Le secrétaire technique du Comité multisectoriel de la riposte à l’épidémie à la Maladie à virus Ebola (CMRE), le Prof. Jean-Jacques Muyembe Tamfum a présidé ce samedi 12 octobre 2019 à Kinshasa une conférence de presse sur le point de la 10ème épidémie la Maladie à virus Ebola en RDC depuis sa déclaration le 1er août 2018 à ce jour. Il a, à cet effet montré les stratégies utilisées dans la riposte de cette épidémie et parler du recours à des innovations technologiques, tout en rappelant que le Chef de l’Etat, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’a plaçant à la tête du secrétariat technique du CMRE, avec deux principales missions. Il s’agit notamment de mettre fin à cette épidémie dans le plus bref délai et  de capitaliser les acquis de cette épidémie pour renforcer le système de santé de la RDC en commençant par les trois provinces affectées par cette épidémie;

Parlant de l’évolution de la riposte, il a signalé des progrès tangible, notamment, partant du mois de juillet 2019, par semaine, on enregistrait 90 cas confirmés, soit 15 par jours, tandis qu’actuellement on enregistre moins de 20 cas par semaine, soit 1 à 3 cas par jours, voire le 05 octobre 2019, où il a eu zéro cas confirmé. « En cette période, trois provinces étaient actifs (le Nord et le Sud-Kivu, ainsi que l’Ituri),  alors qu’aujourd’hui seule la province de l’Ituri est affectée. Aujourd’hui, 9  zones seulement sont affectées sur les 22 enregistrées au mois de juillet 2019», a déclaré le secrétaire technique du CMRE.

Il a affirmé que pour l’instant, l’épidémie est concentrée au Nord d’où elle est venue avant de se révéler à Mangina à Mabalako au Nord-Kivu. D’où tous les efforts y sont consentis pour mettre fin à cette épidémie le plus rapidement possible. S’agissant des stratégies pour mettre fin à cette épidémie, le Prof. Muyembe a parlé du changement de l’approche qui est surtout multisectoriel étaient et du fait qu’à l’heure actuelle, le contour de l’épidémie est placée sous le leadership de la présidence de la République démocratique du Congo avec comme coordonnateur le Premier ministre. Ce comité a un secrétariat technique qui dirige la coordination générale gérée par le Prof. Steve Ahuka et les sous-coordinations provinciales de la riposte.

La deuxième stratégie a consisté au maintien de la motivation des équipes sur place. Cela a été régularisé grâce à l’appui de la Banque mondiale. Un budget de fonctionnement est désormais donné à la coordination à Goma ainsi que toutes les sous coordination. L’autre stratégie est celle de donner plus d’importance au leadership national. Un partenariat a été bâtit avec l’OMS, l’Unicef et le MSF qui appuient la coordination à Goma. Les nationaux sont au premier plan et les partenaires viennent en appui. Cela a beaucoup changé la donne sur terrain, assure le Pr Muyembe. Enfin, note le Secrétaire technique, des innovations ont été réalisées avec cette épidémie avec l’utilisation des vaccins expérimentaux, d’abord RVSV zebov de Merck avec la vaccination en ceinture qui a montré son efficacité ; 

« Il est temps d’utiliser un nouveau vaccin, en suivant les recommandations du groupe d’experts SAGE qui conseille l’OMS en matière de vaccination. Le 15 mai 2019, ce groupe avait recommandé d’utiliser une dose ajustée du vaccin RVSV en prévention d’une éventuelle pénurie due au fait que l’épidémie dure longtemps », a fait savoir le Prof. Muyembe. Il a ajouté : « Sa deuxième recommandation est celle de recourir à un deuxième vaccin du type préventif.  Après propositions, c’est le vaccin Johnson & Johnson qui présente le plus de données sur le plan scientifique ». Il a annoncé que les équipes sont préparées à donner une communication correcte et à vacciner à la population. Il a rappelé que ce deuxième vaccin est utilisé en Afrique de l’Ouest depuis 2013, sera également utilisé au Rwanda et à Goma en vue de protéger les compatriotes, où plus de 64  000 personnes traversent la frontière pour aller à Gisenyi et vice versa.

Le 1er lot du vaccin J&J, soit 500 000 doses pourra arriver en RDC à partir du 18 octobre 2019 et la vaccination ne pourra commencer qu’au début du mois de Novembre 2019 dans deux communes de Goma pour s’étendre ensuite dans d’autres provinces. Les essais cliniques réalisés par la RDC serviront au monde entier, puisque maintenant deux molécules testés sont désormais à disposition pour rompre la chaine de transmission du virus #Ebola.

 « A partir de cette année, Ebola est devenue une maladie guérissable parce que nous avons trouvé des médicaments pour soigner les malades. Elle peut également être évitée par la vaccination, surtout si, dans tous les deux cas, on se présente à temps », a conclu le secrétaire technique du Comité multisectoriel de la riposte à l’épidémie à la Maladie à virus #Ebola, le Prof. Muyembe Tamfum.

Des recommandations

Pour rappel, les recommandations du Comité multisectoriel de la riposte à la maladie à virus Ebola sont les suivantes : Respectez les mesures d’hygiène de base, notamment le lavage régulier des mains à l’eau et au savon ou à la cendre ; Si une connaissance venant d’une zone en épidémie vient vous rendre visite et qu’elle est malade, ne la touchez pas et appelez directement le numéro vert de la protection civile du Nord-Kivu ; Si vous êtes identifiés comme contact d’un malade d’#Ebola, acceptez d’être vacciné et suivi pendant 21 jours ; Si une personne décède à cause d’Ebola, respectez les consignes pour les enterrements dignes et sécurisés. Il s’agit simplement d’un mode d’enterrement qui respecte les coutumes et traditions funéraires tout en protégeant la famille et la communauté de la contamination par le virus Ebola.

Pour tous les professionnels de la santé, respectez les mesures d’hygiène dans les centres de santé et déclarez toute personne malade présentant les symptômes d’Ebola (fièvre, diarrhée, vomissement, fatigue, anorexie, saignement. Si tous les citoyens respectent ces mesures sanitaires préconisées par le Secrétariat, il est possible de mettre fin rapidement à cette 10ème épidémie.