Il s’est tenu hier lundi 02 décembre 2019 à l’Institut National Pilote d’Enseignement des Sciences de la Santé à Kinshasa, la pré-conférence Nationale sur le Repositionnement de la Planification Familiale. Essentiellement consacrés aux jeunes, cette pré-conférence était une occasion d’annoncer les couleurs de la 4ème Conférence Nationale sur le Repositionnement de la Planification Familiale en République Démocratique du Congo (4ème CNRPF) qui s’ouvre aujourd’hui, et placée sous le haut-patronage du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Durant trois jours, soit du 3 au 5 décembre 2019, les intervenants participants venus de plusieurs coins de la République et du monde, vont partager les meilleures pratiques, célébrer leurs succès et tracer les voies à suivre pour les années à venir, et cela, conformément à la vision du Président de la République qui met un accent particulier sur l’émergence du pays à l’horizon 2030. Il s’agit là alors, d’une opportunité pour les parties prenantes d’approfondir les réflexions et prendre des engagements nécessaires sur divers problèmes liés à la Planification Familiale en RDC. Le thème de ces assises est : « Emergence de la RDC en 2030 : place et rôle de la Planification familiale ».
Pour ce qui est de la Pré-conférence, tout a commencé avec le mot de bienvenue de la coordinatrice du Comité Technique Multisectoriel Permanent de la Planification Familiale (CTMP), Docteur Jacquie Bapura, qui a lancé un appel au soutien aux jeunes, afin qu’ils puissent contribuer à l’émergence du pays.
« Pour que les jeunes puissent contribuer à cette émergence, ils ont besoin d’une bonne santé. Malheureusement ce n’est pas le cas aujourd’hui. Beaucoup des jeunes ont des grossesses non désirées, et qui se terminent par des avortements clandestins qui entrainent la mort, et augmentent le décès maternel dans notre pays. Beaucoup d’adolescentes se marient précocement. Ce qui entraine des problèmes de santé à la jeune, car elles n’ont pas encore atteint la maturité physiologiques. Beaucoup des adolescentes ont des rapports sexuels non protégés, responsables des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH Sida », a-t-elle, avant de donner le but de ladite conférence, qui est celui de « déployer ou mobiliser des ressources pour améliorer la santé des jeunes et adolescents ». Ainsi, les jeunes voudraient, à travers le CTMP, que les moyens soient mis à leur disposition pour assurer leur bonne santé, et leur bien-être.
Après son mot, des présentations ainsi que des panels ont eu lieu ; notamment la présentation du Directeur du Programme National de la Santé de l’Adolescent (PNSA), Mbadu Muanda Fidèle.
Le gros des problèmes des jeunes est lié à la Santé de la Reproduction
Face à la presse pour restituer sa présentation, Fidèle Mbadu a indiqué que les problèmes des jeunes dont la tranche d’âge varie de 10 à 24 ans, soit 31% de la population congolaise, sont multiples, mais le gros est lié à la santé de la Reproduction ; en l’occurrence les Grossesses non Désirées et qui se terminent par des avortements clandestins.
« Il y a une étude menée par l’Ecole de Santé publique, qui a comptabilisée 146.700 avortements dans la ville de Kinshasa, et dont la majorité sont des adolescentes de 15 à 19 ans. Dans la ville, il y a 61% des naissances qui ne sont pas planifiées, et la majorité viennent des adolescentes et des jeunes, soit 85%. L’adolescente n’a pas besoin d’un enfant ; sa place c’est à l’école. Notre rôle est de mettre sur pied un paquet des services, pour aider les adolescentes à ne pas avoir des grossesses non désirées et qui se terminent par des avortements. Pour le moment, nous sommes dans 180 zones de santé dans lesquelles les jeunes viennent bénéficier des services de santé adaptés à leurs besoins. On vient de loin, et le travail continue pour que d’ici 2020 que l’on puisse couvrir la moitié du pays, et enfin en 2030, avec l’approche couverture santé universelle, nous puissions atteindre toutes les zones de santé du pays, afin que les jeunes et adolescents bénéficient de ces services de santé dans les zones plus proches », a dit le Directeur du PNSA, Fidèle Mbadu Muanda.
Pour sa part, Jean-Claude Mulunda de l’Ong internationale Ipas, a fait savoir que les attentes de ces assises sont celles d’impliquer les jeunes, afin qu’ils comprennent l’importance de la Planification familiale par rapport à l’atteinte de leurs objectifs, et développement de leurs potentiels.
« Parmi les problèmes que rencontrent les jeunes, il y a des grossesses non désirées qui aboutissent à des avortements clandestins. Or, si les jeunes ont l’information sur la contraception, et qu’ils les utilisent, ils vont prévenir des grossesses non désirées, mais aussi prévenir des avortements clandestins. Et cela permettraient aux jeunes de garder et protéger leur avenir reproductif », a-t-il signifié à la presse.
Après la série des interventions et de différents panels qui ont permis aux intervenants de donner des réponses qu’il faut aux questions des jeunes, l’on a procédé aux visites des différents stands érigés dans l’enceinte de l’INPESS. De rappeler que ces assises des jeunes se tiendront durant 3 jours au même endroit, et la grande conférence du 3 au 5 à Fleuve Congo Hôtel.