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Incident à l’Assemblée nationale: Les fauteurs de troubles sanctionnés

Venus répondre à l’invitation du bureau de l’Assemblée nationale sur la coordination de la gestion des catastrophes naturelles, la garantie de la sécurité des personnes et de leurs biens, à Kinshasa et à Beni, sans oublier les mesures arrêtées en vue du rétablissement de la paix durable à Beni ville et territoire, les membres du Gouvernement, notamment le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sécurité et Affaires coutumières, ainsi que le ministre de la Défense et Anciens combattants, ont été victimes d’une agression verbale provoquée par deux députés élus du Kongo Central. Vraisemblablement, ces députés ont utilisé cette tribune pour fustiger la réhabilitation du Gouverneur du Kongo Central et de son adjoint. Comportement qui a été condamné tant par leurs collègues députés nationaux, que par le bureau de l’Assemblée nationale. Sur pied de l’article 128 du règlement intérieur, les deux députés ont été exclus de la salle. « Il n’est pas acceptable que nous banalisions la violence à l’Assemblée nationale », a dit la présidente de la chambre basse du Parlement, avant d’ajouter que nous ne sommes pas ici à l’école de la violence ; mais de la démocratie. Et qu’il ne faut pas confondre liberté d’expression et anarchie.

Sur invitation de la représentation nationale, le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Sécurité et des Affaires coutumières, et le ministre de la Défense nationale sont venus éclairer la nation sur les dégâts liés à la pluie du 25 au 26 novembre dernier, ainsi que la situation sécuritaire à Beni (Nord-Kivu). Cela, conformément à l'article 166 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale.

Malheureusement, avant même que Gilbert Kankonde et Aimé Ngoy Mukena ne puissent prendre la parole, à la plus grande surprise de l’assistance, deux députés nationaux élus du Kongo-Central, irrités, se sont attaqués verbalement au Vice-Premier ministre. Selon toute vraisemblance, ces députés ont voulu exprimer leur colère contre le VPM à cause de la réhabilitation de M. Atou Matubuana et son adjoint Luemba à leurs postes de gouverneur et de vice-gouverneur de cette province.

Ce qui a provoqué une scène désolante, et le désordre s’est  emparé de la salle des congrès du Palais du peuple. Dans le but de calmer les esprits, la Présidente de l’Assemblée nationale, Mme Jeanine Mabunda a exigé que les deux députés dérangeurs quittent la salle des congrès du Palais du peuple.

Et après une motion d’ordre, elle a proposé deux options : « Soit, nous adressons cette question de sanction et de discipline des députés nationaux qui doit s’appliquer dans une séance qui nous concerne et qui ne concernera pas les membres du Gouvernement, soit, deuxième option, nous soumettons ces propositions à débat comme le veut le Règlement intérieur, deux pour, deux contre, et nous votons ».

C’est donc la première option qui a été approuvée par les députés nationaux. « Je crois avoir compris que les députés ne remettent pas en cause le principe des sanctions ; mais ils souhaitent que ça soit traitée en dehors de la présence des ministres, lors d’une prochaine session. Cela étant, j’aimerais joindre la voix du bureau à celle de tous ceux qui sont intervenus sur cet incident, et je répète qu’il n’était pas acceptable que nous banalisions la violence à l’Assemblée nationale », a déclaré Jeanine Mabunda.

Suite à cet incident, la speakerine de la Chambre basse du Parlement a exprimé sa désapprobation et, au nom de la représentation nationale, elle a présenté des excuses aux membres du Gouvernement.

Et elle a rassuré que « Nous allons prendre des dispositions… des sanctions... Pour aujourd’hui, les députés concernés ne sont pas présents dans la salle. C’est déjà une façon de montrer notre désapprobation par rapport à ce comportement. Mais le fait de poursuivre aujourd’hui sans trancher, dépend encore de nous. La question des sanctions de ces députés ne veut certainement pas dire que nous approuvons, nous soutenons ou nous banalisons… Nous ne sommes pas ici à l’école de la violence ; mais à l’école de la démocratie. Il ne faut pas confondre liberté d’expression et anarchie ».

Gilbert Kankonde apaise les députés sur la situation de Kinshasa et de Beni

Malgré ces incidents, la plénière s’est poursuivie après que le calme soit revenu. Et le bureau de l’Assemblée nationale a réaménagé l’ordre du jour de la séance plénière, par l’ajout d’un point relatif au contrôle parlementaire par l’audition de deux membres du Gouvernement, sur pied de l’article 166 du Règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement. L’ordre du jour modifié et complété étant adopté, l’Assemblée plénière est directement passée à l’audition de ces deux membres du Gouvernement, et la parole leur a été accordée.

Ainsi, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et des Affaires coutumières a planché sur la coordination de la gestion des catastrophes naturelles, la garantie de la sécurité des personnes et de leurs biens, à Kinshasa et à Beni. En deuxième lieu, le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants a été auditionné au sujet des mesures arrêtées, en vue du rétablissement de la paix durable à Beni ville et territoire.

Dans son intervention qui avait deux volets, à savoir les inondations de Kinshasa et la situation de Beni, le Vice-Premier ministre de l’Intérieur et Affaires coutumières, M. Gilbert Kankonde est revenu sur les causes proches et lointaines de dernières inondations dans la capitale ainsi que des mesures envisagées par le Gouvernement de la République sous l'autorité du Chef de l'État. Au regard de cette situation, il a été adopté quelques mesures : arrêter l’urbanisation sauvage de Kinshasa, le curage des rivières, la mise en place d’une commission interministérielle pour la prise des mesures concrètes pour la prévention de pareils catastrophes. C’est à ce sujet que les ministres concernés ont arrêtés quelques mesures draconiennes. Après sa visite sur terrain, le Président de la République a ordonné la mise sur pied d’un comité de crise. Celui-ci a dénombré 51 morts, 43 blessés, près de 500 ménages sans abris, 2 ponts coupés, l’Avenue de l’Université coupée en deux, sans oublier la progression des érosions. Ainsi, certaines mesures d’urgence ont été prises : le décaissement de 700.000 dollars Us pour les travaux d’urgence, 275.000 dollars Us pour l’inhumation des morts et les soins médicaux.

Concernant Beni, il dit que le Président de la République a instruit le Gouvernement pour mener les opérations de grande envergure, pour pacifier l’Est du pays. C’est ainsi que les FARDC ont lancé depuis octobre dernier une offensive contre les groupes armés dont l'ADF.  Et face à la guerre asymétrique, les FARDC ont renforcé leurs méthodes et effectifs pour mettre fin à cette insécurité, a-t-il confirmé. 

Pour sa part, le ministre de la Défense nationale, M. Aimé Ngoy Mukena, complétant le Vice-Premier ministre de l'Intérieur, a expliqué la détermination des FARDC à mettre fin à cette situation qui dure depuis 20 ans. Il a sollicité l'augmentation du budget alloué aux forces de sécurité.



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