L’ancien président français, M. Nicolas Sarkozy séjourne en République démocratique du Congo, dans le cadre d’une visite privée et il est le bienvenu. Et ce, même s’il a été reçu par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui lui a même offert un diner ce mercredi dans la soirée à la Cité de l’Union africaine.
Cette visite ne se déroule pas au regard de ce qu’une certaine presse a raconté, mieux, au regard de ce que le magazine Africa Intelligence a écrit dans ses colonnes. Ce journal a écrit il y a peu qu’ « à la demande du président Tshisekedi, Nicolas Sarkozy se rend à Kinshasa ce soir pour une visite de deux jours. Il a été sollicité pour faciliter une amorce de dialogue entre le président Tshisekedi avec son homologue rwandais ».
Réagissant à ce magazine, Mme Tina Salama, porte-parole du président de la République parle de deux fausses allégations qui méritent corrections.
Selon elle, la venue en Rd Congo de l’ancien président français n’est aucunement à l’initiative du président de la Rdc. « Il n’existe aucun projet de médiation dans l’agression rwandaise qui serait confié à M. Sarkozy », écrit-elle sur son compte Twitter, avant d’ajouter que cela étant, le président Félix-Antoine Tshisekedi sera ravi de le recevoir lors de sa visite privée à Kinshasa.
Faire du bourreau son médiateur
Nombreux sont ceux-là qui veulent savoir, où est-ce que le magazine Africa Intelligence a eu cette information, d’autant plus qu’Emmanuel Macron qui a été en visite en Rdc le 04 mars dernier, a évité de frustrer son protégé, me Rwandais Kagame accusé d’agression et d’être à la base de pillage des ressources naturelles de la Rdc, de viols et de milliers des morts.
Sinon, comment faire de son bourreau un médiateur ? Tout le monde est d’avis que c’est le France, à travers l’opération Turquoise qui est à la base de l’afflux de réfugiés armés en Rdc et qui sont à la base de l’insécurité criante. La moindre des choses que les Congolais attendent de la France, c’est cette reconnaissance, mieux cette responsabilité dans le drame pour lequel la Rdc se sent abandonnée à son triste sort.
On se précipite à indexer la Rdc, mais l’on oublie vite que si la France n’avait pas ordonné l’ouverture de cette province, le pire ne serait pas arrivé à la Rdc. Ce pays au cœur de l’Afrique aura beau crié, mais sa voie peine à convaincre ou à parvenir aux oreilles des grandes puissances qui sont derrière cette guerre de dépeuplement imposée à la Rdc. Dans ce contexte, faut-il recourir au bourreau pour plaider sa cause ? Pas du tout et l’ancien président français ne semble pas être la personne la mieux indiquée.
La France qui a toujours soutenu la Rdc au Conseil de sécurité, devrait saisir cette occasion pour exiger l’appropriation du rapport des experts de l’ONU qui accusent le Rwanda d’avoir agressé la Rdc, avec des preuves à l’appui. Que non, la France s’est résolue de n’est pas faire allusion au Rwanda, encore moins de lui demander de retirer ses militaires sanguinaires et génocides en Rdc.
Selon une source aéroportuaire, Nicolas Sarkozy est arrivé peu avant 17h (seize heures, heure de Paris) à l'aéroport international de Kinshasa, à bord d'un vol spécial en provenance de Paris. Sous sa présidence (2007-2012), la France et le Rwanda s'étaient officiellement réconciliés, après les accusations de «complicité» de génocide portées par Kigali à l'encontre de Paris pour son soutien au régime hutu rwandais historiquement présenté comme responsable de la mort en 1994 de 800.000 personnes, essentiellement des Tutsis. Nicolas Sarkozy avait reconnu en 2010, de «graves erreurs d'appréciation» et une «forme d'aveuglement» de la France.