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Brouilles entre FCC-CACH: Savoir privilégier l’essentiel

Depuis quelques jours, le Congo politique va mal. Il suffit d’observer des signaux pour l’affirmer. Les deux principaux partenaires de la coalition se regardent en chiens de faïence. Ils se boudent tout en étant ensemble. Ils font semblant de se supporter alors qu’au fond, un malaise couve entre le FCC et le CACH. 

Même si les analystes pensent que le mal était caché depuis longtemps suite à des discussions qui n’avançaient pas sur le partage des entreprises publiques (chaque camp s’estimant en droit d’avoir un peu plus), la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été versé à Lubumbashi lors de la matinée politique du PPRD. Plusieurs membres de CACH n’ont pas été d’accord avec certaines déclarations du Secrétaire permanent du PPRD à qui l’on avait même attribué la fameuse phrase : ‘’ le Congo appartient à Kabila’’, phrase tout de suite démentie par la Cellule de communication du parti de Joseph Kabila.

Concernant le retour de Joseph Kabila sur la scène politique, l’UDPS (jamais avare de déclarations) l’avait commentée dans tous les sens. Pour certains hauts cadres du parti cher à Félix Tshisekedi, le président du PPRD, Joseph Kabila était toujours en activité et qu’il n’était nullement question de parler de son retour. Déjà, les observateurs avertis sentaient du souffre en l’air. Par médias sociaux interposés, les deux camps s’envoyaient des missiles peu amicaux.

             

Les fameuses effigies

 

 Un groupe de Kinois a déchiré l’effigie de Joseph Kabila affichée sur un panneau non loin de l’hôtel Memling à Kinshasa. En représailles à cet acte qui a été suffisamment relayé sur les réseaux sociaux, des jeunes du PPRD/Lualaba ont, pour leur part, déchiré l’effigie du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi.

Si la cohabitation était parfaite entre les deux camps, ce double incident aurait été minimisé par les deux forces politiques, surtout qu’il n’y a pas eu mort d’homme. A l’instar des femmes rivales qui ne cherchent qu’un petit incident pour se provoquer après avoir accumulé autant de frustrations, les deux camps étaient aux aguets pour s’attaquer et replonger dans la guerre (politique d’abord) avec le risque de finir par une guerre civile.

 

Heureusement qu’au niveau du Lualaba, UDPS et PPRD ont fumé le calumet de la paix en présence du Gouverneur Richard Muyej. Et au niveau du Gouvernement central, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui recevait les députés et sénateurs du Lualaba, s’est résolu d’envoyer une mission gouvernementale.

 

Une cohabitation encore fragile

 

Les deux partis politiques phares de la coalition : l’UDPS et le PPRD se sont livrés depuis plusieurs années une longue bataille. Si leurs leaders (Félix Tshisekedi et Joseph Kabila) ont compris la nécessité de cheminer ensemble, cela n’est pas encore le cas avec les militants et combattants qui passent le plus clair de leur temps à se provoquer.

Plus d’une fois, la jeunesse des deux partis politiques sus évoqués ont failli mettre la capitale congolaise à feu et à sang, à cause de toutes petites choses relevant des caprices et sentiments des uns et des autres. Pendant que le pays croupit sous le poids de la misère et que la population souhaite que la gratuité de l’enseignement réussisse, le PPRD et l’UDPS s’accrochent autour d’actes bénins comme les effigies. Que tel leader ou tel président ait une ou plusieurs effigies sur la ville, cela ne peut déranger la population congolaise qui a d’autres préoccupations.

Le FCC et le CACH ne doivent nullement prêter le flanc à leurs détracteurs. Peu importe les instincts et caprices de leurs militants, ils doivent se dépasser pour vivre en harmonie et conduire le bateau à bon port, jusqu’à la fin du mandat.

Si les deux forces se séparaient  aujourd’hui, chacune perdrait de son côté quelque chose. Ceux qui ont privilégié la coalition à la cohabitation avaient tout étudié dans le cas de la RDC.  Les ennemis de ce pays attendent voir son implosion après la leçon qu’elle a donnée au monde entier de réussir une passation pacifique du pouvoir au terme de deux mandats du président sortant (l’Afrique centrale étant remplie de vieux dictateurs accrochés au pouvoir depuis) et une élection de Fatshi sans effusion du sang.

 

Les pêcheurs en eau trouble

 

Il est malheureux de constater que pendant que la cohabitation tourbillonne entre FCC et CACH, certaines organisations non gouvernementales de droit de l’homme se mettent à souffler sur les braises pour que le feu s’allume davantage. Que gagnerait le chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée nationale actuelle à l’heure où le pays vient d’approcher les partenaires internationaux pouvant l’aider sur certains projets à portée sociale ? D’où viendrait ce financement non-budgétisé, alors que d’autres priorités attendent ?

 Qu’est-ce-qui prouve qu’en allant aux urnes dans les conditions actuelles,  le CACH aurait essentiellement la majorité absolue pour gérer le gouvernement et les entreprises publiques ?

 Un désordre, on sait comment il commence, mais jamais sa fin. Ce pays a tellement souffert qu’il n’a plus besoin d’autres crises. La société civile doit aider les politiques à s’entendre et non se diviser. Qu’est-ce-que les divisions politiques ont emmené à la RDC depuis son accession à l’indépendance ? Rien, si ce ne sont pauvreté, tristesse, sang et larmes.

Même dans les meilleurs couples du monde, surviennent de temps en temps des moments d’incompréhension et de bouderie. Il faut savoir privilégier l’essentiel. Les leaders de CACH et FCC doivent s’abstenir de poser des actes ou de prononcer des paroles qui peuvent fragiliser cette cohabitation. Bien au contraire, il leur revient de privilégier l’intérêt supérieur de la nation.



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