Par le biais de leurs avocats, quinze proches de l’ancien Président de la RDC, Joseph Kabila sanctionnés par l’Union européenne, notamment Ilunga Kampete, Gabriel Amisi Kumba, Ferdinand Ilunga, Célestin Kanyama, John Numbi, Roger Kibelisa, Delphin Kahimbi, Evariste Boshab, Alex Kande, Jean-Claude Kazembe, Lambert Mende, Eric Ruhorimbere, Emmanuel Ramazani Shadary, Muhindo Akili Mundos et Kalev Mutond demandent à cette dernière de lever au plus vite l’ensemble des mesures restrictives qui sont prises à leur égard, et considèrent que ces sanctions sont non seulement illégales, mais aussi, constituent une ingérence manifeste de l’UE dans les affaires intérieures de la Rdc. Ils ajoutent qu’ils restent à la disposition des autorités congolaises pour toute audition ou pour tout renseignement complémentaire qu’elles souhaiteraient obtenir.
Selon notre source, le Cabinet d'avocats Daldewolf situé à Bruxelles, qui signe le communiqué, considère que ces sanctions ne sont plus d’actualité et n’ont plus de légitimité à supposer qu’elles en aient eu un jour, puisque les reproches formulés sont contestés. Pour les avocats, ces mesures restrictives constituant aujourd’hui une de véritables peines infligées sans aucun procès et, poursuit-il, sont en violation de tous les textes internationaux applicables en la matière.
« Le nouveau Chef de l’Etat a récemment appelé à une révision de ces sanctions et à une évaluation de leur pertinence. D’autres acteurs de la société civile se sont levés pour appeler à une levée des sanctions dans un contexte pacifié et dans le respect des accords de la Saint Silvestre, c’est notamment le cas de l’Eglise catholique dont l’investissement en RDC sur ces questions est connu », écrivent les avocats.
Ils regrettent que « malgré cette évolution, le conseil de l’Union européenne n’a pris aucune des initiatives annoncées. Aucun dialogue n’a pu être entretenu avec l’Union européenne qui a refusé, toujours et encore, d’entendre les personnes concernées dans le respect du principe du contradictoire et des droits de la défense les plus élémentaires ».
Le cabinet soutient que l’ensemble des accusations qui ont justifié les sanctions à leur égard « ressortent pourtant de rapports unilatéraux d’organisation diversement motivées ou d’article de presse orientés sans qu’aucune vérification n’ait été opérée par l’UE ». De ce fait, d’après lui, « les différents documents produits par le conseil de l’UE à l’appui de leur motivation sont vagues et ne comprennent, pour la plupart mêle, pas les noms des personnes concernées ou la possibilité de leur imputer les faits qui y sont décrits ».
André-Alain Atundu ne rêve que sur la levée des sanctions
Cadre du Front Commun pour le Congo (FCC), l’Ambassadeur André-Alain Atundu s’est exprimé dernièrement sur les sanctions imposées par l’Union européenne et les Etats-Unis à certains dignitaires de l’ancien régime. Il milite pour la levée de ces sanctions et attend une fermeté de la part de Félix Tshisekedi sur la question de la souveraineté nationale.
« Il est normal que les choses étant changées que ces sanctions soient levées. C’est ce qu‘a expliqué le président Tshisekedi. Les Occidentaux examinent. En réalité, ils attendent qu’il remplisse le contrat inédit qu’ils ont projetés de faire à l’occasion de sa tournée », a-t-il déclaré. Il estime qu’il est compréhensible que ces mesures ne soient pas encore levées dix mois après l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi.
« Aujourd’hui pour que l’Occident lève les mesures, je crois que les Occidentaux attendent des garanties de la part du président Tshisekedi que telle position qui était dans l’ancien régime ne sera pas la même malgré la présence des dignitaires de l’ancien régime. C’est plutôt un moment d’attente, je dirai même une sorte de guerre psychologique », a-t-il ajouté.
Il soutient que l’un des rôles de l’actuel Chef de l’Etat est la défense de la souveraineté du pays. « Quoi qu’il en soit le président de la République a été élu pour défendre la souveraineté du pays, assurer le développement économique du pays et assurer la dignité de son peuple en assurant ses conditions. A l’étape actuelle, le président Tshisekedi doit montrer qu’il est l'égal des autres, qu’il défend la souveraineté de son pays malgré les alliances et les partenariats indispensables », a-t-il encore dit.