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Insécurité grandissante à Kinshasa : Georgette Simi Bongo, une militante de l’opposition portée disparue

Depuis plus de 48 heures, la famille Iyunya est dans l’émoi. Elle recherche désespérément sa chère mère, portée disparue. Mme Georgette Simi Bongo, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a quitté sa maison le dimanche dernier, dans la commune de Matete au niveau de la 15ème Rue du quartier des Marais (Debonhomme – Ma Crevette).

D’après ce qu’on a appris de sa famille, elle était partie au travail à l’Hôpital général de Maluku dans la commune de la N’Sele où elle est technicienne de laboratoire pour le compte du centre de recherche KIMORU, institution de l'école de santé publique de l'Université de Kinshasa (UNIKIN) spécialisée dans la lutte contre le paludisme. Et elle a passé la nuit au boulot. Il était prévu qu’elle retourne chez elle tôt le matin, déjà à partir de 7 heures et demi.

Mais curieusement, cette grande-dame n’est pas arrivée dans sa maison de bonne heure. Et son mari, M. Nico Iyunya, fonctionnaire de l'État, qui attendait impatiemment son arrivée hier matin, avant d’aller au service, pour certaines dispositions utiles, commençait déjà à s’inquiéter. Puisque c’était le jour de leur anniversaire de mariage, selon ce qu’il nous a racontés.

Alors il téléphona sa femme mais le portable de cette dernière était éteint. Il a également tenté de joindre le service où son épouse travaille, on lui apprend que Mme Georgette Simi Bongo avait déjà pris sa journée et quitté le lieu de travail il y a quelques heures passées.

C’est ainsi que M. Nico Iyunya a décidé de ne plus l’attendre et de partir au travail, mais tout en laissant des instructions auprès des enfants pour leur maman, au cas où elle serait de retour. Mais jusqu’au soir quand il est rentré à la maison, sa femme était toujours introuvable.

Il a contacté des membres de famille, des proches, amis et connaissances, mais personne ne savait là où était sa femme. C’est alors qu’il va vite comprendre que madame avait disparu et qu’elle serait peut-être enlevée par des kidnappeurs. Sans tarder, il a alerté tout le monde de sa communauté, voire des autorités compétentes en commençant par les services de sécurité.

Jusqu’au moment où nous rédigeons ce papier, Mme Georgette Simi Bongo est toujours portée disparue. Ses enfants et son mari sont traumatisés, ainsi que ses frères et sœurs et autres membres de familles.

Tout le monde a peur de ce qu’ils ne veulent pas penser, c’est-à-dire, l’enlèvement de cette dame. Puisque nous ne l’avons pas mentionné, elle est une militante de l’opposition politique. Mme Georgette Simi Bongo est animatrice à l’ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), parti politique cher à l’opposant Martin Fayulu, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle de 2018, et leader de la plateforme LAMUKA.

Si c’est le cas, la famille de maman Georgette Simi Bongo craint donc le pire. S’il y a de la chance, on pourra la retrouver dans un des cachots des services de sécurité. Ou par mal chance, elle peut même être retrouvée morte.

Pourquoi penser au pire ? La raison est que, il y a pratiquement une année passée, toujours au mois de décembre, le mari de cette militante de l’opposition, papa Nico Iyunya, était kidnappé alors qu’il se rendait au service. C’était vers 09 heures du matin, au niveau de l’arrêt Debonhomme où une voiture communément appelée « Kech » par les Kinois, l’avait pris avec trois autres passagers à bord.

Tout au long du chemin, le chauffeur et ces passagers provoquaient des discussions autour des autorités politiques. Heureusement que M. Nico Iyunya portait ses oreillettes et ne s’intéressait même pas à ces discussions. Malgré son attitude désintéressée, mais il a fini qu’à même par être inquiété par ces hommes qui étaient avec lui dans le véhicule.

Arrivé vers la gare centrale, un peu après le chantier naval de l’ONATRA à quelques mètres de l’entrée de la société SEP-Congo, un endroit isolé, autour de 10 heures du matin, le véhicule s’est arrêté et ce fonctionnaire a dû être menacé au pistolet, après avoir subi fouilles et questionnements. Heureusement pour lui, il a présenté sa carte de fonctionnaire de l’État. Et puisqu’il n’était pas la bonne personne recherchée par ces kidnappeurs, soi-disant agents de services de sécurité, papa Nico Iyunya a eu la vie sauve, bien qu’il a été traumatisé toute la journée durant.

Se rappelant de cette macabre histoire, et en la liant avec la disparition de sa femme et la mère de ses enfants, le vieux Nico est désormais dans la tourmente actuellement. Quant aux enfants, ils sont inconsolables. Toutes les prières sont faites pour que cette dame recouvre libération des mains de ses bourreaux et qu’elle soit retrouvée vive.

Appel aux autorités pour éradiquer l’insécurité

Il sied de rappeler que l’insécurité grandissante qui bat son plein depuis belle lurette dans la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, prend de plus en plus des proportions inquiétantes. En plus de la délinquance juvénile caractérisée par des cas de vol à tout bout de champ, ainsi que du banditisme urbain bien illustré par le phénomène « kuluna » dans presque tous les quartiers de la capitale, l’on enregistre aujourd’hui de plus en plus de cas d’enlèvement ou de kidnapping.

Pourtant une pratique qui n’était pas en vogue il y a peu. Mais qui commence à prendre de l’ampleur avec l’arrivée en masse dans la capitale congolaise des petites voitures automatiques que les Kinois appellent communément « Ketchs », et qui sont les plus utilisées par des kidnappeurs et bandits.

Que les autorités compétentes (services de sécurité et la police) puissent ouvrir l’œil et le bon, pour traquer tous les malfrats et ainsi, éradiquer l’insécurité dans la ville de Kinshasa, pour le bien-être des paisibles citoyens. Mais, en attendant, qu’on retrouve d’abord et urgemment cette militante de l’opposition.

Sinon, cette histoire risque de faire une tâche d’huile au pouvoir actuel pour entrave à la liberté d’expression et aux droits politiques de l’opposition, garantis par la Constitution de la République et autres instruments juridiques internationaux. Et surtout, cela va constituer une entorse aux valeurs démocratiques prônées au pays, et mettra en branle « l’État de droit » tant clamé par l’actuel régime.



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