La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita réitère son appel à la cessation des hostilités, à la désescalade et à la retenue dans l’Est de la République démocratique du Congo, indique une déclaration qui a été lue lors du point de presse hebdomadaire de la Monusco. Elle invite les différents acteurs du conflit à la compassion pour que cessent les massacres des personnes civiles, surtout des femmes et des enfants.
Mme Bintou Keita appelle aussi les groupes armés congolais à donner une chance à la main tendue par les chefs d’Etats Felix Tshisekedi Tshilombo et Uhuru Kenyatta à travers le processus de Nairobi.
La MONUSCO invite les groupes armés à participer au Programme Désarmement, Démobilisation, Réintégration communautaire et Stabilisation (PDDRCS). Ce qui contribuera à ouvrir une nouvelle page de coexistence pacifique au sein de leurs communautés respectives.
Sur les incidents frontaliers entre le Rwanda et la RDC, les Nations Unies saluent la nomination par l'Union africaine du président angolais João Lourenço pour désamorcer les tensions et appuient pleinement ces efforts politiques.
Consciente du rôle primordial des femmes dans tout processus de paix, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC a rencontré au début du mois de juin à Goma dans le Nord-Kivu le Réseau des femmes leader africaines (AWLN).
La cheffe de la MONUSCO préconise ainsi un dialogue intercommunautaire élargi dans chaque territoire et chaque province incluant toutes les composantes de la société congolaise sans discrimination pour examiner les causes profondes de la crise dans l’Est de la RDC et y trouver des solutions.
La MONUSCO invite à cet effet les autorités à intégrer les femmes et les jeunes dans les différentes initiatives en cours, notamment les consultations de Nairobi, et l’opérationnalisation du PDDRCS.
A cet effet, différentes initiatives ont été entreprises non seulement au niveau du siège mais aussi au niveau local à travers les bureaux de terrain de la MONUSCO.
Le 10 juin dernier, la cheffe de Bureau de la MONUSCO à Goma, Mme Laila Bourhil, s’est entretenue avec le Directeur du Uhuru center et son équipe pour soutenir un mouvement solidaire de jeunes pour la paix et basé sur la communication non violente. L’idée est de créer aussi un espace de dialogue et d’expression citoyenne pour les jeunes qui se concentrera non seulement sur les questions de non-violence mais aussi sur la lutte contre la désinformation. Toutes ces activités s’inscrivent dans un engagement continu et régulier de nos bureaux de terrain avec non seulement les jeunes mais aussi les leaders religieux et communautaires ainsi que toute personne d’influence qui peut aider à créer un climat d’apaisement et d’union.
Les Nations Unies préoccupées par l’augmentation des discours de haine
Les Nations Unies sont par ailleurs profondément préoccupées par le nombre de rapports faisant état d'une augmentation des discours de haine dans le pays contre certaines communautés, notamment dans le contexte de la résurgence du M23. Partout en RDC, les discours de haine doivent être combattus de manière proactive.
A ce titre, la MONUSCO a réuni le 6 juin dernier à Goma les dirigeants communautaires Hunde, Hutu, Nande, Nyanga, Tembo et Tutsi pour les sensibiliser à la cohésion sociale et à la coexistence pacifique entre communautés. A l'issue de la rencontre, les six leaders communautaires ont signé un communiqué conjoint dans lequel ils exhortent également tous les acteurs politiques et de la société civile de s’abstenir de recourir à toute forme d’incitation la haine et de ne pas sombrer dans la violence et la division.
Une initiative similaire a également été organisée dans le territoire de Rutshuru et où, là encore, les leaders communautaires ont publié un communiqué appelant à la cohésion et à la paix entre les différentes communautés.