Alors que le Président de la Rdc Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo « pulvérisait les mensonges de Kagame en Genève » lundi 27 février 2023, comme l’a titré en manchette dans sa livraison n°7961 du 28 février 2023, le Journal l’Avenir en page 3, Kigali ne cesse de tisser d’autres mensonges et naviguer de diversion en diversion. La plus grossière est sa nouvelle tentative de diversion, la veille de la date du retrait du territoire congolais de l’armée rwandaise sous masque M23. Kagame ne cesse d’accuser Kinshasa de ‘collaborer avec les rebelles FDLR, pour le déstabiliser, et fustige le silence de la communauté internationale face à cette situation’. Le pays de Paul Kagame affirme qu’il ne peut pas tolérer que ses « préoccupations sécuritaires soient banalisées et ignorées ». Selon le gouvernement rwandais, la RDC a opté pour une escalade militaire soutenue ces derniers mois, en défiance des décisions régionales.
Lors de réunion des chefs d'État-major des forces de défense de l'EAC qui s'était tenue à Nairobi le 9 février 2023, il avait été décidé que le retrait du M23 s'échelonnera sur une période de 30 jours à partie du 8 février 2023. Il avait été décidé d’un cessez-le-feu immédiat par toutes les parties et le retrait accompagné d'un dialogue, de tous les groupes armés locaux et étrangers.
Une surveillance de l'EAC et de vérification distincte devait être constituée et déployée par le secrétariat EAC au 28 février 2023 avec des membres des états partenaires.
A l’approche de ladite date, il s’est observé plutôt une multiplication d’incursions de l’armée rwandaise, par le M23, dans des localités du Nord-Kivu pour occupation dans le but de faire monter les enchères lors du « cessez-le-feu immédiat par toutes les parties et le retrait accompagné d'un dialogue » comme décidé lors de réunion des chefs d'état-major des forces de défense de l'EAC.
On notera par exemple qu’un groupe des miliciens assimilés aux bergers pro-M23, qui avaient réussi à prendre la cité de Rubaya dimanche dans la soirée et qui a finalement été délogé dans la cité par les miliciens Nyatura qui contrôlent désormais la cité de Rubaya.
Des combats étaient signalés lundi vers Mema, l'armée régulière avait engagé des hélicoptères de combat pour repousser les pseudo-rebelles M23/RDF qui avaient tenté de s'emparer de la cité stratégique de Sake à 27 km dans l'ouest de la ville de Goma. Les détonations d'armes lourdes et légères, ont obligé la population de Sake fuir vers Goma.
Scandaleuse diversion, le Rwanda prétend être agressé par la Rdc !
Champion dans l’art de la diversion, Kigali s’évertue particulièrement à l’approche de la date prévue pour le retrait des forces négatives, à fomenter des fourberies pour détourner l’attention des problèmes sécuritaires réels dans la région des Grands lacs. « Dans ce contexte caractérisé par des déclarations de plus en plus belliqueuses de la part des dirigeants civils et militaires, la RDC déploie de nouvelles capacités matérielles et des mercenaires étrangers le long de la zone frontalière commune », dénonce malicieusement Kigali. L’objectif de celui-ci étant de trouver des prétextes pour ne pas se retirer du sol Rdcongolais.
« Au regard de cette situation, le Rwanda a annoncé avoir renforcé ses mécanismes défensifs et préventifs, afin de nous prémunir contre des violations de notre espace aérien et de nos frontières », prétend le gouvernement rwandais. Et de poursuivre, « Ces dispositifs sont prêts à être activés pour répondre à toute menace transfrontalière de manière proportionnelle, en considération de son envergure, origine et nature. Nous ne tolérerons aucun débordement au Rwanda de quelque groupe armé que ce soit, et la sécurité totale de notre territoire et notre peuple sera assurée », menace Kigali.
Pourtant, le document qui avait sanctionné la réunion des chefs d'état-major des forces de défense de l'EAC, retraçait également un nouveau calendrier du retrait du M23 mais aussi du repositionnement de la force régionale.
C'est ainsi que le Burundi devait se déployer à Sake, Kirolirwe et Kitshanga, tandis que le Kenya devait déployer à Kibumba, Rumangabo, Tongo et Kishishe. Le Soudan du Sud à Rumangabo avec le contingent Kenyan et l'Ouganda à Bunagana, Kiwanja, Rutshuru et la région de Mabenga.
Dans ce cas, si réellement la RDC soutient le long de la frontière rwandaise ‘sécurisée par des forces de l’EAC tel que disposé par le document cité ci-haut’, Kagame n’a qu’à s’en prendre à la force régionale et non à la RDC qui est plutôt victime de son agression’, déplore un observateur.
Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU lundi à Genève, le président congolais avait, quant à lui, affirmé que « les autorités rwandaises ont ressuscité le mouvement terroriste du M23, défait en 2013 pourtant par nos forces armées avec l’appui des troupes internationales de la Monusco, pour agresser la République démocratique du Congo et bloquer le processus de paix de Nairobi dans le but inavoué de poursuivre le pillage des ressources naturelles de la RDC et de placer sous l’imperium rwandais, une partie de son territoire national, le Nord-Kivu en l’occurrence ».
Kigali qui ne cesse d’accuser Kinshasa de collaborer avec les rebelles FDLR, pour le déstabiliser, et fustige le silence de la communauté internationale face à cette situation ne cherche qu’à faire de la diversion.