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Malgré la complicité de la communauté internationale : La Rdc ne se laisse pas à la merci des prédateurs

Pendant que les vagues de l’incident qui s’était produit le  vendredi 17 juin, dans la frontière Rwando-congolaise où  un soldat congolais, sous le coup de la colère à la suite de l’agression rwandaise à Bunagana, a franchi la frontière en tirant sur des policiers rwandais avant d’être tué, un conclave sur la paix en RDC se tenait au Kenya. Réunis à Nairobi la capitale, les dirigeants des pays membres de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) se sont convenus du déploiement d’une force régionale dans l’Est de la RDC pour tenter de faire cesser les violences.  Selon un communiqué de la Présidence congolaise, le Rwanda et l’Ouganda n’y participeront pas car Kinshasa demeure convaincu qu’ils sont  derrière la résurgence des attaques de la rébellion du M23. Ce que nie le Rwanda dont l’ambassadeur en RDC affirme que  « Kigali sert de bouc émissaire ».

Dans une interview, répondant aux questions de Jeune Afrique, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, remonte la présence de l’armée rwandaise en RDC à 2013. Déjà, il avait été établi par des rapports du groupe d’experts des Nations unies et du Comité de sanctions que l’armée Rwandaise était sur le territoire de la RDC. Ce qui amena les États-Unis et l’Union européenne à suspendre leur coopération militaire avec le Rwanda.

Et  tout récemment, au mois de mai 2022, deux soldats rwandais ont été capturés dans le territoire de Rutshuru et le Rwanda n’a jamais contesté les faits. Entre temps, le Rwanda continue à se  victimiser et évoquer le risque d’un génocide pour s’attirer la sympathie de la communauté internationale.

Il y a aussi le fait que le Rwanda ne donne pas des signes de respect à l’autorité de ces mécanismes de paix. «  À chaque fois qu’il y a eu un rapport, même en lien avec le Burundi par exemple, Kigali a émis des réserves, rejeté ses conclusions et parfois même quitté la table des négociations », a déploré le patron de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula. On observe plutôt une  discrète riposte diplomatique de Kigali qui rebondit sur ‘la prévention et lutte contre le discours de haine.

Une diplomatie souterraine dont la partie visible s’observe par l’attitude de la Communauté internationale qui n’amplifie pas suffisamment la situation d’agression dont est victime la RDC de la part du Rwanda, ne quantifie les morts dans l’Est de son territoire  mais investi plus, à travers le Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), en co-organisant le forum de Kinshasa sans que le 3ème conclave de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, au Kenya, ne condamne formellement le Rwanda ni fasse apparaitre dans le communiqué final que le Rwanda et le Burundi ne fasse partie de la force régionale.

Dans ce jeu de cache-cache diplomatique, la RDC n’ignore pas les enjeux et ne se laisse pas faire

Outre les mesures prises par le Conseil supérieur de défense  demandant  la suspension des accords conclus avec Kigali, il y a eu également ce communiqué du Gouverneur militaire Nord-Kivu. Ce communiqué extrêmement important du point de vue de la stratégie pour éliminer que d’aucun ne décline dans le sens de son importance. Comme les mesures prises par le Conseil supérieur de défense  qui portent sur la protection des investissements, ainsi que la convention qui vise à éviter la double imposition en matière d’impôt sur le revenu et à empêcher l’évasion fiscale, et tant d’autres qui ont été signés depuis le début de la présidence de Félix Tshisekedi, le Gouverneur du Nord-Kivu suspend l'importation et l'exportation des marchandises par le poste frontalier de Bunagana qui est sous occupation rwandaise sous couvert de M23.

Pour comprendre l'importance stratégique de cela, il faut consulter le rapport des experts de l'ONU de 2014 sur le financement du M23, suggère un internaute. Il est bien documenté que le M23 taxe les familles qui vivent sur les territoires qu'il contrôle.

Le M23 reçoit la majorité de son financement par des taxes aux postes frontaliers, sur les routes, sur les entreprises, et même sur les familles.

 En 2013, le M23 pouvait obtenir jusqu'à 650000 dollars par mois juste avec l'occupation du poste frontalier de  Bunagana.  Il est donc stratégiquement important que cette frontière reste fermée aussi du côté Ougandais.

 Le 20 juin 2022, le M23 a aussi annoncé qu'ils ouvraient la frontière de Bunagana et demandait à la population de revenir. C'est uniquement pour entretenir leur modèle de financement et de recrutement. C'est inquiétant de voir le M23 encourager le retour des élèves du primaire et du secondaire. En effet,  il est aussi bien documenté que le M23 recrutait en 2012  de force des enfants et adolescents au Congo, au Rwanda, au Burundi et en Ouganda. Les camps de réfugiés en Ouganda et au Rwanda étaient aussi des lieux de recrutements pour le M23 durant la dernière guerre.

Les faits connus de la Communauté internationale, mais qui se mure derrière son silence complice.

Pour toutes ces raisons, prendre plus de territoires et viser la ville de Goma est non seulement un objectif militaire pour le M23 mais c'est aussi une nécessité pour son existence et une opportunité d'enrichissement pour ses officiers. La RDC ne se laisse donc pas à la merci des prédateurs.



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