Ce jour-là... 26 juillet 1989, les ministres belge et zaïrois des Affaires étrangères (Eyskens et Nguza) signent, grâce à Hassan II, l'accord mettant fin au Contentieux Belgo-Zaïrois. La Belgique acceptait de passer l'éponge sur 17,5 milliards de FB que représentait la dette publique du Zaïre.
Les Zaïrois considéraient qu'ils ne récupéraient qu'une partie de leur droit car le Zaïre estimait à 40 milliards FB le dédommagement qui lui était dû. En contrepartie, il fut créé un fonds, géré conjointement par les 2 pays, servant à relancer des projets de développement.
Pour rappel, l'expression contentieux belgo-congolais fut utilisée pour la 1ère fois officiellement par Adoula en août 1961 (au Conclave de Lovanium), désignant l'ensemble des problèmes financiers restés pendants entre le Congo et la Belgique au lendemain de l’indépendance.
Le transfert de souveraineté, qui s’était effectué au 30 juin dans la précipitation, n’avait pas été accompagné du transfert géographique de tout l’appareil administratif dont la tête, en partie, était restée à Bruxelles. C'est là que naît le Contentieux Belgo-Congolais.
On a coutume de présenter le contentieux belgo-congolais sur 3 problèmes: (a) la dette publique, (b) le portefeuille et les sociétés à charte et (c) les indemnisations que les citoyens belges résidant au Congo réclamaient des dommages causés au cours des évènements de 1960.
En novembre 1988, la tension entre le Zaïre et la Belgique monte d’un cran lorsque Mobutu, dans un message remis par le Ministre des Affaires étrangères zaïrois au PM belge, le Zaïre "renonce à toute mesure de réduction de sa dette par la Belgique", mais tient à relancer le contentieux belgo-zaïrois.
C’est dans cette logique que Mobutu envoya une délégation de haut niveau à Bruxelles pour clarifier les vues et obtenir de la Belgique les précisions sur toutes ces questions. Il demanda aussi la tenue d'un débat contradictoire et public sur la question.
Ce débat fut organisé par 2 grandes chaînes de télé bruxelloises (la BRT et la RTBF) entre 3 délégués zaïrois et la presse belge sur les critiques faites à la coopération et à l’attitude générale belge. Le Zaïre annonça la fin des "relations privilégiées" entre les 2 Etats
C’est dans ce contexte pollué que le Roi Hassan II du Maroc (grand ami de Mobutu) va intervenir par une diplomatie discrète jusqu’à parvenir à décrocher, lors du Sommet de la Francophonie de Dakar en mai 1989, un entretien entre Mobutu et le Premier ministre belge Eyskens.