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En Belgique: Tshisekedi rassure les investisseurs belges

En clôture de la première journée de sa visite en Belgique, le président congolais Felix Tshisekedi a lancé un appel aux investisseurs belges à laisser tomber leur frilosité à l’égard de son pays. La République démocratique du Congo a changé, dit en substance son nouveau président. L’alternance pacifique entre son prédécesseur Joseph Kabila et lui constitue une étape "historique", rassure-t-il. Avec ses potentialités incommensurables et non encore exploitées, la Rdc doit être au centre des préoccupations des investisseurs belges qui ont l’avantage de mieux connaître le terrain que d’autres concurrents.

Au siège de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), Felix Tshisekedi a souligné ses liens personnels avec l’ancienne métropole. " La Belgique est mon autre Congo ", a-t-il dit. " J’y ai passé plus de la moitié de ma vie. Je connais la Belgique dans toutes ses facettes. Toujours, je me sentirai chez moi dans ce pays. " Pour lui, la Belgique a un rôle particulier à jouer : " Je viens ici en premier, avant tout autre pays d’Europe, en raison de nos liens historiques. La Belgique est une porte d’entrée pour la coopération que je voudrais avec l’Union européenne", s’est-il exprimé à la Rtbf.

Le Congo d’aujourd’hui est un Congo nouveau

Le chef de l’Etat congolais s’est appliqué à démontrer que son pays avait changé. " Le Congo d’aujourd’hui est un Congo nouveau. C’est un Congo performant, émergeant. Et ce Congo attend de la Belgique un accompagnement, maintenant ce serait bien. Ne craignez rien. L’image que vous aviez du Congo est susceptible d’expliquer la frilosité que l’on peut constater, mais dites-vous bien qu’en restant à nous regarder faire, vous ratez aussi des opportunités. "

Felix Tshisekedi a néanmoins reconnu les maux qui gangrènent le pays. " Un phénomène qui a souvent fait peur aux investisseurs : les antivaleurs que nous traînons depuis des décennies, telles que la corruption, la mauvaise gouvernance, l’impunité, l’insécurité judiciaire et financière. Elles rendent tout investisseur frileux. Je veux vous rassurer. Nous avons montré la voie sur ce que nous ne tolérerons pas. " Le président explique que déjà, des dirigeants sont jugés pour mauvaise gouvernance. Il annonce la création d’une agence de lutte contre la corruption puisque, pour le moment, 80% des recettes dues échappent au trésor congolais.

L’énergie et le numérique

Félix Tshisekedi a présenté son projet de diversification de l’économie de son pays, qui avait tout misé sur le secteur minier, dit-il. " On en souffre ", et en particulier les jeunes qui vont creuser au lieu d’aller à l’école. Le nouveau chef de l’État veut mettre l’accent sur l’éducation et la santé. La diversification passera par le développement des énergies vertes. Le projet de nouveau barrage à Inga devrait faire passer sa puissance de 2000 à 11.000 MW, grâce à des investissements chinois et espagnols. Le président veut aussi développer le secteur numérique en RDC.

Le président de la FEB, Bernard Gilliot, s’est réjoui pour sa part du réchauffement des liens entre les deux pays. La FEB se dit attentive aux priorités du nouveau gouvernement congolais. Les entreprises belges attendent des mesures en faveur d’un climat d’affaires propice à l’augmentation et à la diversification des flux commerciaux et d’investissements. Dans cet esprit, les entreprises de Belgique applaudissent un récent accord bilatéral entre la Rdc et l’Union économique belgo-luxembourgeoise qui vise à encourager et protéger les investissements, ce qui est nature à contribuer à la sécurité juridique chère aux investisseurs.

Trois mémorandums d’entente signés

Arrivé lundi dernier en Belgique, le président de République démocratique du Congo a entamé hier mardi sa visite officielle qui concrétise le réchauffement entre les deux pays. Le Premier ministre Charles Michel a accueilli Felix-Antoine Tshisekedi dans la cour d'honneur du Palais d'Egmont.

Une "réunion gouvernementale" a réuni les principaux membres du gouvernement fédéral, dont Charles Michel et Didier Reynders, ainsi que le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo. Elle s'est conclue par la signature de trois Mémorandums d'entente pourtant sur:    la réouverture du consulat belge à Lubumbashi et du consulat congolais à Anvers, fermés par Kinshasa au plus fort de la crise diplomatique entre les deux pays;  la reprise progressive de la coopération au développement par la définition d'un programme transitoire, après la suspension des activités de l'agence belge Enabel en RDC; l'établissement d'un "dialogue politique à haut niveau" entre Bruxelles et Kinshasa

"C'est un programme de transition, parce qu'on trouve qu'un nouveau programme de coopération, c'est un nouveau gouvernement (de plein exercice) qui doit le faire", nous explique le ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo. "Mais on veut poursuivre ce qui existe pour l'instant, dans la formation professionnelle, les soins de santé et l'agriculture." Le gouvernement belge se dit aussi en phase d'observation sur l'évolution de la Rdc après les élections de fin 2018. "Le nouveau président qui doit prouver qu'il peut améliorer la situation pour la population, qu'il peut combattre la corruption et l'insécurité. On essaie ici de faire avancer les choses, mais il y a des attentes énormes quant aux réalisations du nouveau président", explique Alexander De Croo.

Aucun accord n'a en revanche été signé en matière de coopération militaire, alors que Felix Tshisekedi s'était, dans une interview au journal Le Soir, montré demandeur pour une réhabilitation du camp d'entraînement commando de Kota-Koli et de la reprise de la coopération à Kindu, où l'armée belge a formé une brigade des Forces armées de la RDC (FARDC).



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