Le métier de journaliste devient de plus dangereux en République Démocratique du Congo. Et l’on peut dire sans peur d’être contredit que la liberté d’expression est sérieusement menacée dans ce pays.
En effet, les journalistes sont traqués pour leurs opinions et contenus dans l’exercice quotidien de leur travail. On se rappellera de l’assassinat odieux dans la nuit du 2 au 3 novembre 2005 de Franck Ngyke, journaliste et défenseur des droits humains par des inconnus qui avaient fait irruption à son domicile.
Notre consoeur Sybille Mabela Ntumba, journaliste à la RTCE qui marche sur les traces du regretté Franck Ngyke, en est une autre victime des ennemis de la liberté de la presse.
A la RTCE, cette dernière travaille en qualité de journaliste d’investigations spécialisée dans les faits de société. Elle traite et fait connaitre au public des événements tragiques qui se sont produits dans divers endroits du pays. Son travail englobe tout ce qui a trait à la sécurité du pays. Elle aborde sans complaisance le phénomène kuluna, les enlèvements, les viols, les séquestrations des paisibles citoyens et autres, ce sont là ses affaires à elle. Les dénonciations et reportages de cette dernière sur ces différents sujets lui attirent malheureusement des problèmes. Sa vie est en danger.
Par deux fois, notre consoeur a été victime d’enlèvement. La première fois, c’était le 28 novembre 2023 par des personnes inconnues qui l’ont fait circuler à travers la ville pendant des heures pour finalement la relâcher. Elle a fait rapport à la hiérarchie sans que cette dernière trouve solution. Aucune mesure de sécurité n’a été prise pour elle. Elle a été enlevée pour la 2è fois, le 20 Décembre 2023, le jour du vote. Comme les autres citoyens, elle est allée voter. Mais elle ignorait qu’elle était poursuivie. Après avoir accompli son devoir civique, chemin faisant pour le retour à la maison, elle fut enlevée puis violée par trois personnes inconnues qui l’avaient kidnappée pour ses dénonciations par voie de presse.
Par un concours de circonstance, quelqu’un a aidé notre consoeur à s’enfuir. Et depuis, elle est recherchée. Sachant qu’elle leur a échappé et connaissant son adresse, ces malfrats font de descentes dans sa famille pour la retrouver. Cette situation met la famille de la consoeur dans l’émoi. L’inquiétude est à son paroxysme. La vie de leur fille est en danger.
Et que dire de notre consoeur Jemimah Mambara Diane Mogwo, présentatrice du journal Télévisé à la RTNC ? Cette dernière a été sérieusement attaquée par des kulunas armés, le 12 novembre 2024, en face de l’hôpital du Cinquantenaire. Et 12 jours plus tard, elle succomba de ses blessures. Un autre journaliste de la RTCE est aussi mort dans les mêmes circonstances.
A ce jour, personne ne sait où se trouve notre consoeur Sybille Mabela, personne ne sait la vérité sur l’odieux assassinat de Jemimah Mambara Diane Mogwo sans oublier d’autres journalistes d’un média en ligne. Une chose reste vraie. Le nombre des journalistes victimes des hors la loi ne fait qu’augmenter.
Tous ces cas répertoriés ici interpellent les décideurs du pays à encourager un engagement pour la protection des journalistes et la promotion de la liberté d’expression en RDC. Les journalistes ne font que leur travail d’informer la population. Il est donc important de protéger ceux qui s’engagent pour la vérité. Il faut à tout prix le respect de la protection des journalistes et des professionnels des médias.