Après Bruxelles, New York et Italie, le président de la république démocratique du Congo, Félix Tshisekedi va se rendre à Bukavu dans la province du Sud-Kivu le mardi 8 octobre prochain, où il est attendu pour inaugurer un laboratoire de transformation des produits agricoles. Akinwumi Adesina, ancien ministre nigérian de l'Agriculture et du Développement rural et 8ème président de la Banque africaine de développement (BAD), sera également présent.
Dans son discours-programme à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, avait promis que son gouvernement va redynamiser l’agriculture vivrière, industrielle et pérenne ainsi que consolider la base industrielle en favorisant une plus large transformation locale des produits agricoles et miniers ainsi que l’implantation des parcs agro-industriels et des zones économiques spéciales pour diversifier l’économie.
« Ma conviction confrontée du reste par la vision du chef de l’Etat, est que la principale richesse de notre pays, contrairement aux idées reçues, n’est ni le cobalt, ni l’or, ni le cuivre ni même le diamant mais plutôt l’agriculture, source d’une véritable croissance économique inclusive. Ce secteur mérite donc toute notre attention en raison de son caractère intensif en main d’œuvre ainsi que sa capacité à contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté, laquelle aujourd’hui aggravée par une véritable crise alimentaire et nutritionnelle, chose inconcevable dans un pays comme le nôtre », avait déclaré le Premier ministre Sylvestre Ilunga.
A ces jours, 13 millions des personnes souffrent de famine extrême en RDC, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). En publiant, le jeudi 30 mai dernier, son rapport sur la faim, le PAM avait indexé directement les dirigeants congolais sur leur responsabilité minimale : assurer les besoins primaires à leur population. Ce sont les nombreux conflits qui secouent le pays depuis plus de deux décennies et qui ont connu une intensification depuis 2016, notamment dans l’Est et le Sud-Est du pays, qui ont provoqué un déplacement dramatique des populations rurales qui vivent de l’agriculture. Plus précisément, l’organisation constate qu’environ 13 millions de Congolais vivent dans une insécurité alimentaire extrême, dont 5 millions d’enfants. Pire, les évaluations en cours montrent que la tendance à l’aggravation de l’insécurité alimentaire se poursuit, prévient le PAM.
Il existe un Plan national d’investissement agricole (PNIA), évalué à 5,47 milliards Usd et qui court jusqu’en 2023. Le PNIA est un cadre structurant pour les investissements agricoles capables de stimuler une croissance soutenue de 6% nécessaire pour lutter contre la pauvreté, parvenir à la sécurité alimentaire et créer des millions d’emplois.