À ce jour, les Forces armées de la République démocratique du Congo ne compte que 2,3 % des femmes et filles. Un taux estimé très faible au regard du pourcentage des femmes et filles dans le pays qui est de plus de 54 %. Face à cette situation, les FARDC procèdent depuis janvier dernier au recrutement des jeunes filles pour améliorer ce taux alarmant. Ce, au regard des instruments juridiques nationaux (la Constitution et autres) et internationaux (la Résolution 1325 des Nations Unies) qui encouragent l’équilibre du genre au niveau de toutes les institutions.
Puisque la mobilisation a été très timide, les FARDC veulent ainsi passer à la vitesse supérieure en vue de la sensibilisation générale des jeunes filles congolaises à intégrer l’Armée. Et pour préparer cette sensibilisation, les FARDC ont organisé hier à l’État-Major général au Camp Kokolo à Kinshasa, en collaboration avec la MONUSCO/RSS (Réforme du secteur de sécurité), une réunion-débat avec des femmes leaders des organisations de la société civile congolaise.
Ces assises ont été présidées par le commandant du corps de santé militaire, le général major Dr Monique Ngomo, au nom du chef d’état-Major général des FARDC. Dans son mot solennel, elle a indiqué que cette réunion organisée dans le cadre de la sensibilisation des communautés sur l’intégration des jeunes filles dans les forcés armées permettra de trouver des voies et moyens afin d’améliorer la situation de la représentation du genre au sein des forces armées.
Cette activité a réuni des grandes organisations féminines telles que l’ISDD, le Fonds pour les femmes congolaises de Mme Julienne Lusenge, le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), l’Ong Afia Mama de Mme Anny Modi, la Ligue des femmes congolaises pour les élections, etc. Mais des personnalités du secteur à l’occurrence, Mme Faïda Mwangila, consultante en genre
Au cours de cette activité, il était d’abord question de présenter la situation du genre au sein des FARDC. Ainsi, le point-focal genre FARDC, le général de brigade Justine Sheshi Mayu, a édifié l’assistance par rapport à la promotion des femmes dans l’Armée congolaise.
Dans son évaluation, elle a affirmé que les femmes ne représentent que de 2,3% au sein des FARDC. Et ce taux est encore beaucoup plus faible au niveau des postes de responsabilité. Et pour causes, elle a entre autres cité les pesanteurs socio-culturels, l’exigence du métier, les préjugés, les attitudes décourageuses de certains responsables, le complexe, etc.
Voilà pourquoi, comme le recrutement se fait chaque année au sein des FARDC, cette année 2022 spécialement, l’Armée ne recrute que des jeunes filles âgées de 18 à 25 ans, aptes physiquement, diplômées d’État et celles qui savent lire et écrire pour les troupes. « La sécurité concerne tout le monde en général et particulièrement la femme de par sa vocation… la participation de la femme dans le secteur de la sécurité et à tous les niveaux est nécessaire dans la recherche de la paix », a entre autres indiqué le général de brigade Justine Sheshi.
À la suite de son intervention, elle a également répondu à des préoccupations soulevées par les participantes. Celles-ci ont aussi fait part de leurs contributions, suggestions et autres commentaires lors de ce débat, en vue du renforcement du recrutement des filles dans les FARDC.
Cette réunion de préparation de la sensibilisation des jeunes filles à intégrer l’Armée a été également ponctuée par des interventions d’une représentante de la MONUSCO/RSS (Réforme du secteur de la sécurité) et du général-major Monique Ngomo. « C’est une activité très importante. C’est une réunion-débat tenue dans le but d’échanger avec la société civile pour qu’elle nous aide à plus sensibiliser les jeunes filles à s’intégrer dans l’Armée… Nous voulons que tout le monde vienne dans l’Armée indistinctement et servir son pays. Nous parlons de manière particulière des filles parce que nous avons constaté qu’actuellement, nous n’avons que 2,3 % de femmes au sein des FARDC. C’est vraiment un grand retard que nous accusons en matière de genre. C’est ainsi que nous voulons accroître ce taux. Voilà pourquoi nous voulons intensifier la sensibilisation », a-t-il déclaré dans une interview accordée à la presse.
Et d’ajouter : J’encourage ces filles parce que moi-même je suis un exemple vivant. J’ai intégré l’Armée. J’ai évolué et gravi tous les échelons. Et aujourd’hui, je suis général-major. Je commande le corps de santé militaire parce qu’étant médecin. C’est ainsi que j’encourage les filles, même celles qui n’ont pas beaucoup étudié, elles peuvent venir parfaire leurs études dans l’Armée, et c’est très important et bénéfique pour elles et pour la Nation ».