En collaboration avec l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM), l’Ong internationale de droit canadien de développement des médias dénommée Journalists for human Rights (JHR-RDC ou JDH, Journalistes pour les droits humains) a organisé samedi 24 juin courant à Kinshasa, une table-ronde de réflexion sur le poids des partis et regroupements politiques pour accroître la participation féminine aux élections. Cette activité qui a réuni décideurs, acteurs de la société civile et journalistes, a gravité autour du thème : « Quel engagement des partis et regroupements politiques dans la participation massive des femmes et filles aux élections prochaines de décembre 2023 en RDC ? »
L’objectif était d’amener les partis et regroupements politiques à s’impliquer dans la promotion des droits des femmes et filles pour une meilleure participation féminine aux prochaines élections en République démocratique du Congo. Pour e faire, trois temps forts ont marqué cette activité. D’abord le mot de circonstance de JDH, prononcé par sa chargée de programme, Mme Lucie Ngusi.
Celle-ci a circonscrit le cadre de cette activité et a rappelé à l’assistance les différents objectifs de cette table-ronde qui rentre dans le cadre du programme « Canada Monde: la voix des femmes et des filles », que son organisation JDH met actuellement en œuvre en RDC. C’est un projet de développement médiatique d’une durée de quatre ans.
Il vise à développer le secteur médiatique et à favoriser les partenariats entre les principaux alliés tels que la société civile, les organisations de défense des droits des femmes, les institutions universitaires, les décideurs et d'autres parties prenantes clés dans le but de renforcer les droits des femmes et des filles en RDC.
Le deuxième temps c’étaient les panels suivis des échanges. Il y en avait trois. Le premier animé par Me Merveille Mulumba du parti politique Dynamique Congo Uni (DCU) a porté sur la problématique de « l’alignement massif des femmes et filles sur des listes électorales : que peut faire la femme et fille membre des partis politiques ? ».
Dans son intervention, elle a salué l’exonération de la caution des listes électorales à la CENI (Commission électorale nationale indépendante) pour les partis politiques qui alignent 50% de femmes telle que édictée par l’article 13 de la Loi électorale. Cependant, elle soutient que cela ne suffit pas encore pour une participation féminine massive aux élections.
Elle suggère à ce qu’il y ait d’autres stratégies à mettre en œuvre pour la mobilisation des femmes et filles. Celles-ci, conseille Me Merveille Mulumba, devraient elles-mêmes manifester des ambitions de conquérir le pouvoir au sein de leurs partis politiques. Elle a indiqué en outre que son parti, le DCU, malgré une grande campagne de mobilisation et sensibilisation des femmes qu’il a menée, il n’est pas parvenu à atteindre 50% de femmes dans ses listes électorales.
Elle déplore donc qu’il y a carence de femmes ambitieuses qui veulent conquérir le pouvoir politique en RDC. Voilà pourquoi, elle estime qu’il faut un travail de susciter aux femmes l’intérêt de postuler, et les préparer aux éventualités.
Les candidatures féminines doivent encore davantage
Le deuxième panel « sur les défis des partis et regroupements politiques pour promouvoir les femmes et fille, que faire pour contourner et capitaliser l’article 13 de la loi électorale en faveur des femmes et filles ? », a été développé par deux orateurs. Il s’agit de M. Blanchard Mongomba, secrétaire général du Nouvel Elan, parti cher à l’opposant Adolphe Muzitu, ancien Premier ministre, et du député national Bernard Kayumba, élu de Kinshasa, cadre du parti politique PADECO et rapporteur à l’Union Sacrée.
Le premier intervenant de ce deuxième panel a soutenu que la femme elle-même doit se sentir dans l’obligation d’avoir des engagements. Il a aussi dénoncé les facteurs culturel (ou de la civilisation) et démocratique qui ne empêchent la participation massive des femmes aux élections.
Pour le député national Bernard Kayumba, la machine est encore lourde en RDC en termes de participation politique des femmes. Il a de ce fait déploré quelques pesanteurs, parmi lesquelles les difficultés qu’éprouvent les femmes mariées dans des partis politiques.
Toutefois, il encourage les candidatures féminines à se battre encore davantage pour améliorer leur quota dans la politique. Il a appelé les femmes à élire d’autres femmes. Pour cet élu de Kinshasa, les femmes doivent être engagées en politique, et être disponibles.
Les participants appuient l’article 13 de la loi électorale
Enfin, Me Arthur Kayumba de l’organisation CREEIJ, a exposé autour de « la responsabilité des organisations de la société civile dans la participation massive des femmes et filles aux prochaines élections ». Ainsi, a-t-il déploré que la situation est déficitaire en termes de participation féminine aux élections en RD Congo.
A toutes fins utiles, il a également dirigé la rédaction et l’harmonisation de la note de plaidoyer élaborée à l’issue de ces assises pour l’alignement massif des femmes et filles aux prochaines élections. Laquelle note de plaidoyer, adoptée et dûment signée par tous les participants à cette table-ronde, est assortie des recommandations. Parmi lesquelles, les participants ont appelé l’Etat congolais à mettre en application la Loi portant financement public des partis politiques en RDC.
Les parties prenantes ont décidé d'appuyer l'esprit de l'article 13 de la loi électorale sur l'élaboration des listes qui tiennent compte de la participation des femmes ; de renouveler l'engagement pour la promotion, la défense et la protection des droits des femmes et filles en RDC; d'encourager les partis et regroupements politiques à créer des mécanismes internes d'accompagnement des candidatures des femmes ambitieuses avant et pendant la campagne électorale; et de soutenir l'application de la loi sur le financement public des partis politiques.
Signalons que l’Ong Journalistes pour les Droits Humains (JDH) est une organisation canadienne de développement des médias qui opère dans plus de 33 pays à travers le monde.