Dans le souci de commémorer toutes les victimes du génocide qui a fait des millions de morts en République démocratique du Congo, les mouvements citoyens et certaines organisations laïques d'obédience religieuse appellent les Congolais à manifester leur ras-le-bol lors de la marche pacifique qui sera organisée ce Jeudi 02 Août 2024 sur toute l'étendue du territoire national.
Cette marche pacifique vise non seulement à exiger de la communauté internationale des sanctions contre le Rwanda et l'Ouganda mais aussi le retrait des troupes du M23, de Rdf, de l' Updf et de l'Afc du territoire de la République démocratique du Congo. Elle vise,ven outre, de demander au gouvernement congolais de prendre des mesures urgentes pour récupérer les territoires occupés par l'ennemi.
Ces terroristes continuent à perpétrer des massacres dans la partie Est de la RDC et chaque jour qui passe le nombre de victimes ne fait qu'augmenter.
A kinshasa, cette marche pacifique partira du saut de mouton ASSANEF jusqu'à la Place des victimes du Genocost.
Mobilisation congolaise à l'étranger
La diaspora congolaise a marché le samedi 24 février dernier, dans les rues de Montréal pour manifester contre les massacres des civils dans l’est de la République Démocratique du Congo depuis la reprise des conflits armés par des groupes rebelles en 2021. La communauté congolaise a également dénoncé le silence de la communauté internationale.
Réunis comme un seul homme, ces congolais étaient déterminés à faire entendre leur voix et à exiger que la communauté internationale sorte de son silence.
Ils ont clamé haut et fort que les Congolais n'étaient des mouches qu'on pouvait tuer sauvagement.
Depuis le milieu des années 1990, le Congo est plongé dans un conflit impliquant plusieurs groupes armés locaux et étrangers. La principale cause de ce conflit est l’extraction des ressources minières à l'est du pays notamment par l'Ouganda et surtout le Rwanda.
A en croire le rapport de l'ONU, le Rwanda est impliqué dans la formation et le financement du M23, un groupe rebelle actif dans l'est de la RDC. Ce groupe est accusé de participer à des activités de contrebande et de trafic de ressources naturelles, notamment des minerais. Kinshasa affirme également que le Rwanda exporte des minerais congolais sur ses terres via le M23. En plus de ses activités illicites, la milice est également accusée de graves violations des droits de l'homme contre les populations locales.
Des millions de congolais ont perdu leurs vies suite à ces massacres et à ce jour, certaines sources avancent des chiffred dépassant les dix millions de morts depuis le début de cette guerre d'agression et plusieurs cas de déplacements massifs des populations allant à plus de dix millions d’habitants, à l’intérieur du pays.
Les congolais de l'étranger ont clairement dit aux occidentaux, lors de leur marche, que les téléphones qu'ils utilisent sont congolais.
Les manifestants ont entonné, ce jour là, l'hymne national de la RDC pour témoigner leur fibre patriotique, bien que vivant à l'étranger, avant de débuter leur marche pendant laquelle que le questionnaire voitures ornées de drapeaux du Congo, mais aussi du Sénégal et du Tchad se mêlaient dans le défilé, témoignant de la solidarité africaine dans cette quête de justice.
Les manifestants ont pointé du doigt Kigali et la communauté internationale de complicité par leur silence face aux conflits armés en cours.
« Génocide* au Congo ! », « Canada Complice ! », « Etats-Unis complices ! », « La France, complice ! » scandaient les manifestants.
La première pause est intervient devant une boutique de la marque Apple. Les cris de protestation s’intensifient. « Apple Complice ! », hurlent-ils, pointant du doigt la responsabilité de la multinationale dans les souffrances endurées par les Congolais. « Les téléphones que vous utilisez sont congolais ! », déclare une voix féminine avec colère. Elle ajoute : « Vos téléphones sont imprégnés du sang congolais ! ».
Apple*, ainsi que des compagnies tels que Microsoft, Google, Dell et Tesla sont accusées par International Rights Advocates (IRA), une organisation de défense des droits de l'Homme d’avoir bénéficié du travail d’enfants dans les mines de cobalt, d’étain et de tungstène collectivement appelé 3T. Ces métaux sont cruciaux pour la fabrication de nombreux appareils électroniques comme les smartphones, les tablettes et les voitures électriques.
L'Organisation mondiale du travail a qualifié les méthodes utilisées par plusieurs entreprises dans le Kivu, envers leurs employés « d’esclavage moderne ». De nombreuses ONG ont également soulevé des préoccupations concernant les conditions de travail des enfants, qui représentent toujours une part significative de la main-d'œuvre locale. Selon les derniers chiffres de l'UNICEF en 2014, plus de 40 000 enfants en RDC travaillent dans les mines.
Les témoignages publiés par AMNESTY INTERNATIONAL en Février 2023 font état de dizaines de femmes et de filles dans l’est de la République Démocratique du Congo ayant été violées par des groupes rebelles du M23. Chaque témoignage décrit en détail les barbaries subies par les survivantes.
Lorsque ces manifestants étaient arrives à l’ambassade des États-Unis, la voix d'une manifestante se distingue : « Ils ne veulent pas écouter nos voix, ils font la sourde oreille, parce qu'ils nous volent tous ! » Elle poursuit, « ce que nous déplorons, ce ne sont même pas nos terres et nos richesses volées, mais les millions de morts ! Les atrocités que subissent nos compatriotes, les viols, les massacres ! ».
« Nous avons assez pleuré, nous avons trop pleuré, nous sommes fatigués de pleurer. Nous voulons simplement que le génocide cesse, que les tueries cessent ! C'est tout ce que nous voulons. », a crié une autre congolaise devant l'ambassade dee États-Unis.
Et d'ajouter : " Pour le Congo on ne dit rien, la peau noire ne vaut-elle rien ? ». Pour cette manifestante, ce « silence » de la part de la communauté internationale est une question de couleur de peau mais aussi d'intérêts économiques dont profitent les pays occidentaux. « C’est une question de couleur mais aussi de pillage. Tout le monde se sert, ce n'est pas normal. Pour le Congo personne ne parle, on ne vaut rien ou quoi "?
Il ne s'agit pas, souligne un congolais, d'une omission de la part de l'État canadien, mais bien d'une volonté délibérée de se taire. « Nous envoyons des lettres aux députés, aux sénateurs d'ici, au cabinet de Justin Trudeau, nous envoyons même des correspondances à la Maison-Blanche. Tout le monde est au courant, mais le silence demeure ahurissant. », a-t-il signalé.
Il souligne le contraste entre le soutien important apporté à l'Ukraine dès le début de la guerre, et l'oubli généralisé du Congo. « Le nombre élevé de décès au Congo dépasse de loin celui de l'Ukraine, c’est ça qui me jette à terre. Est-ce que la vie d'un Congolais vaut moins que celle d'un Ukrainien ? », déplore-t-il. Pour lui, il s’agit là d’une politique de « deux poids deux mesures » : « Le Congo et l’Ukraine vivent tous deux la même situation, c’est une guerre géopolitique ! »
« À quand les sanctions sur Paul Kagame et son régime ? Pourquoi ce désintéressement à son égard ? La Russie a reçu des sanctions à juste titre, mais le Rwanda aucun ! », s'est-il interrogé.
Devant l'ambassade de France, son dernier arrêt, un membre de la communauté congolaise déclare : « Nous resterons debout jusqu'à ce que la communauté internationale dans son ensemble prenne conscience que la vie congolaise a de la valeur. » Les manifestants scandent à nouveau &