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Sanctions contre le Rwanda : Le Conseil de sécurité n’exclut aucune éventualité

Profitant de la présence du Conseil de sécurité sur son sol, la Rdc ne jure que sur le vote des sanctions contre le Rwanda. Et ce, surtout qu’un groupe d’experts de l’ONU a établi noir sur blanc la responsabilité de Kagame dans l’agression de la Rdc à travers le M23. L’Ambassadeur gabonais au Conseil de sécurité promet de travailler par rapport à ce processus et précise que les sanctions sont un levier, mais le Conseil de sécurité a un éventail d’actions. Dans la même logique, l’ambassadeur français au Conseil de sécurité souligne qu’on a une panoplie d’outils pour régler les crises. Dans le cas de l’action du M23, par exemple, le Conseil de sécurité s’est déjà clairement prononcé sans ambiguïté, en condamnant l’interférence et l’action du M23.

En Rdc depuis jeudi 09 mars dernier, la délégation des 15 membres du Conseil de sécurité a été reçue par le président de la République, vendredi 11 mars, avant son déplacement vers Goma, dans la province du Nord-Kivu, le 11 mars 2023. « Nous venons de clôturer la première étape de notre séjour en Rdc. A Kinshasa, nous avons eu le privilège de rencontrer le chef de l’État entouré des membres du Gouvernement et de son cabinet. Nous avons échangé avec le chef de l’État de la situation sécuritaire et humanitaire à l’Est de la Rdc », a expliqué l’Ambassadeur gabonais au conseil de sécurité, avant d’ajouter que nous avons également évoqué la question relative à la préparation du processus électoral, étant donné que cette année est électorale.

Et d’ajouter que nous avons écouté avec attention le chef de l’État. Nous avons reçu sa perception, sa vision. Nous lui avons donné le message très clair du Conseil de sécurité. Il est aux côtés de la Rdc dans la situation actuelle sur le plan humanitaire et sécuritaire. Nous sommes là pour nous enquérir de la situation, palper du doigt la réalité politique, voir les enjeux, surtout voir l’ampleur de la situation humanitaire. Et à Goma, nous allons palper de nos yeux ce que nous écoutons dans les briefings de la Monusco. « Notre voyage vise à soutenir l’action de la Monusco parce qu’elle est ici pour soutenir le peuple congolais dans la situation qui prévaut. Au-delà de la Monusco, la dynamique régionale est enclenchée et va dans le sens de la recherche de la solution », insiste-t-il.

De son côté, l’Ambassadeur de France au Conseil de sécurité et chef de la délégation a rappelé que les Nations unies ont toujours été engagée en Rdc. Le Conseil de sécurité suit la situation en Rdc, d’ailleurs d’une manière régulière et approfondie. « Il n’était pas venu ici depuis octobre 2018. Nous venons d’avoir un échange très vif avec le président Tshisekedi qui nous a décrit la situation dans le détail et qui a formulé certaines attentes à l’endroit du Conseil de sécurité. Demain nous irons sur le terrain et nous en tirerons d’avantage d’enseignements », dit-il, avant d’ajouter que le message principal que nous avons voulu porter, ce que les Nations unies se tient aux côtés de la Rdc parce que ce qui se passe à l’Est n’est pas acceptable. L’action des groupes armées est condamnable, la souveraineté et l’intégrité territoriale ça veut dire quelque chose. Il faut une sortie de crise politique. On soutient le processus de Luanda piloté par le président Lourenço, de même que le processus de Nairobi. Il faut de la bonne volonté pour en sortir. La population dans l’Est souffre énormément d’une crise humanitaire. On a beaucoup parlé de ça, on a parlé aussi des moyens d’aider d’avantage la Monusco pour qu’elle fasse davantage en plus de ce qu’elle fait déjà.  On a évoqué les perspectives électorales à la fin de l’année en Rdc, etc.

Les sanctions sont un levier…

Après les discours luminaire des Ambassadeurs gabonais et français au Conseil de sécurité, la parole a été accordée à la presse qui est revenue sur un rapport des Nations unies qui atteste le soutien sans équivoque du Rwanda au M23. « Mme Bintou a même indiqué que le M23 était armée mieux qu’une armée régulière. Cette visite intervient deux jours après l’échec du cessez-le feu. Qu’attendez-vous pour sanctionner le Rwanda ? »

A cette question, l’Ambassadeur gabonais au Conseil de sécurité a laissé entendre : nous l’avons dit, les sanctions sont un levier d’actions du conseil de sécurité et il y a en d’autres. « Nous voulons ici envisager tous les éventails possibles dans l’objectif de ramener la sécurité et la paix par rapport aux aspirations du peuple congolais à la paix et à la dignité », dit-il.

Chargé du comité de sanctions en ce qui concerne la Rdc, il souligne qu’il a été à Kinshasa en novembre 2022 avec un questionnaire : est-ce que les sanctions sont utiles ? Quels individus et quelles sanctions doivent être infligées ? Et d’expliquer que le comité de sanctions est saisi soit par un membre du Conseil de sécurité, soit par un non-membre. Il a une fois de plus insisté pour dire que les sanctions sont un levier, mais le Conseil de sécurité a un éventail d’actions.

En complément à cette réponse, l’Ambassadeur français au Conseil de sécurité souligne qu’on a une panoplie d’outils pour régler les crises. Dans le cas de l’action du M23, dit-il, le Conseil de sécurité s’est déjà clairement prononcé sans ambiguïté. Il a condamné l’interférence et l’action du M23, tout en exigeant que cela cesse. « C’est une déclaration du Conseil de sécurité, l’organe le plus puissant de la gouvernance mondiale. Une instruction a été donnée au M23 pour qu’il cesse et qu’il se retire », indique-t-il, avant de signaler qu’en décembre 2022, l’Union européenne a mis 5 rebelles sous sanctions dont le porte-parole. Des sanctions ont été prises contre le M23 et d’autres leaders des groupes nocifs. La pression monte et toutes les autres sanctions sont envisageables.

Quid de la responsabilité du Rwanda 

L’Ambassadeur français souligne qu’il est établi que le M23 est un mouvement qui est soutenu de l’extérieur ; il est établi que derrière le M23, le pays auquel vous faites allusion parait directement impliqué sur le territoire même de la Rdc. Sur le plan humanitaire, explique-t-il, le Conseil de sécurité n’est pas un organe humanitaire. C’est un organe politique qui sert à mobiliser la communauté internationale. « Il y a beaucoup d’aides qui a été donnée. Je crois qu’il faut faire davantage. Il y a lieu de demander à l’ensemble des partenaires d’accroitre leur aide pour la population en Rdc », pense-t-il.

Pour l’Ambassadeur gabonais, l’une des clés pour l’humanitaire, c’est d’abord la mobilisation des partenaires. Cette visite est un important outil pour la mobilisation des partenariats. Il y a une mobilisation, une polarisation de l’attention des donateurs par notre présence. « Nous avons une interaction assez fournie avec la société civile. Celle-ci a reconnu l’action de la Monusco et de la communauté internationale sur leur appui en matière humanitaire. Dans le cadre de la mobilisation, il y a un pont humanitaire qui est envisagé », précise-t-il.



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