Des violents affrontements ont été signalés ce lundi 4mars 2024 sur plusieurs axes, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. D’après les autorités territoriales, de nouveaux combats opposent FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23/RDF, dans la cité stratégique de Nyanzale. A en croire Isaac Kibira, délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito, des détonations d’armes lourdes étaient entendues très tôt ce matin et, jusque au moment de la rédaction de cet article, de crépitements d’armes se poursuivaient contraignant de nombreux habitants à l’errance vers de Kibirizi et de Kanyabayonga ainsi que des environs. Un deuxième front est localisé au pont Mabenga sur l’axe Mabenga-Rwindi, sur la RN2. Il y a également des bombes qui tombent à Kasoko et non loin de la base de la MONUSCO de Kihondo.
Sylvain EKENGE, le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), devant les chefs des armées de la SADC déployées en RDC, a déclaré devant les chefs des armées de la force de la communauté des États d’Afrique australe (SADC) (Afrique du Sud, Malawi, Tanzanie) ainsi que leurs homologues du Burundi et de la République démocratique du Congo, qu’ils se sont engagés dimanche, 03 mars à œuvrer pour le retour de la paix au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, après deux jours de travaux à Goma.
« Il y a des affrontements qui ont lieu dans le groupement Mutanda et ses environs. Ces affrontements opposent la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23/RDF. Les paisibles populations sont en déplacement. Plusieurs activités socio-économiques sont suspendues. Les écoles de plusieurs villages du groupement Mutanda ont fermé leurs portes. Nos forces dont les FARDC et les Wazalendo sont en train d’empêcher l’avancée des ennemis de la République qui visent à s’accaparer d’autres localités de Rutshuru. Nous sollicitons, toutefois, à tous les congolais et au gouvernement d’apporter leur soutien à nos forces de défense », a dit Mbay Mkayanga Muviri, président de la société civile du groupement Mutanda.
« Ce sont les éléments du M23/RDF qui ont commencé des attaques, à partir de Kishishe en larguant des bombes vers Ngoroba et Kirima. Les FARDC et les Wazalendo se comportent très bien. », a ajouté M. Kibira.
Les Notables Banyamulenge se désolidarisent du Rwanda
Déplorant ces violents affrontements sur plusieurs axes à Rutshuru, la société civile locale fustige la résurgence des atrocités inhumaines qui sont causes de nouveaux déplacements des populations. Selon certains experts des géostratégies des pays de grands lacs africains, la visée de Kagame est de remplacer les populations autochtones de toute la région du Kivu par des allochtones rwandophones venus du Rwanda.
De son côté, le président de la société civile dans le groupement Mutanda Mbay Mkayanga Muviri, où les combats sont plus signalés, celui-ci loue tous les efforts déployés par l’armée régulière qui, avec l’appui des combattants locaux, qui défendent l’intégrité nationale face à l’agression rwandaise sous masque de M23.
Dans sa stratégie d’agression, Paul Kagame prétend s’ériger en protecteur des Banyamulenge, des tutsi congolais, contre un hypothétique génocide des rwandophones. Une hérésie que ces compatriotes ne cessent de réfuter comme le témoigne ce communiqué date du 25 février 2024 signé par
les Notables de la Communauté Banyamulenge à Kinshasa pour fixer l’opinion nationale et internationale sur ‘les déclarations du Rwanda prétendant défendre la cause de la Communauté Banyamulenge en RDC’.
Ici en extenso, le communiqué :
« Les Banyamulenge n’ont mandaté aucun pays étranger à parler à leur place
Nous, notabilité et membres de la Communauté Banyamulenge, sommes fréquemment étonnés par les discours des autorités rwandaises sur les conflits internes en RDC notre pays qui, pour des raisons des intérêts qui leurs sont propres, tiennent à nous instrumentaliser aux fins de déstabiliser la RDC en utilisant le nom de notre Communauté, Banyamulenge.
Nous rejetons donc avec force pour la nième fois cette stratégie belliqueuse qui ne s’inscrit que dans la simple logique de jouer au pyromane et au sapeur-pompier dans les conflits internes à la RDC.
Nous sommes conscients que notre Communauté est victime d’un discours d’incitation à haine de type racial qui la vise régulièrement depuis les années 1980 par certains compatriotes y compris les personnalités politiques investies de pouvoirs publics et des groupes armés issus des communautés voisines aujourd’hui alliés aux milices étrangères soutenues par Kigali, notamment le Red Tabara burundais opérant dans les hauts plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga pour déraciner notre Communauté.
Notre lutte se résume aujourd’hui à résister par des dénonciations auprès des autorités légalement établies, contre toutes ces forces négatives armées ou politiques qui ont juré de nous effacer de la carte ethnique de la RDC, notre patrie, d’une part et de rechercher la paix avec tous les compatriotes épris de paix, d’autre part.
C’est à ce titre que nous manquons de mot approprié pour féliciter vivement Son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour avoir consacré une partie de son briefing à la nation de ce 22/02/2024 mettant en garde, en des termes précis, le Rwanda pour instrumentalisation du nom des Banyamulenge et des Tutsi congolais dans sa guerre de déstabilisation de la RDC et à tous les petits malins congolais qui prêchent la haine en jouant exactement le jeu de l’ennemi. Les Banyamulenge meurent pour la République, j’en ai assez pour ce discours de discriminer cette population et donner l’occasion aux régimes barbares comme celui du Rwanda d’envahir le Congo’’, a martelé notre Chef de l’Etat. Ce message qui fonde la cohésion nationale contre les discours de haine doit être soutenu par tous les congolais.
Ceci étant, nous demandons au Rwanda de cesser son immixtion par effraction chaque fois depuis plusieurs années dans les conflits congolo-congolais. Les Banyamulenge n’ont mandaté aucun pays étranger, moins encore le Rwanda, à parler à sa place. Nous profitons donc de cette occasion à dénoncer l’agression dont notre pays est victime de la part du Rwanda par le M23 interposé. Il sied donc de rappeler avec insistance que notre Communauté n’est ni de près ni de loin impliquée dans cette aventure guerrière qui déstabilise la partie Orientale de notre pays. Nous exprimons à cet effet, notre compassion aux milliers des familles déplacées internes et celles forcées à l’exil.
En ce qui concerne notre pays, nous demandons à notre Gouvernement une prise en charge totale de tous nos problèmes internes en général en mettant un accent particulier à l’Est.
Paradoxalement, il s’observe souvent un décalage entre les messages sans équivoque du Président de la République et Chef de l’Etat condamnant les discours d’incitation à la haine ethnique et les appels aux meurtres des Banyamulenge mais, nous regrettons de ce que les services de sécurité et de la justice n’en font pas autant comme s’ils s’opposaient aux instructions du Commandant Suprême des Forces de Défense et Sécurité. Par conséquent, les auteurs des discours de haine par ailleurs connus, devraient être poursuivis. Les arrestations basées sur le faciès doivent s’arrêter et les prisonniers victimes de ces pratiques malheureuses et éhontées à la République devraient être libres pour rencontrer les vœux du Chef de l’Etat et construire ensemble le Co