C’est aujourd’hui jeudi 26 septembre 2019, à 10 heures, heure de New-York et 15 heures à Kinshasa, que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo va prononcer son discours, devant la tribune des Nations Unies.  Un événement qui sera retransmis  sur les antennes de la Radio télévision nationale congolaise (Rtnc) relayée par plusieurs médias partenaires. L’opinion tant nationale qu’internationale voudrait savoir ce que sera le discours du chef de l’Etat, lui qui est arrivé au pouvoir dans un contexte manifestement inédit, celui de l'alternance démocratique et pacifique dans le respect de la Constitution. Il s'agit d'une nouvelle ère qui honore la RDC et l'Afrique, et qu'il convient de pérenniser, en termes d'acquis démocratique.

En sa qualité de vice-président de l’Union africaine, UA, chargée de l’Afrique centrale, Félix Tshisekedi a à cœur que la lutte contre la pauvreté et le changement climatique, l’éducation et l’inclusion seront les priorités de son mandat. Il garde en tête la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde. Aussi s’emploiera-t-il à structurer son discours sur le plan interne, africain et international.

Sur le plan interne

A la 74ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République, parlant de la situation interne de la Rd Congo, va naturellement revenir sur la passation pacifique et civilisée du pouvoir entre un président entrant et un autre sortant. Evènement original dans le parcours de la RDC, qui ne s’est jamais  produit depuis l’indépendance du pays. Ceci a évité au pays d’éventuellement sombrer dans le chaos, mieux dans un cycle de conflits armés aux conséquences incalculables tant pour le pays que pour toute la population. Pour mémoire, ce sont ces conflits qui ont empêché en son temps, le Premier ministre de Lumumba de répondre aux besoins de sa population, d’autant plus qu’une grande partie de son budget était destinée à l’effort de guerre.

Toujours au niveau interne, Félix Tshisekedi va, dans le cadre de l’alternance, évoquer les bénéfices tirés tant par les Congolais de la diaspora que par ceux ayant opté de rester au pays. Dans ce cadre, il mettra en exergue la fermeture de tous les cachots illégaux de l’Agence nationale de renseignement (ANR), structure à laquelle il a donné un visage humain. Il s’est employé à libérer tous les prisonniers politiques, conformément aux recommandations de l’Accord de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 2016. Il ne manquera pas de souligner le fait qu’à ce jour en Rdc, il n’y ait aucun politicien en prison encore moins en exil forcé.

Toujours dans ce chapitre, il lui sera donné d’évoquer des facilités accordées aux Congolais de la diaspora appelés à revenir dans leur propre pays, afin de contribuer à son développement. Et depuis un certain temps, nombreux sont les Congolais qui retournent au bercail, pour se rendre compte si les choses avaient réellement changé. Au-delà de ce qui vient d’être dit, la liberté d’opinions est non seulement reconnue mais aussi soutenue. A telle enseigne que les Congolais ne sont plus poursuivis pour délit d’opinion.

De même, les médias publics sont à la disposition de tout le monde, plus de restriction et le travail se fait dans le respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle. Les tracasseries ayant diminué, cap maintenant sur la lutte contre la criminalité urbaine entretenue par certains gangs de Kuluna (bandits ou enfants en conflit avec la loi).

Au niveau de l’Afrique

Au lendemain de sa prise de pouvoir entant que Président de la République, Félix Tshisekedi a entrepris des tournées en Afrique et dans le monde, qui lui ont attiré des critiques les plus acerbes. Et pourtant, ses voyages en Afrique étaient motivés par sa volonté de rassurer tous les neufs pays limitrophes et de solliciter leur concours tant pour mettre un terme à l’insécurité qui touche une bonne partie de l’Est du pays que pour contribuer au développement de la Rdc. Ce développement ne peut être possible qu’à travers une coopération avantageuse pour les deux parties.

Le Président  Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, hormis deux visites officielles hors de notre Continent, n'a eu de cesse, par de multiples déplacements, soit de consolider, soit de réaffirmer, soit encore, de rétablir des liens qui unissent le peuple du Congo à ceux de ses frères et sœurs africains. Qui plus est, l'élection du Chef de l'Etat à la 2ème Vice-présidence de l'UA démontre la confiance placée en lui par ses pairs, et, permettra à la Rdc d'attester avec force sa vocation africaine.

La République démocratique du Congo  partage ses frontières avec neuf pays voisins, qui ont connu chacun soit des crises politiques, communautaires ou humanitaires, soit des guerres civiles, des insurrections et attaques armées voire des épidémies ou catastrophes naturelles, ayant entrainé des vagues des déplacés forcés et des réfugiés d'une façon répétitive, et posant à chaque fois l'épineuse problématique de rapatriement des populations déplacées.

Tout en réaffirmant notre hospitalité légendaire, la Rdc profitera de l’occasion de la tribune des Nations-Unies pour inviter les Etats africains à mutualiser leurs efforts pour trouver une solution idoine à la question des réfugiés ainsi que celle des groupes armés. S'agissant plus particulièrement de la question des personnes déplacées, la Rdc va annoncer sa détermination à s'employer à rétablir la concorde nationale et la stabilisation du pays, mettre fin aux conflits ethniques et aux activités des groupes armés nationaux et étrangers sur l'ensemble du territoire. La Rdc, qui vient récemment de rapatrier des ex-combattants vers leurs pays d'origine, conformément à l'Accord-cadre d'Addis-Abeba, et sollicite une mutualisation des efforts de nos Etats pour en finir avec la question du rapatriement des groupes armés extérieurs.

Parmi les 16 pays membres de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), seules l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi ont envoyé des troupes combattre les terroristes de l’ADF au sein de la Brigade spéciale d’intervention de la Monusco. A l’instar de  la coalition mondiale contre le terrorisme, Félix Tshisekedi propose une coalition régionale, pour éradiquer ce fléau et en finir définitivement avec tous ces mouvements qui sèment la mort et la désolation au sein des populations congolaises.

Ici, cet appel de Félix Tshisekedi va rejoindre celui d’António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, qui a rappelé que la coopération internationale était la première priorité de la stratégie antiterroriste de l’ONU. « Aucun pays ni aucune organisation n’a toutes les réponses aux défis transfrontaliers posés par le terrorisme et par le retour et la réinstallation de combattants terroristes étrangers. Les pays doivent coopérer les uns avec les autres, ainsi qu'avec leurs partenaires, notamment le secteur privé et la société civile, pour relever ces défis avec succès », a-t-il dit.

Quel message pour le monde ?

Partant de l’adage selon lequel « on ne se développe pas tout en étant renfermé sur soi-même », Félix Tshisekedi, conscient des difficultés endurées par son prédécesseur, est en train de tracer sa voie, qui semble jusque-là adaptée aux attentes des Congolais. Il s’agit d’une voie privilégiant des avantages réciproques, dans la simplicité et non dans l’arrogance.