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1ère déportation des réfugiés vers le Rwanda, échec et mât

Pour des raisons de recours judiciaires, le premier vol des immigrés en entente de régularisation au Royaume–uni vers le Rwanda prévu ce 14 juin 2022 a été annulé. Le duo Borris Johnson – Paul Kagame qui espérait réussir ce que les ouest africains appellent « coup chao » et les Congolais disent « un coup une flamme » (Entendez succès dès le premier essai) a été plutôt un « échec et mat », comme disent les joueurs d’échecs.

L’annulation du vol britannique devant acheminer les réfugiés au Rwanda en raison de recours judiciaires a été saluée par plusieurs défenseurs des droits de l’homme hostiles à la déportation et autres trafics d’êtres humains.

La pensée unique et la terreur que voulait imposer les adhérents aux accords  Angleterre-Rwanda  sur les réfugiés au monde civilisé a plutôt butée contre l’opinion publique qui l’a contraint  à ne pas franchir les limites du rationnel.

Le ‘monde civilisé’ qui  condamne l’invasion russe  de l’Ukraine et impose des sanctions contre la Russie pour obliger Poutine à renoncer à ses ambitions de contrôler une République  souveraine de l’ex URSS a été scandalisé par ce projet de déportation des êtres humains dans un pays qui n’a pas bonne presse en matière de droit de l’homme.

Il sied de rappeler que dans le temps, des migrants venus d’Israël avaient été expulsés vers le Rwanda, mais l’accueil sur place a été un fiasco total. Les expulsés ont été « mal nourris et très mal logés au Rwanda», a dénoncé un invité sur le plateau de France 24.

 « Le Rwanda est aussi dangereux que le Darfour d’où je viens », se lamente un candidat à la déportation. 

Mais le Rwanda persiste et signe qu’il ne lâchera pas prise, et poursuivra son projet malgré le revers de popularité du Premier ministre britannique Boris Johnson dans l’opinion publique anglaise et même du HCR.  Mais pourquoi cette obstination du Rwanda à ce projet de déportation ?

Si les SS nazis sont traqués jusqu’à ces jours, malgré leur âge très avancé, c’est entre autres en  raisons pour la déportation des juifs et Témoins de Jéhovah vers la Sibérie. Il est inconcevable que le ‘monde civilisé’ anglo-saxons et la justice britannique puissent cautionner la déportation des immigrés en entente de régularisation, vers un pays moins sûr parfois que d’où ils ont fuis malgré les inquiétudes de son vaste voisin.

L’opinion des Congolais face au deal des migrants entre le Rwanda et le Royaume-Uni

Nombre des Congolais sont contre cette déportation des immigrés au Rwanda. Ce qui intrigue est que le pays qui se propose comme candidat pour accueillir les réfugiés est l’un des pays les plus exiguës d’Afrique avec seulement une superficie de 26 338 Km2, une population de 12.089.721 d’habitants, un taux de croissance de 2,8 et une densité de 459,02 habitants au Km2.  Son vaste voisin la Rdc reste large inhabité avec une densité inférieure à 12 habitants au Km2 pendant que la moyenne subsaharienne est de 23 habitants au Km2 et sans réelle maitrise du nombre de sa population. La crainte légitime de ces congolais vient su fait qu’en acceptant d’accueillir des refugies en demande d’asile  dans un territoire exiguë à côté d’un immense territoire largement inhabité, immensément riche et aux frontières poreuses, cela pourra, à la longue, permettre au  Rwanda de se faire une santé financière sur le dos de la RDC où seront, au finish, ‘probablement’ déversé le trop plein de réfugiés  venus du royaume britannique.

Un cas emblématique de la position des Congolais face à ces accords est le scandale de l’Universty en Angleterre. Le board  d’Edinburgh Universty en Angleterre s’était réuni le 25 avril 2022 pour décider du sort de Kayembe Deborah, Recteur en Chef à Edinburgh Universty en Angleterre, contre qui  l'ambassadeur du Rwanda en Angleterre a initié une pétition suite à ses propos émettant son opinion quant à l'authenticité de la théorie du génocide rwandais. Bien qu’elle ait  déjà  été forcée de présenter des excuses, les Rwandais exigent sa démission du rectorat de l’alma mater.

Comme Kayembe Deborah, plusieurs congolais sont convaincus que le leader qui avait planifié et déclenché le génocide de 1994 qui a vu des Rwandais s’entretuer entre eux mais c’est la République démocratique du Congo qui en fait les frais voilà environ trois décennies. Trois décennies d’atrocités et boucherie humaine qui a déjà fait, selon des estimations, 15 fois plus de morts que le génocide rwandais. Le régime « FPR  avec ses interahamwe et les interahamwe du gouvernement rwandais de l’époque, fait partie des coupables de ce drame », souligne des observateurs et cela est confirmé par le Conseil de sécurité des Nations-unies, via le  Rapport Mapping. Depuis sa publication en 2010, le gouvernement rwandais et son leader Paul Kagame n’ont cessé de combattent cette cartographie des crimes horribles commis au Congo avec la complicité du Rwanda, au point de menacer les Nations-unies de retirer les casques bleus du Darfour au Soudan,  menacer de mort le Prix Nobel de la Paix 2018 Denis Mukwenge pour avoir demandé l’établissement d’un Tribunal transitionnel, (une des recommandations du Rapport Mapping du Conseil de sécurité) sur les crimes au Kivu.

Même si le Rwanda a un puissant lobby pro tutsi auprès des institutions mondiales, et que le royaume britannique après le brexit semble se comporter en électron libre, mais pour ce premier essai pour la déportation, c’est le cas de dire « échec et mat ».



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