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Inefficacité de l’État, le déficit d’infrastructures et la faiblesse du secteur privé : Trois éléments qui freinent la croissance de la RDC

Dans une réflexion  parvenue à la Rédaction du journal « L’Avenir » ce mardi 5 mars 2024, le monétariste congolais basé en Belgique, Antoine Edipa Ewasingi, a estimé que la croissance économique qui est  l’augmentation du PIB d'une année sur l’autre,  c’est-à-dire la production économique du pays, est freiné par les trois principaux éléments que sont : l’inefficacité de l’État ; le déficit d’infrastructures et la faiblesse du secteur privé.  Pour ce faire, il recommande qu’à l’État congolais de faire un effort pour s’attaquer à bras le corps ces éléments qui freinent la croissance de la RDC selon la Banque Mondial.

 

Ce monétariste chevronné estime qu’il faudra pour cela des politiques étatiques dynamiques, courageuses et novatrices pour changer la donne et apporter des améliorations tant quantitatives que qualitatives dans tous les secteurs de la vie nationale car le développement durable de la RDC exige des actions profondes pour diversifier l’économie nationale. Il faudra donc que l’État congolais fasse un effort pour s’attaquer à bras le corps aux trois principaux éléments qui freinent la croissance de la RDC selon la Banque Mondiale.

Antoine Edipa observe néanmoins, que la Banque Centrale du Congo et les Institutions Financières Internationales dont le FMI et la BAD, dans la structuration des éléments ayant trait au taux de croissance de la République démocratique du Congo, n’émettent pas sur une même longueur d’onde.

Pour étayer sa thèse, ce rompu  des sciences économiques a analysé  les faits pour  en extraire  la quintessence. Selon  les données relevées parce lui, la Note de conjoncture économique au 23 février 2024 de la Direction des Analyses Économiques de la Banque Centrale du Congo en termes réels, la croissance du PIB devrait s’établir à 8,6% en 2023 contre 8,9% réalisée l’année précédente. Cette décélération serait consécutive aux contrecoups de la guerre Russo-Ukrainienne ainsi que la situation sécuritaire dans la partie orientale du pays, causant notamment un ralentissement de la croissance économique et une accélération des prix intérieurs.

La question qui se pose est celle de savoir si la RDC aurait largement fait mieux que les 6,7% prévus dans la loi des finances de 2023. Se reportant aux  chiffres publiés par le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui dans son rapport : Performances et perspectives de l’économie africaine  pour le premier semestre 2024, Antoine Edipa Ewasingi, affirme qu’il y ait   clairement mentionné que le taux de croissance de l’économie congolaise en 2023 est de 6,2%. Un écart de 2,4% est quand même exorbitant quand on sait qu’une croissance de l’ordre de 1% dans les pays occidentaux est considérée comme une grande prouesse presque quasiment un miracle. Il faut noter également que la loi des finances 2024 est basée sur un taux de croissance de l'ordre de 6,4%. Une contradiction sévère se fait sentir car le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) le projette à 5% soit un écart de 1,4% et le Fonds Monétaire international, quant à lui, plafonne le taux de croissance de la RDC en 2024 à 4,7%.

 

Le budget 2024 entre également en compte

Le budget 2024 entre également en compte, selon les explications   d’Antoine Edipa.  Le fait que le Budget 2024 projette un taux de change moyen à 2518 francs congolais pour un dollar américain et un taux de change fin-période à 2535,5 francs congolais pour un dollar américain, soulève une autre question. Cette réalité est largement dépassée car le 28 février 2024, le taux officiel s’établissait déjà à 2752,39 francs congolais pour un dollar américain.

« Essayons de creuser pour découvrir la réalité autour de cette cacophonie », lance Edipa.

« De prime à bord, il faudrait savoir que ce qui freine la croissance en RDC est le fait que le niveau d’investissements est trop bas car la croissance économique repose essentiellement sur les investissements. Tant que la croissance économique de la RDC sera tributaire des cours des matières premières, elle sera toujours volatile », précise Antoine Edipa.

C’est pourquoi, affirme-il « nous assistons à une croissance sans développement et cette expansion des chiffres ne se ressent pas dans le panier de la ménagère. La RDC qui est fortement dépendante du secteur minier avec 98,9% des exportations selon la BAD, est exposée aux différentes variations des cours internationaux des matières premières. Celles-ci ont été soumises toute l’année 2023 à des fortes pressions alors que la situation budgétaire s’est également détériorée avec l’accélération de l’inflation ».

 

 Qui de la croissance mondiale ?

 

En cette ère de la globalisation, l’économie mondiale est fortement tributaire du climat de cet écosystème qu’est la Terre réduite en juste un village planétaire.  Il faut noter que le ralentissement de la croissance mondiale pourrait conduire à une réduction des exportations du pays. Un élément important à souligner c’est aussi la dégradation de la mobilisation des recettes publiques. « Les recettes publiques hors dons représentaient 12,6% du PIB en 2023 contre 15,3% du PIB en 2022 soit un écart de l'ordre de 2,1% du PIB  entre 2023 et 2022 », conclu Antoine Edipa dans son rapport.



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