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Marche du CLC contre la corruption, l’impuissance de la justice… Echec et mât

« Même si les gens nous regardent comme si on était des espèces en voie de disparition, nous ne sommes pas en voie de disparition, bien au contraire. Dans les prochaines marches, il y aura de plus en plus des personnes quand les gens auront intégré cette nouvelle culture ». C’est la déclaration du Professeur Isidore Ndaywel, après avoir constaté un grand échec lors de la marche organisée par le Comité laïc de Coordination (CLC), hier lundi 21 octobre 2019 à Kinshasa. Déjà, s’il faut le dire, le CLC a perdu toute sa saveur, son « aura », sa plus grande réputation. Même les opposants membres de Lamuka qui avaient pris acte de cette marche, n’ont pu mobiliser le plus grand nombre de Kinois. Tout avait mal commencé, lorsque la célèbre Léonie Kandolo a jeté l’éponge, et plus tard, le professeur Thierry Landu, sans oublier Jonas Tshiombela qui a fait savoir à ses « désormais » anciens camarades d’aller vite en besogne. Peu de chance pour le CLC de gagner le pari ! Aucune activité à Kinshasa n’a été paralysée, moins encore de frustrations dans les chefs de la population. Les parents ont envoyé leurs enfants à l’école, et les commerçants ont ouvert leurs établissements sans crainte. Une police professionnelle, et qui a noté au finish zéro gaz, zéro trouble, zéro interpellation, zéro mort, tout en félicitant les organisateurs de la marche pour la discipline constatée. Bref, une marche sans incidents, car même le Chef de l’État a fait paisiblement sa route vers Mbanza-Ngungu, au chevet des victimes de l’accident routier du dimanche dernier.

Le Comité laïc de Coordination (CLC) a organisé, hier lundi 21 octobre à Kinshasa, sa première marche sous l’ère du nouveau Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Ndaywel et compagnies, ainsi que certains politiciens comme Eve Bazaïba du MLC, Franck Diongo du MLP et quelques députés de Lamuka, ont manifesté pour dire non à la corruption, à l’impunité et à l’impuissance de la justice en République Démocratique du Congo.

Sur les douze points de rassemblement, le seul constat fait sur terrain est que la marche n’a pas connu d’engouement des Kinois comme dans un passé récent, où le CLC pouvait handicaper le fonctionnement normal de toute une République. Ainsi, l’on comprend que ce Comité n’était pas une affaire des Laïcs catholiques, mais d’une main noire venue manipuler les Congolais avec des concepts inventés ; en faisant arracher à la République ses vaillants héros. Voilà cette fois-ci, les fidèles ont préféré le culte matinal puis rentrer à la maison ; que de prendre part à une marche jugée prématurée depuis la passation pacifique du pouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. Après cet échec, certains manifestants accusent le gouvernement provincial de Kinshasa de leur avoir tendu un piège, en leur proposant de marcher lundi, alors journée ouvrable, que le samedi 19 octobre comme projeté. Certes, ce n’est pas ça la vraie raison de cet échec.

Isidore Ndaywel è Nziem, chef de fi lui-même, reconnait cette défaite, et promet de faire mieux dans l’avenir.

« Nous avons voulu faire une mobilisation très décentralisée. Nous avions douze points de rencontre dans la ville. Il faut que les gens s’habituent à des marches pour lesquelles les gens doivent avoir peur de la violence. Il faut que les gens intègrent la culture de la revendication. Si ça ne marche pas, le souverain primaire doit réagir. C’est ce que nous essayons de montrer... Même si les gens nous regardent comme si on était des espèces en voie de disparition, nous ne sommes pas en voie de disparition, bien au contraire. Dans les prochaines marches, il y aura de plus en plus des personnes quand les gens auront intégré cette nouvelle culture », a-t-il dit.

Dans leur mémo lu sur la place victoire, ils ont exigé la restitution de 15 millions de dollars américains, des sanctions contre les personnes impliquées ainsi que la dissolution du comité de suivi des prix des produits pétroliers devenu un mécanisme néfaste de détournement de l’argent de l’Etat.

Revenant sur le contentieux électoral, ils ont également demandé la démission de neuf juges de la Cour constitutionnelle « qui ont banalisé les résultats électoraux ».

 

Le satisfecit de la Police

A l’issue de la marche pacifique organisée par le Comité laïc de Coordination (CLC), le Commissariat provincial de la Police nationale congolaise félicite les organisateurs et toute la population qui ont pris part à la marche contre la corruption, l’impunité et l’impuissance de la justice.

« Malgré les nombreux itinéraires pris par les marcheurs, tout s'est déroulé dans le calme et le respect de l'ordre public. Le commissaire provincial félicite les Kinoises et les Kinois qui ont pris part à cette marche pour la discipline dont ils ont fait montre pendant le déroulement de cette activité », souligne un communiqué signé par le Général Sylvano Kasongo, commissaire provincial de la Police dans la ville de Kinshasa.

Pour avoir bien encadré cette marche, Sylvano Kasongo remercie également les éléments de la police.

« Les félicitations du commissaire provincial s’adressent également aux éléments de la Police nationale congolaise ville de Kinshasa qui ont sécurisé et encadré la marche avec professionnalisme et sans bavure », dit le communiqué.

Ainsi la première expérience ayant échoué, le CLC doit monter d’autres stratégies pour faire mieux. Sinon, le Congolais pense autrement et veut développer son pays par des actions, des idées et des initiatives encourageantes. Les marches oui, garanties par la Constitution de la République, mais il faut savoir comment, et quand le faire.



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