En République démocratique du Congo, il s’est avéré que les constructions anarchiques sont en partie à la base des inondations et autres éboulements de terrains que connaissent non seulement la ville province de Kinshasa, mais aussi  d’autres villes du pays. Le secteur était caractérisé par la corruption et un désordre criant. Face à cette situation, il revenait au Gouvernement de la République, à travers le ministère d’Etat en charge de l’Urbanisme et Habitat, de prendre des mesures qui s’imposent.

La situation des dernières pluies ayant causé mort d’hommes et beaucoup de dégâts matériels dans la ville de Kinshasa, environ 41 personnes, a été même sur la table du dernier conseil des ministres conduit par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Tout compte fait, il a déploré cette situation et instruit le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières de prendre toutes les dispositions pour la prise en charge des obsèques des victimes et le secours à donner aux sinistrés.

C’est dans ce cadre que le Gouvernement a débloqué des fonds nécessaires à la réhabilitation des ouvrages détruits. En tout état de cause,  de tous les rapports qu’il a reçus, il est à constater que les constructions anarchiques demeurent la première cause de ce drame. A partir de ce constat, le Président de la République a décrété ‘’la tolérance zéro’’ en ce qui concerne les constructions anarchiques. Et ce, dans le but de mettre la population à l’abri.

C’est pour concrétiser cette tolérance zéro décrétée par le Président de la République que le ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu Mbayu Mukala a pris des mesures urgentes pour éviter que cette situation ne se reproduise. Il a communiqué ces mesures hier aux hauts cadres de l’administration de son Ministère. Et ce, en considération du souci du Gouvernement de la République de garantir une jouissance paisible des habitants par la prévention des catastrophes naturelles et en vue de mettre un terme aux occupations anarchiques, c’est-à-dire construction sur des terrains à forte pente, le long des lits de rivières, des zones non aedificandi (zones ne pouvant recevoir  d’édifice ou zones inconstructibles) et fragiles qui endeuillent nos populations.

Pius Muabilu a aussi pris en considération la détermination du Gouvernement à appliquer la tolérance zéro dans le processus de délivrance des permis de construire et autres documents y afférents.

Les principales mesures

Au regard de cette situation, le ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et Habitat a pris les mesures suivantes :

• Il est interdit formellement de délivrer les permis de construire et autres documents y relatifs aux sites et espaces précités, c’est-à-dire, construction sur les terrains à forte pente, le long des lits de rivières, des zones non aedificandi (zones ne pouvant recevoir un édifice ou zones inconstructibles) et fragiles qui endeuillent nos populations ;
• Dorénavant, le Secrétaire général est instruit de transmettre au préalable à la Direction du cabinet du ministre la liste de toutes personnes désireuses d’obtenir le permis de construire pour publication sur le site du ministère pour raison de traçabilité, de transparence et de publicité ;
• Tout ordre de mission à délivrer sur terrain pour inspection des chantiers et espaces publics doit recueillir au préalable l’avis du ministre ayant en charge l’Urbanisme et Habitat, pour prévenir tout dérapage et l’anarchie ;
• Tout cadre et agent du ministère de l’Urbanisme et Habitat qui violera les mesures ci-haut énoncées s’expose gravement à la rigueur de la loi.

Le ministre a affirmé qu’il a tous les moyens à sa disposition pour contrevérifier tout ce qui vient d’être dit et le contrevenant s’en prendra à lui-même. Dès aujourd’hui matin, le ministre de l’Urbanisme et habitat organise une descente sur terrain, à partir de 9h30’, avec certains de ses collègues, pour prévenir les dangers qui guettent certains compatriotes en cas d’autres pluies diluviennes. A l’en croire, la situation est catastrophique non seulement à Kinshasa, mais aussi à la Tshopo, à Boma, à Kananga, à Tshikapa, à Mwene Ditu, à Kabinda, dans le Sud-Kivu. Il a promis de dépêcher ses équipes dans les provinces, pour palper du doigt cette situation et proposer des mesures qui s’imposent.