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Financement du VIH en RDC: Les besoins des personnes vivant avec le VIH restent énormes, rappelle MSF

Alors que s’ouvre cette semaine à Lyon en France la conférence des donateurs du Fonds Mondial contre le VIH SIDA, la tuberculose et la malaria, destinée à mobiliser les financements pour lutter contre ces maladies pour les trois prochaines année, l’organisation médicale humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme quant aux besoins non couvert des patients vivant avec le VIH en République Démocratique du Congo, indique le communiqué de presse remis aux journalistes lors d’une conférence de presse tenue, hier mardi 8 octobre au siège national de MSF RDC.   

Trois adresses ont émaillé cette conférence de presse, à savoir l’exposé de Mme Pascaline Rahier, la coordinatrice du projet VIH/SIDA de MSF à Kinshasa, sur la situation actuelle du VIH SIDA en RDC et des défis à révéler ; la présentation du VIH SIDA avancé, par Dr Gisèle  du VIH SIDA, la coordinatrice médicale du projet VIH/SIDA de MSF à Kinshasa ; le témoignage de M. Jean Lukela, une personne vivant avec le VHI SIDA. Quelque questions des journalistes ont également font partie de cette conférence.  Contracté le VIH SIDA en 2002, M. Jean Lukela vit actuellement comme toute personne saine, cela grâce au traitement des antirétroviraux, comme il peut lui-même témoigner sans gêne. Ce témoignage vaut son pesant d’or dans le cadre de sensibilisation des personnes vivant avec le VIH SIDA afin de ne pas perdre espoir et d’amorcer avec le traitement des  antirétroviraux.           

D’après l’ONUSIDA, au moins 450 000 personnes  vivent avec le VIH en RDC. Alors que cette maladie bénéficie depuis des années de traitement efficace permettant aux patients de vivre une vie normale, à peine 57,7 % des personnes infectées ont accès au traitement dans le pays. Et d’importantes barrières aux soins continuent d’affecter ceux qui ont la chance d’entamer et de suivre un traitement antirétroviral(ARV).

« La prévention du VIH et l’accès aux soins pour les personnes vivant avec le virus restent un défis colossal en RDC », explique Pascaline Rahier. « Les croyances et le manque d’information sur la maladie, la stigmatisation qui affecte les personnes infectées, les insuffisances du système de santé public, la méconnaissance du VIH par le personnel soignant de certaines structures de santé et par la communauté, ainsi que le manque général de moyens financiers rendent la lutte extrêmement difficile »

D’après l’organisation médicale, qui lutte contre le VIH SIDA depuis 2002 en RDC, ces barrières à la prévention et aux soins se traduisent chaque jour au sein du Centre Hospitalier Kabinda (CHK) qu’elle gère à Kinshasa et des structures qu’elle appuie à Goma.

« Beaucoup de patients qui se présentent au CHK arrivent dans un état très avancé de la maladie. », témoigne le docteur Gisèle Mucinya. L’existence même d’un grand nombre de patients en stade avancé dans le pays traduit l’ampleur des problèmes rencontrés    en amont. Beaucoup se font dépister trop tardivement et commencent dès lors le traitement trop tard. D’autres interrompent leur traitement par manque de médicament disponibles, du fait des frais exigés par certaines structures de soins, bien que  le traitement antirétroviraux soient supposés gratuits, ou encore par manque de connaissance sur la prise en charge adaptée à leur état de santé. Cela ouvre la porte aux infections opportunistes et à un stade plus avancé de la maladie. »

Pour MSF, un financement ambitieux, notamment de la part des bailleurs internationaux, s’impose au plus vite pour enrayer l’épidémie de VHI dans le pays.

« Selon l’ONUSIDA, près de 13 000 personnes sont décédées en 2018 des suites du VHI SIDA en RDC, explique Pascaline Rahier. « Beaucoup de ces décès sont en réalité évitable, mais cela nécessite que l’ensemble de la cascade de soin et de la prévention bénéficie d’un appui financier bien supérieur afin de couvrir les besoins existants. Dans trop d’endroit, nos équipes constatent des difficultés d’accès au dépistage, des ruptures en ARV ou l’absence de suivi psychologique des patients, pourtant cruciale pour assurer une bonne adhérence au traitement. »

Alors que les financements internationaux destinés à lutter contre le VIH dans le monde ont régressé en 2018, MSF appelle donc les donateurs et notamment ceux alimentant l’enveloppe du Fonds Mondial cette semaine à faire preuve d’ambition dans leurs engagements financiers.

« Entre autres par manque de ressources, les autorités sanitaires congolaises peinent déjà à financier le système de santé national. Dans ce contexte, bien que cela ait du sens que la RDC participe au financement en matière de VIH, il serait illusoire de penser que le pays puisse assumer à court terme une part plus importante des efforts à mener. Les donateurs doivent prendre cela en considération et continuer, de façon plus ambitieuse encore, à soutenir les centaines de milliers de patients qui en ont besoin, y compris ceux en stade avancé de la maladie. En RDC   comme partout ailleurs, on ne peut accepter qu’à peine six patients sur dix aient accès à un traitement. »   



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