La République Démocratique du Congo abrite la 4ème conférence nationale pour le repositionnement de la planification familiale. De ce fait, plusieurs intervenants défilent pour exposer autour des thématiques ayant trait avec la matière à traiter du 3 au 5 décembre 2019 à Kinshasa.
Le Docteur Sennen Hounton, représentant résident du Fonds des Nations Unis pour la Population (UNFPA) a axé son intervention autour du thème : « Émergence de la RDC en 2030 : la place et le rôle de la planification familiale”.
De prime à bord, il s’est dit satisfait, entant que partenaire technique et financier sur la Planification Familiale, de prendre la parole à l’occasion de cette 4ème Conférence Nationale sur le Repositionnement de la Planification Familiale en RD Congo.
“Cet événement se tient au a un double moment particulier, d’abord au niveau mondial au lendemain de la célébration du 25ème anniversaire de l'adoption du Programme d'Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement et au niveau national dans un contexte de mise en place des leviers de développement durable”, a-t-il dit.
Ensuite, le Docteur Sennen Hounton a fait savoir que malgré les progrès remarquables réalisés depuis 1994, des millions de femmes et de filles n’ont toujours pas bénéficié des promesses de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD).
“A cet effet, l’année 2019, qui marque le vingt-cinquième anniversaire de cet événement, sera cruciale pour le travail que nous réalisons en faveur des femmes et des filles dans le monde. La voie à suivre est la pleine réalisation des droits reproductifs, pour chaque individu et couple. Cela inclut la suppression de tous les obstacles, qu’ils soient économiques, sociaux ou institutionnels, qui empêchent un choix libre et éclairé”, renchéri-t-il.
La population de la RDC en 2019 est estimée à environ 91 millions d’habitants par l’Institut National de la Statistique (INS). Avec un rythme de croissance de 3,3%, la RDC s’attend à un doublement de sa population tous les 20 ans, avec un impact direct sur la réalisation des ODD, la transformation socio-économique et l’émergence de la RDC d’ici 2030.
Planification familiale et autonomisation de la Femme
C’est dans ce cadre qu’il a fait noter que la faible utilisation des méthodes contraceptives modernes de contraception, est un frein à l’autonomisation des femmes.
“La planification familiale sauve des vies des mères et des nouveau-nés. Elle contribue à réduire la mortalité maternelle et infantile, respectivement de 30 et 10%, en permettant notamment aux femmes de mieux récupérer de l’accouchement précédent et augmenter leurs propres chances de survie et les chances de survie des nouveau-nés d’environ 50%. Elle constitue aussi une stratégie de résilience de la famille avec un lien direct et établi de croissance démographique et la paix, la sécurité, le changement climatique, l’accès à l’éducation pour tous, la sécurité alimentaire et l’emploi, mais malheureusement dans beaucoup de pays en Afrique au Sud du Sahara comme en RDC, ces liens certains sont encore sous-estimés”, a dit Sennen Hounton.
Par ailleurs, il a indiqué que les crises humanitaires dans le Sud Kivu, en Ituri, au Tanganyika et au Kassaï sont liés aussi à des problématiques de démographie et dynamiques populationnelles, car depuis quelques décennies la compétition pour l’accès aux ressources (eau, terres arables en zone sécurisée, etc.) crée des tensions entre individus et communautés.
“La maitrise de la croissance démographique permet de mieux répartir le fruit de la croissance économique. Pour arriver à cela, il faut réduire le taux de dépendance de la population en investissant dans l’accès à la contraception moderne pour tous, seule approche efficace de maitrise de la fécondité et par conséquent gage de la réduction des coûts inhérents à la gratuité de l’enseignement de base. Il en sera aussi ainsi de notre environnement et particulièrement nos forêts”, souligne-t-il, en citant une déclaration faite par le Chef de l’Etat le 20 août dernier à Matadi qu’: “ au rythme actuel d’accroissement de la population et de nos besoins en énergie, nos forêts sont menacés de disparition à l’horizon 2100”.
A cet effet, Sennen Hounton a signifié qu’à l’UNFPA: “nous ne disons pas qu’un grand nombre de population est un problème, nous ne disons pas non plus de ne pas faire des enfants, nous disowns: que si la vitesse d’accroissement de la population n’est pas en adéquation avec la vitesse d’accroissement de l’économie nous aurons des problèmes sociaux et la pauvreté et 2) en assurant les choix et les droits nous aurons un fort capital humain”, car aucun pays au monde, n’a atteint le statut de pays développé avec les niveaux de taux de prévalence contraceptive ou de demande satisfaite de PF que celui qui se présente en Afrique subsaharienne.
“Il est temps d'agir et maintenant, de manière urgente, pour que chaque femme et chaque fille puisse exercer ses droits. Avec plus d'options contraceptives, elles peuvent prospérer, contribuer à l’économie, améliorer la productivité et leur capital humain. Le coût de l'inaction est tout simplement trop élevé : plus de femmes et de filles meurent, plus de grossesses non désirées, plus d'avortements non sécurisés, plus de filles enceintes honteuses de l'école, le potentiel des individus et des sociétés est gaspillé”, a conclu le Docteur Senne Hounton, représentant résident de l’UNFPA en RD Congo.