Tout en appréciant à sa juste valeur l’élan de solidarité manifesté par la population congolaise à l’endroit des FARDC et des institutions de la République, le Gouvernement à travers son porte-parole Patrick Muyaya, dit comprendre la colère de la population. Celle-ci réclame notamment la fermeture de frontières, la rupture des relations diplomatiques, le renvoi de l’ambassadeur rwandais à Kinshasa. Le ministre de la Communication et Médias qui privilégie les discussions sincères avec le Rwanda pour aboutir à la paix, révèle qu’à ce jour, toutes les hypothèses sont sur la table. Pour lui, si la Rdc s’est mise à rechercher la paix avec tous ses 9 voisins, ceci n’est pas un signe de lâcheté.
Après la défaite imposée par les FARDC aux terroristes du M23, le Gouvernement, par le biais du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, se devait, redévabilité oblige, donner les contours à la presse, pour faciliter un accompagnement de la population. C’est ainsi qu’il a associé à cet exercice les porte-paroles des FARDC et de la Police nationale congolaise, respectivement le Lieutenant-Général Léon-Richard Kasonga et le Colonel Pierrot Mwanamputu.
Premier à prendre la parole, le porte-parole des FARDC a rappelé qu’en 2013, le M23 a été battu et vaincu. A l’occasion, toutes les armes et munitions étaient saisies, remises à la communauté internationale, qui les remettra plus tard au Gouvernement. Mais à ce jour, le M23 est superbement équipé. Où a-t-il trouvé les moyens ? se demande le Lieutenant-Général Léon-Richard Kasonga. En plus, si l’attaque du M23 a visé Tshanzu, comment expliquer cette attaque du M23 à Kibumba ? « Nous avons fait un travail de qualité et nos hommes ont nettoyé cet endroit. La tentative de contrôler Rumangabo a été mise en échec et c’est là même que deux éléments rwandais ont été arrêtés », indique le porte-parole des FARDC. Pour lui, ceci est une preuve éloquente que le M23, c’est la poudre aux yeux, tandis que et le vrai souteneur, c’est le Rwanda.
Dialoguer avec le Rwanda ou le M23 ?
A cette question, Patrick Muyaya a rappelé que depuis son investiture, le président de la République a fait le choix de la paix. Il a fait le tour de 9 pays, parce qu’il n’a pas voulu revoir le passé. Il a fait le choix de conclure la paix avec le Rwanda. « Nous avons l’obligation de collaborer et il est interdit à la population d’avoir une attitude belliqueuse de part et d’autre », dit-il, avant d’ajouter que nous sommes engagés dans un processus de pacification du pays.
C’est dans ce sens que le président de la République est engagé dans un processus politique pour discuter avec tous les groupes armés. Quelle est la motivation ? Parce que le processus de Nairobi encourage le dialogue et que tous les réfractaires subiront la force. « A quoi ça servirait de discuter avec un groupe terroriste qui doit être traité comme tel ? Il faut faire une trêve avec l’hypocrisie. Le processus politique a déjà été engagé et il n’y a pas d’autres voies », tranche le ministre.
Toujours au sujet de cette question, Patrick Muyaya souligne que cette attitude belliqueuse du Rwanda n’écartera pas la Rdc de la voie royale qu’elle a choisie, celle de la recherche de la paix. « Nous ne pouvons pas fermer toutes les options. Mais qu’ils viennent avec un esprit sincère. Nous défendons l’intégrité de notre territoire et discutons sans agenda caché », insiste le porte-parole du Gouvernement qui indique, par ailleurs, qu’une délégation de l’Union africaine est attendue en Rdc pour désamorcer la crise.
Les FARDC ont les capacités pour l’exécution des missions constitutionnelles
A Patrick Muyaya, il lui a été demandé ce qui reste des revendications du M23 ? A l’en croire, les faits démontrent que le M23 n’a pas d’autre choix que de porter le message du Rwanda. « Que le Rwanda nous dise : quelle est la recette ? », répond ce Warrior qui pense que la guerre doit se terminer sur une table de discussion. Et ici, la Rdc a besoin des discussions sincères. Dans sa prise de parole, il a aussi démontré que c’est la Rdc qui est victime des affres des FDLR. « S’il y a d’autres motivations, venez les mettre sur la table et nous ferons la paix avec ceux qui veulent », souligne-t-il.
A la question de savoir si les FARDC avaient les capacités de faire face à l’armée rwandaise, le Lieutenant-Général Léon-Richard Kasonga explique qu’il y a deux ou trois ans, l’armée de la Rdc a été créditée 8ème en Afrique. Quels étaient les critères ? Il a cité la capacité à défaire les groupes armés, la logistique, les hommes de troupes et les vecteurs de la victoire.
« Votre armée a défait la LRA, l’ADF en 2014, a neutralisé de manière définitive les Maï-Maï ; Dans l’espace Kasaï, le phénomène Kamuina Nsapu appartient au passé, a neutralisé les Enyele. Nous avons combattu les terroristes des FDLR que nous avons défaits et ils ne constituent plus une menace pour leur pays d’origine », affirme-t-il, avant de constater qu’à ce jour, par génération spontanée, on nous dit que ce sont les FDLR qui ont été capturés !
Il a assuré que les ressources humaines qualifiées existent, les ressources financières sont là. En ce qui concerne l’exécution de ses missions constitutionnelles, les FARDC ont les capacités requises pour faire face à la violence, d’où qu’elle vienne. Il a rassuré que la Rdc ne tolèrera pas qu’un pays voisin, pour des intérêts inavoués, vienne perturber la paix.