Certaines couches de la population du district de la Tshangu, à Kinshasa et d'autres provinces de la République démocratique du Congo ne se font pas vacciner suite au détournement des fonds alloués aux différentes campagnes de vaccination financées tant par l'organisation mondiale de la santé que par d'autres partenaires privés.
La République Démocratique du Congo (RDC) compte plus de quatre-vingt millions d’habitants dont quinze millions dans la seule province de Kinshasa, la lutte contre les maladies transmissibles repose en grande partie sur les campagnes de vaccination financées en majorité par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des partenaires privés, les fonds nationaux étant faibles ou même inexistants.
Dans un contexte où la vaccination reste une arme cruciale contre les pandémies, malheureusement les cas de détournement des fonds liés à la vaccination et l’absence d’une prise en charge effective auprès des populations locales devront préoccuper au plus haut point les autorités publiques, ce qui est loin d’être le cas.
En effet, après une enquête rapide menée auprès des populations locales dans deux centres de vaccination un dans le district de Tshangu à Kinshasa et l’autre en province, les fonds alloués aux campagnes de vaccination des maladies comme la rougeole, la poliomyélite, BCG et le COVID-19 sont mal utilisés, détournés par des réseaux de corruption qui impliquent, des fonctionnaires de l’Etat, des responsables locaux ou chefs de projet (sanitaires) et des responsables politiques. Ces détournements entrainent des pertes en vies humaines, compromettent la couverture vaccinale à Kinshasa et plus particulièrement dans les milieux ruraux non desservis en raison de l’état de nos routes ou voies de navigations non viables.
Certaines investigations ont révélé des pratiques frauduleuses variées d’abord de la falsification de factures et surfacturation : les contrats sont surévalués pour l’achat de vaccins et de matériels médicaux ayant permis ainsi certains responsables de détourner des sommes considérables, ensuite un usage fictif de fonds logistiques : moyen par lequel les budgets destinés au transport des vaccins dans les zones rurales sont détournés grâce à la création d’opérations fictives et ensuite le versements à des entreprises fictives, ici certaines entreprises engagées pour fournir des services de vaccination n’existent que sur papier. Ainsi, les fonds Mondiaux initialement destinés à la vaccination contre la rougeole, la poliomyélite des maladies qui causent des milliers de décès et des handicaps d’enfants en RDC sont détournés à toute impunité et n’arrivent pas à la destination finale auprès de la population cible qui devra être la grande bénéficiaire de ces fonds.
L’impact sur la population locale du district de Tshangu à Kinshasa, à l’instar des autres zones de vaccination est nul. En effet, les conséquences de cette fraude sont catastrophiques pour les populations vulnérables. Les taux de vaccination déjà faibles en raison de l’insécurité et des infrastructures limitées, ont encore baissé. Cela expose des millions d’enfants et d’adultes à des épidémies évitables, mettant en péril les efforts de santé publique. Les zones rurales où l’accès aux soins est déjà difficile, sont les plus touchées. Les habitants de ces régions se retrouvent sans vaccins, malgré les annonces officielles de distribution.
En conclusion, il convient de retenir que la vaccination est un moyen de prévention indispensable pour faire face aux maladies infectieuses, qu’elle soit virale ou bactérienne. Sa mise en œuvre dépend en grande partie du financement international particulièrement par l’OMS. Elle est mise en place au niveau national par le PEV (programme Élargie de Vaccination), programme basé et géré par le ministère de la Santé Publique congolaise. Une bonne gestion des fonds alloués à ce programme est indispensable pour sa bonne marche. Ceci permet de protéger des millions d’enfants et permet d’éviter une morbidité et une mortalité importantes. Il est essentiel d’évaluer régulièrement et efficacement la gestion opérationnelle sur le terrain surtout dans les milieux reculés comme à Lodja, Bene Dibele, Katako Kombe etc…qui sont confrontés aux défis logistiques importants : manque de route, absence d’électricité pour la conservation, personnel pas suffisamment formé. Et donc, les détournements des fonds est une gangrène qu’il faudrait endiguer à tous les niveaux.
Les autorités publiques doivent s’impliquer efficacement et non plus mollement dans la prise en charge de la vaccination effective de nos populations afin qu’elles ne soient plus complices de ces détournements des fonds qui ne servent qu’à certains individus notamment des fonctionnaires de l’Etat, des responsables locaux ou chefs de projet (sanitaires) et des responsables politiques. Des enquêtes sérieuses et crédibles devraient être ouvertes pour des sanctions publiques et dissuasives. Le Ministre de la Justice est invité à ouvrir l’œil et le bon.
Beaucoup de congolais vivant à Kinshasa ou l'intérieur du pays restent encore exposés à plusieurs types d'épidémies qui mettent leurs vies en danger.