Selon le Secrétaire général adjoint chargé des Operations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, les Nations-Unies sont encouragées par la réaffirmation très claire de la part des autorités congolaises, de l’importance qu’elles attachent au partenariat avec la MONUSCO. Et les deux parties ont pris la résolution de renforcer ce partenariat, de faire en sorte que des concertations régulières, systématiques soient conduites à tous les niveaux, a-t-il affirmé, en ajoutant qu’il y a déjà un travail de planification détaillée qui est engagé avec les FARDC… pour que ce partenariat soit beaucoup plus complet, très en amont. Il a lancé un appel qu’il ne faut pas se tromper d’ennemis. Et il a fustigé des messages de manipulation, de désinformation, parfois d’allégations et d’insinuations, auxquels, il  appelle également les Congolais à lutter.

Clôturant son séjour amorcé depuis samedi dernier en République démocratique du Congo, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des Operations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a animé une conférence de presse spéciale ce lundi 02 décembre 2019 en début d’après-midi, au quartier général de la Monusco à Kinshasa. Il y avait également Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, et du conseiller militaire qui vient également du siège des Nations Unies à New-York aux Etats-Unis, ainsi que du représentant spécial adjoint François Guignon.

Prenant la parole, M. Lacroix a d’abord signifié qu’il était venu avec ses collègues des Nations Unies, en particulier, le chef des opérations militaires des Nations Unies, avec qui ils ont eu des contacts avec les autorités locales et nationales. Ils ont été reçus par le Premier ministre et bon nombre de membres du Gouvernement. Ils ont aussi rencontré le gouverneur de la province du Nord-Kivu à Beni, le Chef d’Etat-major des FARDC, les députés de la région, avec lesquels ils ont eu des entretiens, etc. Il a aussi signifié différents sites sinistrés visités.

Dans son speech, M. Jean-Pierre Lacroix, a exprimé la totale solidarité et la compassion des Nations Unies vis-à-vis de la population qui souffre, et en particulier des victimes des évènements macabres de ces dernières semaines à Beni.

Et il affirmé que dans leurs entretiens avec les différentes autorités congolaises, ils ont eu de leur part une réaffirmation très claire de l’importance qu’elles attachaient au partenariat avec la Monusco. Et ce sont des messages qui sont dans la totale continuité de ce qu’avait dit le Président de la République Félix Tshisekedi au Secrétaire général des Nations Unies lors qu’il s’était rendu en juillet dernier en Rd Congo, a-t-il commenté.

« Ce matin le ministre de la Défense a rappelé le succès de ce partenariat dans le passé. Il a évoqué le fait qu’il n’y a pas si longtemps les provinces de la Rdc étaient en guerre. Il a cité le Katanga et le Kasaï. Et il a indiqué qu’aujourd’hui, sur les 145 territoires du pays, il y en avait 135 qui allaient mieux, qui ne connaissaient plus une situation de guerre », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « Ce partenariat qui a été efficace et qu’il est encore aujourd’hui dans beaucoup d’endroits, il n’y a pas de raisons pour lesquelles que ce partenariat n’ait pas réussi dans l’Est, dans le Kivu ni en Ituri ».

Le SGA chargé des Operations de maintien de la paix souligne que « la résolution que nous avons prise ensemble avec toutes les autorités nationales, locales, militaires, civiles, c’est de renforcer ce partenariat, de faire en sorte que des concertations régulières, systématiques soient conduites ici au niveau national, au niveau de Kinshasa, au niveau local dans la région à l’Est et aussi avec les autorités policières et militaires ».

Et il signale que dans la continuité de la réunion qu’avait eue Leila Zerrougui il y a quelques jours avec le Président de la République et sa participation aux travaux du conseil national de sécurité, il y a déjà un travail de planification détaillée qui est engagé avec les FARDC… « Nous sommes en train de travailler pour que ce partenariat soit beaucoup plus complet, très en amont, parce qu’on peut réussir que si nous travaillons ensemble à planifier dès le début, des actions conjointes, c’est la seule manière que nous pouvons apporter un soutien efficace et c’est la seule manière de réussir », a-t-il ajouté.

M. Lacroix a aussi insisté que la réponse ne doit pas être que sécuritaire, « parce qu’il ne faut pas méconnaitre la réalité du groupe ADF, notamment de ceux qui attaquent la population dans l’Est et qui commettent ces exactions. Il y a un travail sécuritaire qui est à faire, il y a aussi un travail au bénéfice de la population et de stabilisation. Et nous sommes en contact avec les partenaires du développement qui travaillent à débloquer les ressources de manière à ce que des actions puissent être entreprises qui puissent bénéficier à la population qui souffre tout particulièrement en ce moment ».

En plus des violences commises contre les populations, martèle-t-il, il y a aussi le phénomène Ebola. Il est revenu sur l’attaque contre Ebola « parce que c’est particulièrement intolérable, c’est une attaque qui a eu lieu en Ituri, donc hors des zones ADF, une attaque contre des collègues essentiellement des Congolais qui travaillent pour enrayer cette épidémie ».

Et il a rassuré à cet effet que la lutte contre Ebola a réalisé ces derniers temps beaucoup de progrès, avec une baisse sensible du nombre de cas et que nous sommes sur le point de réussir. Et que ces types d’attaques ont pour effet direct, de stopper le travail de la réponse Ebola, d’occasionner des victimes, et cette attaque aura un impact sur l’efficacité de a réponse Ebola.

« Nous nous sommes aussi convenus dans nos discussions que chacun devrait regarder ce qu’il peut faire de mieux. Parce qu’il y a des améliorations sensibles apportées sur la manière dont nous travaillons ensemble, et dont chacun travaille…, de manière à faire en sorte que nous puissions chacun évaluer ce qui doit être amélioré, nos lacunes, et s’y attaquer très fermement. Nous allons faire ce travail très vite de notre côté, pour regarder ce qui doit être fait, pour améliorer la qualité de notre réponse dans les différents domaines, y compris sécuritaire », a déclaré M. Jean-Pierre Lacroix.

Il ne faut pas se tromper d’ennemis

Poursuivant son introduction avant de répondre aux questions des journalistes, l’émissaire onusien a appelé les Congolais de ne pas se tromper d’ennemis. « Parce que ceux qui sont les ennemis, ce sont les groupes qui attaquent et tuent la population, ce sont les groupes qui attaquent nos collègues civiles et militaires. Je dis qu’il ne faut se tromper d’ennemis parce qu’il y a beaucoup de messages de manipulation, de désinformation, parfois d’allégations et d’insinuations qui sont franchement honteuses quand on sous-entend qu’on voit dans les réseaux sociaux qu’on dit que la Monusco travaille avec les ADF, j’ai envie de dire que vous vous souvenez peut-être qu’il n’y a pas si longtemps, nous avions eu 16 morts et 50 blessés tués et blessés d’un seul coup par une attaque des ADF, et nous en avons eu d’autres après », a-t-il fustigé.

E