Lors du point de presse hebdomadaire de la Monusco, un journaliste s’est adressé au porte-parole militaire en ces termes : Vous êtes sans ignorer que le gouvernement de la République démocratique du Congo accuse le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23. Vous êtes sur le théâtre avec les soldats congolais, endossez-vous ces accusations du gouvernement congolais ? Vous êtes aussi sans ignorer que le gouvernement rwandais accuse l’armée congolaise de collision avec les rebelles Hutus rwandais des FDLR, apportez-vous du soutien à l’armée congolaise accusée de collision avec des milices des rebellions étrangères comme les FDLR ?
Pour répondre à la première partie de votre question, le Lieutenant-colonel Fréderic Harvey de la Force de la MONUSCO a indiqué qu’il faut comprendre que la MONUSCO n’est pas en guerre contre le Rwanda, l’Ouganda ou toute autre nation limitrophe de la République démocratique du Congo. Ce n’est pas la raison pour laquelle nous sommes ici. « Nous sommes ici pour accomplir un mandat qui consiste à protéger la population civile et à soutenir les forces de sécurité nationale à préserver l’intégrité de la République démocratique du Congo. C’est ce à quoi nous affairons », précise-t-il.
Maintenant, pour ce qui est de la question que vous avez abordée, il existe des mécanismes notamment le Mécanisme de vérification conjoint qui est en sous ordre au Conseil des nations d’Afrique de l’Est, si je ne m’abuse, qui a la responsabilité d’établir ces faits en ce qui concerne le Rwanda ou les autres nations.
Et il ne revient pas à la Force de la MONUSCO de commenter sur la géopolitique, nous ne sommes pas dans le domaine de la géopolitique.
Pour ce qui est de votre deuxième question concernant la vérification s’il y a des FDLR au sein des FARDC, nous avons effectivement un processus de filtration de tout soutien qui est offert aux FRADC qui doit passer par ce qu’on appelle dans sa définition anglophone « Human Right Due Diligence Process, HRDDP ». Ce processus consiste justement à vérifier et à s’assurer qu’à chaque fois que la MONUSCO apporte son soutien aux FARDC, qu’il n’y ait pas dans leurs rangs des gens qui soient en collision avec des éléments négatifs ou qui ont fait l’objet ou qui font de différents types de poursuites au tribunal international, etc. Oui, il existe un processus qui filtre cette demande-là et non, nous n’appuyions pas ce genre d’activité.
Pour sa part, M. Ndeye Khady Ndeye, porte-parole adjointe de la MONUSCO a ajouté que notre partenariat avec FARDC est conditionné à la politique de diligence voulue qui suppose qu’on prévienne et attenue les risques de violation des droits de l’homme et du droit international humanitaire associé à la fourniture de soutien avec des forces non onusiennes. Il ne saurait y avoir de compromissions avec notre mandat. Notre mandat est clair : nous soutenons les institutions congolaises dont l’armée, nous protégeons les civils. Et il n’y a pas de collision possible avec des groupes armés.