La position de Vital Kamerhe sur la réforme de la Constitution tel que préconisée par le Chef de l’Etat depuis la ville de Kisangani, après la sortie médiatique de Jean Pierre Bemba en particulier, était très attendue par beaucoup. Elle est venue sans ambages ce lundi via un tweet qui peut se résume par : ‘ni pour, ni contre’…du moins pour le moment, le temps que la commission annoncée par Felix Tshisekedi fasse son travail et rende ses conclusions. A l'issue de son échange lundi 9 décembre 2024 avec Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe pense que le temps n’est pas à l'agitation. le président de l'Assemblée nationale "convaincu" que Félix Tshisekedi ne fait pas de ce sujet, une question de vie ou de mort pour s'éterniser au pouvoir. À la classe politique Vital Kamerhe a appelé au calme, rappelant les propos de Felix Tshisekedi dans ses récents déplacements en province : « Je ne cherche pas un 3e mandat, et je ne veux pas m’éterniser au pouvoir ».
Au cours de cet échange aussi riche que fructueux, la question particulière de la réforme constitutionnelle a “été évoquée avec le Chef de l’État et plus de détails seront fournis à 20h par la voix de la presse”.
Le Président de la chambre basse du Parlement, Vital Kamerhe écrira sur X: « Nous avons essentiellement évoqué les nombreuses initiatives visant à inscrire durablement notre pays sur la trajectoire du progrès économique et social. Le bien-être de nos concitoyens reste la priorité de l’action gouvernementale, autant que l’impératif de la restauration de la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national. L’Assemblée nationale est très engagée à accompagner le Gouvernement dans cet élan avec les moyens institutionnels dont elle dispose ».
A en croire Vital Kamerhe, la réforme constitutionnelle ne devait pas être considérée comme un tabou.
« La révision constitutionnelle est une question prévue dans notre Constitution. L’article 218 en détaille les modalités, notamment les acteurs habilités à initier ce processus : le président, le gouvernement en conseil des ministres, chacune des chambres du Parlement ou encore une pétition signée par 100 000 citoyens », a déclaré Kamerhe. Ce dernier a précisé que le président Tshisekedi envisage de mettre en place une commission multidisciplinaire pour réfléchir à cette réforme. « Cette commission, qui n’est pas encore constituée, réunira des membres de toutes les forces politiques et vives de la nation, et ne sera pas limitée à la majorité », a-t-il.
Le débat sur la réforme ou le changement de la Constitution continue de polariser la classe politique et la société civile en RDC. Si le parti au pouvoir, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), soutient qu’un changement de la Constitution est nécessaire pour répondre aux aspirations du peuple, l’opposition y voit une tentative de manipulation des institutions démocratiques. Plusieurs figures politiques, dont Moïse Katumbi et Martin Fayulu, ont exprimé leur désaccord avec cette initiative.
Kamerhe a toutefois appelé au calme et à un dialogue constructif. « Certains préfèrent réfléchir à haute voix, d’autres à voix basse. L’essentiel est de garantir un processus inclusif et respectueux de la légalité constitutionnelle », a-t-il conclu.