En lançant les travaux des états généraux de l’agriculture et de la nutrition dans la province de la Tshopo, cette entité voudrait que les participants fassent des diagnostics efficaces sans complaisance suivis des orientations précises pour faire de celle-ci un réel grenier agricole du pays. Ainsi, investir dans l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition dans la Tshopo est, à ce titre, une œuvre salutaire pour l’humanité et rejoint intimement les Objectifs de Développement durable 1 et 2, à savoir : ODD1 : Eliminer l’extrême pauvreté et la faim et IDD2 : Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable. Au-delà de l’aspect humanitaire, investir dans l’agriculture participe également à la promotion du développement économique.
Il s’est ouvert hier à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, les Etats généraux de l’Agriculture et de la Nutrition. C’était en présence des autorités tant nationales que provinciales, de même que les Organisations internationales en appui à l’agriculture et l’alimentation. Dans son discours, Me Louis-Marie Walle Lufungula, Gouverneur de la province de la Tshopo est revenu sur le potentiel agricole de la Rdc qui est tout à fait indiscutable.
En effet, la province de la Tshopo, c’est la plus grande de la République Démocratique du Congo avec une superficie de 201.693 km2. La Tshopo offre un potentiel gigantesque pour l’agriculture industrielle, l’horticulture, l’élevage, le maraichage, la pêche, etc. Grâce à son aéroport international et ses contacts avec les Provinces frontalières du Kivu et de l’Ituri, les produits agricoles de la Tshopo, prêts à l’exportation, peuvent sortir aisément pour atteindre les marchés du monde entier.
Malgré l’énorme potentiel agricole de celle-ci, la majorité de fils et filles de la Tshopo reste largement exposée à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition et la faim. Il faut constater que sur environ 3,5 millions d’habitants, plus de 600.000 personnes vivent dans un seuil de pauvreté caractérisé par une insécurité alimentaire manifeste avec plus ou moins 400.000 enfants malnutris.
A ce titre, la Province de la Tshopo affiche une prévalence de malnutrition chronique de 42%. A cela s’ajoute le fait que 40% des femmes en âge de procréer sont frappées d’anémie et de carence en fer. Seulement 55% des enfants sont mis au sein dans l’heure qui suit l’accouchement, 5% des enfants âgés de 6 à 23 mois ont reçu des aliments de complément d’une façon adéquate.
Il est surprenant de constater qu’une proportion importante de la population est soumise à un régime alimentaire pauvre et limité. Cette malnutrition, qui s’installe dès la conception jusqu’à l’âge de deux ans, a des effets irréversibles et des conséquences énormes sur plusieurs plans de la vie socioéconomique : D’abord les Capacités humaines sont réduites : en ce sens, la malnutrition affecte la croissance et la maturation du cerveau, qui cause des dommages cérébraux irréversibles entrainant les déficits cognitifs, des problèmes comportementaux dès l’enfance, dans les cas extrêmes, un retard mental ; Ensuite un Frein au développement économique, car une mauvaise nutrition perpétué le cycle de la pauvreté. En effet, on constate des pertes directes de productivité et une réduction du potentiel d’épargne, des pertes indirectes dues au pauvre développement cognitif et déperdition scolaire ainsi que des pertes causées par de coût de soins de santé en répétition.
Le Gouvernement Provincial attend des Etats Généraux de l’Agriculture et de la Nutrition dans la Province de la Tshopo des diagnostics efficaces sans complaisance suivis des orientations précises pour faire de celle-ci un réel grenier agricole du Pays.
Des réformes
Pour améliorer le climat des affaires, explique le Gouverneur de la province de la Tshopo, dimension essentielle qui préoccupe les investisseurs, le Gouvernement Provincial est en train de préparer une série de réformes devant aboutir à son assouplissement pour les opérateurs économiques, spécialement ceux qui s’intéressent à l’agriculture et à la nutrition. Ces reformes concernent essentiellement : Le renforcement des capacités techniques en organisationnelles des institutions publiques et privées d’appui à la production ; L’amélioration de l’accès aux marchés et la valeur ajoutée le long de la chaîne de production agricole ; L’amélioration de la productivité du secteur agricole et de nutrition (production vivrière, horticole et légumière, halieutique et d’élevage) ; La promotion des systèmes financiers décentralisés qui s’adaptent à la nature des activités du secteur agricole ; L’appui à l’organisation du monde rural en structures autogérées ; L’appui à la promotion des technologies appropriées en vue de réduire la pénibilité et accroître le revenu des familles rurales ; L’amélioration de l’accès aux services sociaux de base (eau potable, santé, etc.) ; L’amélioration des infrastructures socioéconomiques de base ; La mise en œuvre des zones économiques spéciales orientées vers le secteur agricole et de la nutrition ; Le développement des facilités le long de la chaîne de valeur agricole ; La dématérialisation des actes administratifs et de la fiscalité Provinciale ; La possibilité, pour l’opérateur économique de déclarer et payer les droits du trésor provincial en ligne ; L’alignement de toutes les priorités du secteur agriculture dans le plan de développent de la Province (PDP).
En plus de ces mesures spécifiques, il y a lieu de souligner que l’investissement dans l’agriculture de la Tshopo bénéficie des instruments et avantages légaux et réglementaires en phase avec le climat des affaires et l’indicateur Doing business. Il s’agit de : La présence du guichet unique de création d’entreprise ; L’existence du tribunal de commerce pour le règlement de toute sorte de litiges des affaires ;La loi sur les marchés publics qui permet aux entreprises agricoles de soumissionner aux appels lancés par l’Etat, la Province et les ETD ; Les avantages spécifiques contenus dans la loi sur l’agriculture et les avantages du code des investissements ; etc.
Pour Me Louis-Marie Walle Lufungula, Gouverneur de la province de la Tshopo, les Etats Généraux, est l’occasion de réfléchir sur toutes les questions qui font que l’agriculture paysanne peine à devenir une véritable source d’enrichissement dans la Tshopo pendant que la demande n’est qu’insuffisamment rencontrée. « Nous sommes appelés à y réfléchir durant ces 4 jours et poser des jalons qui permettront à la Tshopo de relever ces défis. L’évaluation panoramique du système indique qu’il s’agissait des programmes qui ne se sont pas intégrés dans une politique sectorielle robuste et équitable », dit-il.
Il attend donc des AT et Chefs de Secteur/Chefferie, une participation assidue et des propositions constructives pour la relance de notre agriculture. « A vous tous, investisseurs, chercheurs, paysans, membres des OSC, partenaires au développement, je vous rassure que c’est avec intelligence que mon Gouvernement va examiner l’opportunité et la pertinence des recommandations quoi sortiront de ces assises pour lesquelles j’invite tout un chacun à un sens élevé d’engagement et de responsabilité », indique-t-il.