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Pour un journalisme de confiance : La norme JTI désormais en RDC, des médias congolais sensibilisés

C’est une première en République démocratique du Congo. Des responsables et professionnels des médias se sont imprégnés de la norme internationale JTI (Journalism Trust Initiative). C’est pour mettre en valeur et avantager un journalisme digne de confiance. Puisque ce label de qualité pour le secteur des médias dénommé « JTI » a pour but de fournir un dispositif transparent, en vue de faire reculer la désinformation et récompenser concrètement le respect d’un journalisme éthique et professionnel.

Ainsi, les représentants de différents médias de la RDC ont été sensibilisés par rapport à cet outil. Et ils se sont même exercés au processus d’autoévaluation et de certification JTI. C’était à l’issue d’un atelier de présentation de la JTI en RDC tenu le samedi 11 juin dernier à Kinshasa au centre interdiocésain.

Cette activité organisée à l’intention des journalistes de Kinshasa par l’organisation internationale Reporter sans frontières (RSF) en partenariat avec l’Ong internationale de développement des médias de droit canadien dénommée Journalists for human Rights (JHR-RDC ou JDH, Journalistes pour les droits humains). C’est avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD).

Trois temps forts ont marqué cet atelier. D’abord la partie protocolaire ponctuée des discours. D’abord du gestionnaire principal de JDH-RDC, M. Prince Murhula, qui a circonscrit le cadre de cette activité. Il était complété par M. Marc Aboflan, regional manager JIT/Afrique, qui à son tour, a expliqué aux participants le contexte de cette journée de sensibilisation. Le président du CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication), M. Tito Ndombi a clôturé cette liste des discours.

Le deuxième temps fort a été la présentation de la norme de la Journalism trust initiative (JTI) aux journalistes congolais, par M. Marc Aboflan, regional manager JTI/Afrique. À l’occasion, il a expliqué le bien-fondé, les objectifs, le fonctionnement et les résultats attendus de ce label de conformité du secteur médiatique.

Il s’en est suivi un débat, au cours duquel le formateur du jour, et même le président du CSAC, ont répondu aux différentes préoccupations soulevées dans l’assistance. Après quoi, c’était la pratique individuelle, question de s’exercer au processus d’autoévaluation et de certification JTI, pour mieux comprendre le fonctionnement de cet outil, suivant les orientations de M. Marc Aboflan.

JTI, un outil pour améliorer les processus éditoriaux, la crédibilité et la confiance des médias

En effet, dans le cadre de son déploiement, l’Ong internationale Reporters sans frontières (RSF) a reçu le soutien de l’Agence française de développement (AFD) pour vulgariser le label JTI dans deux pays en Afrique, la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo. L’idée est de sensibiliser les médias congolais et ivoiriens sur la JTI afin que ceux-ci puissent l’adopter pour améliorer leurs processus éditoriaux, la crédibilité des médias et la confiance placée en eux.

À savoir, la Journalism trust initiative (JTI) est aujourd’hui le seul instrument évolutif et testé qui se base sur l’autorégulation et est fondé sur une norme officielle ISO. Et s’établit grâce à une auto-évaluation complétée par un audit externe, et est conçu pour amplifier le bien (les bonnes pratiques du journalisme au lieu de combattre le mal. Aussi, la JTI ne classifie pas ni ne note individuellement les journalistes ou les contenus.

Sous sa forme unique de norme officielle de type ISO, la JTI propose l’option de la certification au moyen d’un audit externe. Et elle est entièrement lisible par les machines qui alimentent les référencements algorithmiques et les systèmes de recommandations (fils infos des réseaux sociaux, classifications dans les recherches, publicité programmatique) pour soutenir la visibilité et, à terme, la pérennité des sources fiables d’information.

Outil de transparence et de conformité le plus inclusif

La norme JTI comporte 18 clauses qui se centrent sur le niveau institutionnel et les processus de la production journalistique, avec des spécifications portant sur la transparence et la charte éditoriale, avec par exemple en visu la politique en matière d’indépendance, de rectificatif et de correction. Il s’agit donc d’une solution de marché pour favoriser la crédibilité du journalisme de qualité, et en faire un réel avantage concurrentiel. C’est l’outil de transparence et de conformité le plus inclusif, car il s’adresse aux rédactions de toute taille, de tout statut et aux quatre coins du monde.

« Cette formation est importante parce qu’il était question d’expliquer et de discuter avec les responsables des médias autour de la Journalism Trust Initiative. Vous savez, dans tous les secteurs, dans tous les domaines, les gens font l’effort de qualité et aujourd’hui nous avons un label de qualité qui existe également dans le domaine des médias, qui est la JTI. Il était important de venir rencontrer les patrons des médias congolais, de leur en parler, de discuter avec eux sur leur perception de cet outil et de voir comment ils peuvent l’utiliser dans leur contexte pour améliorer les productions médiatiques au quotidien. Et améliorer la qualité du service que les médias rendent au public », a souligné M. Marc Aboflan, regional manager JTI/Afrique, dans une interview accordée à la presse.

Et de renchérir : « La transparence est importante. La qualité va de pair avec la transparence. Pour être un média qualitatif, vous devez être capable d’être transparent sur votre identité, votre localisation, votre financement. Ce sont des questions qui sont importantes pour la qualité. On ne peut pas faire de la qualité sans être transparent. C’est pourquoi que la JTI met ces deux éléments au centre : d’abord la transparence, ensuite la responsabilité et le professionnalisme. Nous croyons qu’avec ces deux ingrédients que les journalistes peuvent véritablement faire de la qualité dans leur travail ».

À savoir, le label JTI a été initié par l’Ong internationale Reporters sans frontières (RSF), chargée de sa mise sur le marché et de sa mise en œuvre mondialement. Il a reçu le soutien de l’Union Européenne de Radio – Télévision (UER/EBU), et de l’Agence France Presse (AFP).

Et il a été élaboré par un panel d’experts internationaux selon le processus de développement des normes ISO et sous l’égide du Comité européen de normalisation (CEN) et publié en décembre 2019 sous la forme du Workshop Agreement CWA 17493.



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