépit de ce résultat, les besoins énormes et la situation de la REGIDESO doit être consolidée par une restructuration en profondeur. C’est dans cette perspective que sous la supervision du COPIREP, une étude sur l’évolution institutionnelle de la REGIDESO a été confiée à un consultant spécialisée en la matière.

Et l’étude arriva

Soulignons que l’étude qui a été présentée a pour objet de déterminer la stratégie finale à mettre en œuvre pour restructurer la REGIDESO en profondeur en tenant compte des développements que le secteur de l’eau connaît et de déterminer la place future de la REGIDESO dans le nouvel environnement institutionnel de ce secteur en Rdc. Voilà pourquoi cet atelier qui se termine aujourd’hui, donne l’occasion au consultant de présenter les résultats de ses travaux à toutes les parties prenantes, avec une innovation majeure, celle de la participation des délégués des provinces qui sont, à l’heure actuelle, responsables de l’organisation du service public de l’eau dans leurs entités respectives. Aussi, la présentation de ce schéma de conduite du processus de réforme de la REGIDESO permet à chacun de comprendre que ce processus est conduit avec toute la rigueur nécessaire qui doit caractériser une opération de cette nature, qui est non seulement complexe, mais a surtout des implications sociales importantes. Raison de plus pour suivre cet exposé très capital, sans oublier une participation active dans tous les groupes de travail qui ont été constitués, pour des discussions approfondies sur les thématiques présentées.

L’intersyndicale gronde

Lors de cet atelier, l’Intersyndicale de la REGIDESO a voulu créer un incident dans le programme, exigeant une motion au moment où la parole était accordée au consultant pour donner les conclusions de son étude. Par la suite, le COPIREP a quand même cédé à cette pression pour le bien de l’atelier. Selon Freddy Kabuka, représentant des travailleurs de la REGIDESO et président de la délégation syndicale nationale de la REGIDESO, «Avant de passer à la réforme en profondeur de la REGIDESO, nous avons exigé l’évaluation du contrat de service. On a déboursé près de 300.000 dollars et un fonds additionnel de 250.000$ », a-t-il relevé, avant de se demander, où est partie cette somme d’argent ? Et d’enchainer que par rapport au contrat de service, le souhait était de stabiliser la situation financière de la REGIDESO, pour un équilibre financier. A l’en croire, le contrat de service a abouti à un échec total. Il émet le vœu de rencontre le Chef de l’Etat pour lui donner les éléments pour analyser la situation. De son côté, Willy Makashi, président de la délégation syndicale de la Direction générale dit qu’il n’est pas contre la réforme, mais contre la procédure. « Il y avait une première phase : la stabilisation, avant de passer à la restructuration. On est là pour voir comment restructurer la REGIDESO. Le préalable, c’est de voir quelle a été l’évaluation du contrat de service de la REGIDESO ? » Pour lui, on à faire à une entreprise existante et la concurrence viendra avec ses ouvrages. On ne peut accepter que le concurrent qui arrivera bénéficie des cadres et des biens de la REGIDESO.



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