Le communiqué de rattrapage est signé Patricia Nseya, en qualité de rapporteur ! Ni Denis Kadima le président, ni Bienvenu Ilanga le 1er vice-président, encore moins Didi Manara le 2ème vice-président ne se sont montrés disponibles pour un acte de portée si haute...
Ce 1er septembre 2023, en référence à la synthèse de son calendrier publié le samedi 26 novembre 2022, la Ceni procède à la « _convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle_». C’est au point 11 précédé du chapitre II consacré à «OPÉRATION DE RÉCEPTION ET TRAITEMENT DE CANDIDATURES AUX SCRUTINS DIRECTS», le chapitre III l’étant à «ORGANISATION DES SCRUTINS DIRECTS (Président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers municipaux, sont retenues comme opérations). Le premier chapitre comprend les points 7, 8, 9 et 10 ; le second les points 12, 13, 14 et 15. Sur les 9 étapes, aucune ne fait allusion au dépôt des candidatures pour la présidentielle, c’est-à-dire à l’ouverture des BRTC (Bureaux de Réception et Traitement des Candidatures) alors que pour les autres échéances, précisément les législatives, les provinciales et les communales, des dates sont clairement indiquées. Simple omission ? Ou plutôt volontaire ? Malgré le rattrapage opéré au travers du «COMMUNIQUÉ DE PRESSE N°045/CENI/2023 DU 29 AOUT 2023», l’omission a été d’une gravité extrême…
En effet, le chapitre II intitulé OPÉRATION DE RÉCEPTION ET TRAITEMENT DE CANDIDATURES AUX SCRUTINS DIRECTS compte 5 points, à savoir :
- 7. «_Convocation de l'électorat pour la députation nationale_» (25 juin 2023) ;
- 8. «_Ouverture des BRTC à la députation nationale : dépôt et traitement des dossiers des candidatures_» (du 26 juin au 23 juillet 2023) ;
- 9. «_Convocation de l'électorat pour les députés provinciaux et des conseillers communaux_» (du 26 juin au 15 juillet 2023) ;
- 10. «_Ouverture des BRTC pour l'élection des députés provinciaux et des conseillers communaux : dépôt et traitement des dossiers des candidatures_» (3 au 22 août 2023) et
- 11. «_Convocation de l'électorat pour l'élection présidentielle_» (1er septembre 2023) .
Le chapitre III intitulé ORGANISATION DES SCRUTINS DIRECTS (Président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers municipaux, sont retenues comme opérations) en compte quatre, à savoir :
- 12. «_campagne électorale pour les candidats Président de la République, députés nationaux et députés provinciaux (entre le 19 novembre et le 18 décembre 2023)_» ;
- 13. «_Campagne électorale pour les candidats conseillers communaux et locaux_» (18-décembre 2023-4 janvier 2024) » ;
- 14. «_Organisation des scrutins directs du Président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers communaux<» (20 décembre 2023) et
- 15. «_Prestation de serment du Président de la République_» (24 janvier 2024).
ELLE VIENT DE L’ECHAPPER BELLE…
Comme on peut bien l’observer, pour la députation nationale et provinciale tout comme pour les communales, des dates sont fixées pour l’ouverture des BRTC (Bureaux de Réception et de Traitement des Candidatures). Ce qui n’est pas le cas pour la présidentielle.
Par comparaison, le point 30 de la DECISION N°065 /CENI/BUR/17 DU 05 NOV. 2017 PORTANT PUBLICATION DU CALENDRIER ELECTORAL DES ELECTIONS PRESIDENTIELLE, LEGISLATIVES, PROVINCIALES, URBAINES, MUNICIPALES ET LOCALES» indique clairement comme actions à entreprendre : «_Ouverture des Bureaux de Réception et de Traitement des Candidatures pour l’inscription des candidatures présidentielles et des députés nationaux : Retrait des formulaires, dépôt et traitement des dossiers des candidats présidents et députés nationaux_». Période prévue : du 25 juillet au 8 août 2018, soit 15 jours.
Cette action n’est pas reprise dans la synthèse calendrier actuel.
Comment allait-on s’y prendre entre la convocation du corps électoral pour le candidat président de la République le 1er septembre 2023 et la campagne électorale entre le 19 novembre et le 18 décembre de la même année ?
La réponse est dans le communiqué de rattrapage publié ce 29 août 2023. Il est ainsi formulé : «_Le Bureau de Réception et de Traitement des Candidatures (BRTC) est installé au 1er niveau de l’immeuble abritant le siège de la CENI, au numéro 4471 du Boulevard du 30 juin dans la commune de la Gombe. Il sera ouvert et opérationnel du 09 septembre au 08 octobre 2023, de 8h30 à 16h30, heures locales, soit 30 jours_».
Preuve du rattrapage : c’est seulement dans ce communiqué que sont reprises les conditions pour être candidat (e) alors que dans la synthèse du calendrier électoral publié le 26 novembre 2022, rien de tel n’est signalé, s’agissant d’élections législatives, provinciales et communales.
Il est question de : «_a) Posséder la nationalité congolaise d'origine ; b) Etre âgé de trente ans au moins ; c) Jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ; d) Avoir un diplôme d'études supérieures ou universitaires ou justifier d'une expérience professionnelle d'au moins 5 ans dans le domaine politique, administratif ou socio-économique ; e) Avoir la qualité d'électeur ou se faire identifier et enrôler lors du dépôt de sa candidature_».
Petite observation importante : le communiqué porte la signature de Patricia Nseya, en qualité de rapporteur ! Ni le président Denis Kadima Kazadi, ni le 1er vice-président Bienvenu Ilanga Lembow, moins encore le 2ème vice-président Didi Manara ne se sont montrés disponibles pour un acte de portée si haute.
D'ailleurs, le communiqué ne fait nullement allusion à une réunion du Bureau. C'est comme si Patricia Nseya (déléguée Udps) a été saisie discrètement de cette bavure et s'est empressée de la corriger avant la catastrophe peut-être planifiée.
En effet, sans ce rattrapage, c’est une bataille cruciale qui se serait ouverte avec risque de remise en cause du processus électoral dans son entièreté. Car sans la présidentielle, les élections de 2023 n’auraient pas valu un penny. Sans la présidentielle, les congrès et les conclaves consacrés à l’entérinement des candidatures seraient sans objet.
Entre-temps, les structures en charge de ce processus dans les partis et les regroupements politiques auraient eu du mal à s’expliquer devant leurs bases et sommet.
Quant à l’équipe Kadima, elle se serait arraché les cheveux.
Elle vient vraiment de l’échappée belle !