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« Un pays immensément riche avec une population extrêmement pauvre » Tshisekedi déterminé à combattre ce paradoxe

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a lancé hier au Lac de Ma Vallée/Kinshasa,  le programme présidentiel accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités. C’était en présence de toutes les institutions du pays. A l’occasion,  le Chef de l’Etat a mis en exergue certaines statistiques qui expriment le paradoxe de la République Démocratique du Congo : un pays immensément riche avec une population extrêmement pauvre. Et ce, avant de prendre la ferme résolution de combattre ce paradoxe avec les moyens que peut générer le pays et avec l’appui des amis de la Rdc. De manière concrète, ce Programme lancé par le Président de la République vise à ce que vingt millions de Congolais vivant en milieu rural et périurbain dans les 145 territoires de notre pays quittent la pauvreté ou l’extrême pauvreté dans les cinq (5) prochaines années. Il comprend trois composantes à savoir premièrement : l’amélioration de l’accès des populations rurales et périurbaines aux infrastructures et services socioéconomiques de base ; deuxièmement : la promotion des économies rurales et périurbaines ; troisièmement : le renforcement des capacités en gestion axée sur les résultats de développement au niveau national, provincial et local.

Dans son discours, le Président de la République a rappelé que le 15 août 2018, alors candidat Président de la République, il avait présenté sa vision à travers son programme politique intitulé : « Vaincre la pauvreté ». A cette occasion, il invitait le peuple congolais à l’accompagner dans sa ferme détermination à réaliser avec lui le rêve d’un nouveau départ. Par la suite, il a détaillé les hauts et les bas de sa tournée de campagne, avant de constater que suivant l’ancien découpage administratif du pays, le Kasaï-oriental, jadis grand grenier agricole du Centre, est aujourd’hui deux fois plus pauvre que Kinshasa. Ceci peut être expliqué par plusieurs facteurs notamment la libéralisation de l’exploitation de diamant artisanal qui a détourné la population de l’agriculture, et la jeunesse de l’école.

Quatre provinces issues de l’ancien découpage administratif ont vu l’incidence de pauvreté se maintenir au-delà de 70 %. Il s’agit du Kasaï oriental (78,6 %), de l’Équateur (77,3 %), du Kasaï-occidental (74,9 %) et du Bandundu (74,6%). Ces quatre provinces sont celles qui ont enregistré le plus grand recul en matière de lutte contre la pauvreté.

Les provinces ayant reçu le plus d’assistance ont été les plus performantes en matière de réduction de la pauvreté. Il s’agit respectivement du Nord Kivu, du Sud Kivu et de la Province orientale. Ces trois provinces ont bénéficié d’une attention particulière des bailleurs de fonds du fait des conflits armés qui y ont sévi durant de longues années. Aussi, l’orientation de leur économie à dominance agricole explique-t-elle en partie leurs performances. Les mines n’ont pas été, hélas, un facteur décisif de réduction de la pauvreté.

Autre illustration, la baisse de l’incidence de la pauvreté au Katanga, province minière par excellence, a été inférieure à 3 points de pourcentages durant la période, contre une moyenne nationale de 8 points et un record de 24 points au Sud Kivu. « La pauvreté reste donc un phénomène de masse en RDC. En dépit de l’absence d’une mise à jour récente de l’enquête nationale sur la pauvreté, celle-ci est évaluée à 63% en 2017, avec une incidence en milieu rural qui avoisine les 70% », a constaté le Président de la République.

Mettre fin au paradoxe

Et de renchérir que dans 15 territoires de la RDC, l’incidence de la pauvreté était supérieure à 85%, selon une étude menée en 2017 par la Cellule d’Analyses des Indicateurs de Développement, CAID en sigle. Il s’agit des territoires de Bosobolo, Businga, Djolu, Inongo, Kasongo-Lunda, Katako-Kombe, Katanda, Kiri, Kole, Lodja, Lomela, Lusambo, Miabi, Poko, et Songololo.

Au-delà des variables prises en compte par le PNUD, il y en a d’autres qui influencent très négativement la qualité de vie de nos concitoyens. En effet, la desserte en eau potable tourne autour de 26% au niveau national, avec une disparité criante entre le milieu urbain, ravitaillé à 38%, et le milieu rural couvert à 14%. Quant à l’électricité, la couverture est inférieure à 10 % au niveau national et de seulement 1% en milieu rural.

Dans ce magnifique site du Lac de Ma Vallée qui nous accueille ce jour, mais aussi dans les villages avoisinants, tous situés à seulement quelques kilomètres du centre de Kinshasa, des services adéquats d’approvisionnement en eau potable sont inexistants. Il en est de même de l’électricité.

En milieu rural, seuls 7% des logements sont construits en matériaux durables tandis que 95% des ménages sont dépourvus de tout système d’assainissement, de fosses septiques et de latrines couvertes. Ces statistiques expriment le paradoxe de la République Démocratique du Congo : un pays immensément riche avec une population extrêmement pauvre. « J’ai pris la ferme résolution de combattre ce paradoxe avec les moyens que peut générer notre pays et avec l’appui des amis de la République Démocratique du Congo », dit-il.

Et de renchérir que dans notre pays, la pauvreté est en outre l’un des principaux vecteurs de violences et divers autres types de conflits. Elle suscite et ravive l’émergence des forces négatives dont les mouvements rebelles en favorisant l’enrôlement facile des femmes, hommes et enfants démunis dans diverses entreprises criminelles, allant du phénomène « Kuluna » dans nos villes, aux rebellions armées qui sévissent encore dans certaines parties du territoire.

Vivre dans un environnement hostile, sans eau potable ni électricité, sans écoles ni formation pour adultes, sans système de santé adéquat, sans routes, sans nourriture, sans revenu, etc. est l’une des formes les plus insidieuses de violation des droits de l’homme. La pauvreté en République Démocratique du Congo, je la côtoie depuis ma tendre enfance, que ce soit ici même à Kinshasa ou dans de nombreuses localités du pays où j’ai été relégué à l’époque, avec ma famille.

Ce Programme Présidentiel Accéléré de Lutte Contre la Pauvreté et les Inégalités doit être compris comme l’une des initiatives phares du Programme de gouvernement pour le quinquennat. Il s’agit d’un programme présidentiel ambitieux, qui se mettra en œuvre à travers différents canaux, dont le Fonds social de la République.

Il n’a pas vocation à se substituer aux différents programmes et projets existants. Il vise simplement à réduire les inégalités et à permettre l’accélération, là où les programmes traditionnels apportent des résultats plus lents. Je voudrais m’assurer que le gouvernement qui gère au quotidien la vie de nos populations, partage cette vision pour soulager et sortir nos populations de cette misère devenue chronique. L’accélération de la réduction de la pauvreté est à ce prix.

Que vise ce programme ?

De manière concrète, ce Programme vise à ce que vingt millions de congolais vivant en milieu rural et périurbain dans les 145 territoires de notre pays quittent la pauvreté ou l’extrême pauvreté dans les 5 prochaines années. Il comprend trois composantes, à savoir premièrement : l’amélioration de l’accès des populations rurales et périurba



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