Après le report de l'année dernière, ce sera pour la 3eme fois que la République démocratique du Congo accueillera un chef de l'Etat de la cité du Vatican dans 4 jours, exactement le 31 janvier 2023. Kinshasa accueille le souverain pontife sous le joug de l'insécurité, des pillages des ressources naturelles, des viols systématiques faits des armes de guerre et d'expropriations des terres ainsi que des remplacements des populations par des ressortissants des pays voisins. Cela dans un silence complice de la communauté internationale. Cette situation est qualifiée 'd'urgence morale' et espère de cette autorité spirituelle, la condamnation.
La visite du pape fait partie des grands évènements dans l'histoire nationale du pays d'accueil à l’instar des phases finales des coupes du monde ou des jeux olympiques. Que le pays soit catholique ou non, la notoriété du pape est supra-confessionnelle du fait que l'évêque de Romme est également un chef de l'Etat.
Pour les tenants de la succession apostolique, les 12 apôtres ont des successeurs institués par Dieu. Dans l’Église catholique, l’ensemble des évêques sont considérés comme les successeurs des apôtres, et le pape comme le successeur de Pierre. L’Église affirme que les pontifes romains viennent immédiatement après Pierre dont ils occupent la position et assument les fonctions.
Toutefois, depuis 1929, les gouvernements considèrent le pape de Rome comme le dirigeant d’un État souverain distinct, la cité du Vatican. C’est pourquoi l’Église catholique romaine est la seule organisation religieuse habilitée à envoyer des représentants diplomatiques, les nonces, auprès des différents gouvernements du monde.
Ce qui fait qu’on décerne au pape de nombreux titres, tels que Vicaire de Jésus Christ, Successeur du Prince des Apôtres, Pontife suprême de l’Église universelle, Patriarche d’Occident, Primat d’Italie, Souverain de l’État de la Cité du Vatican, etc. ...
On le déplace en grande pompe, et on lui assigne les mêmes honneurs, si pas plus, qu’à un chef d’État avec une nuance que lui son pouvoir n'émane pas des hommes mais de Dieu lui-même. Ainsi donc, son message a un aura divin quasi 'parole d'évangile' étant considéré Vicaire de Jésus Christ. La visite du pape revêt donc une coloration quasi-divine pour les catholiques qui sont majoritaires au Rwanda et en RDC deux pays en conflit actuellement.
Pape François, pour dire la condamnation divine des atrocités au Kivu ?
Bien que ‘'la lignée des chefs de l’Église n’est pas entièrement confirmée par les faits historiques", selon The Roman Catholic Church (New York, 1969), p. 4, la notoriété du pape comme 'représentant de Dieu' s'est imposée au fil des siècles à travers le monde.
En cas des conflits entre nations, “les peuples se tournent vers les Nations unies comme vers l’unique espoir de la concorde et de la paix” mais le cas du conflit dans l'est de la RDC, même les Nations-Unies semblent fermer les yeux devant le massacre des congolais. Et seul Dieu reste l'espoir du congolais face au complot mondial contre elle. De ce fait, en tournant leurs regards vers le pape, c'est vers Dieu qu'il espère trouver la solution face à l’urgence morale qui a trop durée, l'holocauste congolais.