Kinshasa n’est nullement surpris par le cessez-le-feu trompe l’œil décrété par le Rwanda via le M23 avant de le violer. Le pays s’inscrit dans la droite ligne de la feuille de route de Luanda (Angola), qui oblige à ce mouvement terroriste de cesser les attaques contre les FARDC, de se retirer au mont Sabigno, de se cantonner, de se démobiliser avant une réinsertion sociale dans la communauté. Kagame peut bien continuer à rêver, parce qu’il n’y aura aucun dialogue avec ces hors la loi qui ont assis leur légitimité à travers les tueries, les viols et les pillages des ressources de la Rdc.
Après la visite du président français en Rdc, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya a trouvé l’occasion propice pour évaluer les gains de cette tournée, avant de se projeter dans l’avenir et dans d’autres questions d’actualité. Muyaya s’est satisfait du fait que Félix Tshisekedi est resté égal à lui-même. Lui qui avait dit qu’il porterait de manière ferme la voix de la Rdc, l’a fait, à la grande satisfaction de ses compatriotes et de certains africains. Pour lui, l’agenda de cette visite avait beaucoup de matières, mais elle était focalisée essentiellement sur la sécurité et la diplomatie. Le point de presse a prouvé qu'on pouvait discuter d'égal à égal et sans complexe.
Il y a des discussions qui ont porté sur des questions économiques avec le forum couronné de la présence de deux commissaires européens. Un accent a été mis sur la nécessité de reprendre la souveraineté sur nos matières premières. Il n'y avait pas que le numérique, les ponts, mais aussi les villes durables, notamment à travers la gestion des déchets. Le concept développé s'appelle Quick win. C'était aussi des aspects culturels, parce que dans sa suite, il y avait la ministre de la Culture. « Cette visite c'était aussi ce stop pour faire honneur au Dr Muyembe qu'il a mentionné dans son discours précédent. C'est aussi un clin d'œil à l'intelligence congolaise. Ce voyage, c'était une soirée culturelle, une manière de marquer la solidarité envers ces compatriotes qui souffrent des affres de la guerre », explique le ministre de la Communication et médias.
La France a sa part de responsabilité
A l’analyse du discours de Macron et de la réplique de Félix Tshisekedi, il se dégage que la France est membre du Conseil de sécurité et a un pouvoir réel. Macron savait qu'il venait dans un terrain hostile. « Nous voulions un engagement clair », même s’il a souligné de la nécessité de faire parler les historiens. Nous avons des éléments qui nous permettent de dire que la France a sa part de responsabilité, pense Muyaya. Le conflit en RDC est international et consécutive à la situation de génocide au Rwanda. Il y a un besoin que ce drame s'arrête.
Au regard des réponses données par Macron, Muyaya estime que nous ne pouvons pas nous satisfaire. Le président de la République a dit que nous attendons la fin de la guerre. Nous ne pouvons pas nous satisfaire lorsque vous avez une population qui est en errance. Il y a la diplomatie qui agit. La question de la Rdc a bénéficié d'une grande visibilité, notamment avec la visite du Pape François à Kinshasa. Il faut considérer que nous avons ouvert une autre fenêtre qui va aboutir à la paix, espère Muyaya.
Le porte-parole du Gouvernement a aussi abordé d’autres questions, notamment celle de la création d’une réserve des FARDC. Ici, le ministre a vite précisé que l'intégration au sein de la réserve ne sera pas automatique.