Durant ces trois jours, il sera important de se demander comment la définition du statut de réfugié donnée par l’Union africaine (UA) est traitée en Rdc et dans la région des Grands Lacs ; comment l’esprit de l’Afrique et la solidarité internationale sont pratiqués dans la Région des Grands Lacs et comment ils affectent ces groupes à protéger. Voilà qui amène M. Gilbert Kankonde, Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières à affirmer que cette conférence offre une occasion pour débattre avec maîtrise toutes les questions relatives aux conventions et d’en évaluer la pertinence pour une humanisation de notre société. De même, éradiquer plus que possible tous les facteurs provocateurs de déplacement en contradiction avec les droits humains de nos populations et celles qui partagent la même frontière avec nous.
M. Gilbert Kankonde, Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières a ouvert hier la conférence sur les solutions durables aux situations des déplacements en Rdc, organisée conjointement par le gouvernement, à travers le ministère de l’Intérieur , sécurité et Affaires coutumières, Actions humanitaires et solidarité nationale, et Affaires sociales d’une part, et le HCR, le CICR et Human Right d’autre part. Il est placé sous le thème : « Au-delà des mots, solutions durables pour les personnes déplacées en Rdc ».
Pour le VPM Kankonde, cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’anniversaire de deux conventions régionales. Il s’agit en effet, du 10ème anniversaire de la convention de l’UA sur l’assistance et la protection des personnes déplacées en Afrique, dite Convention de Kampala et du 50ème anniversaire de la convention de l’UA de 1959. « 50 ans après, il sera important de se demander comment la définition du statut de réfugié donnée par l’UA est traitée en Rdc et dans la Région des Grands Lacs. Comment l’esprit de l’Afrique et la solidarité internationale sont pratiqués dans la région des Grands Lacs et comment ils affectent ces groupes à protéger ? ».
A l’en croire, ce forum dégagera quelques éléments de réponse à ces cruciales questions. La Rdc est une terre d’accueil de près de 539.000 étrangers et qui viennent majoritairement du Rwanda, de la RCA, du Burundi, de la République du Congo, de l’Angola et du Sud-Soudan. Il est signalé environ 1 millions des réfugiés congolais dans les pays voisins. Cet état est aggravé par les populations congolaises qui se sont déplacées d’une province à l’autre à cause des violences communautaires. Tout cela avec comme conséquence environnementale, les épidémies, la déforestation et le réchauffement climatique, etc. Dans ce contexte, la problématique des mouvements des populations en Rdc nécessite une réponse gouvernementale mettant à contribution des solutions durables. Il propose d’associer des initiatives de retour volontaire à l’amélioration des moyens d’auto-substance, la sécurité, etc.
Face à ces défis, il y a lieu dans le programme du gouvernement, de concevoir des stratégies tant politiques qu’humanitaires qui mettent en adéquation la volonté politique consistant à mettre l’homme au centre de ses préoccupations. Soulignons que la présente conférence offre une occasion pour débattre avec maitrise toutes les questions relatives aux conventions et d’en évaluer la pertinence pour une humanisation de notre société. Eradiquer plus que possible tous les facteurs provocateurs de déplacements en contradiction avec les droits humains de nos populations et de celles qui partagent la même frontière avec nous.
Explorer les pistes de solution
Pour sa part, M. Abdi Mohamed Dirieh, chef de la délégation du CICR en Rdc a noté que l’objectif sera d’explorer ensemble avec les autorités congolaises et humanitaires, les acteurs de développement, ainsi que la société civile, les pistes que nous devons mettre pour accueillir dignement et protéger les personnes forcées de se déplacer à l’intérieur de la Rdc. Il s’agira aussi d’écouter le témoignage des personnes déplacées, en vue de mieux appréhender leur ressentiment ainsi que leur espoir de la résolution de ce phénomène pour un futur meilleur. « A ce sujet, nous osons croire que la mise en œuvre de la Convention de Kampala constituera un pas important dans la réaffirmation des droits des personnes déplacées en Afrique. Cet instrument juridique ratifié par la Rdc le 8 juillet 2014, détaille les obligations des Etats, des groupes armés non étatiques, ainsi que des organisations internationales en termes de prévention, de protection et d’assistance aux personnes déplacées », dit-il, avant d’ajouter qu’en se fondant sur les normes existantes de DIH, nous voudrions exhorter le Gouvernement à procéder sans tarder au dépôt de l’instrument de ratification, afin de figurer sur la liste des Etats-partis à la convention de Kampala.