Selon la note de conjoncture du 29 avril au 06 mai 2022, l’actualité économique internationale reste dominée par la poursuite des effets du conflit russo-ukrainien, sur fond de nouvelles sanctions envisagées par l’Union européenne et de la révision des taux directeur par la Federal Reserve, qui viendront exacerber les facteurs de risques sur les équilibres macroéconomiques des pays. Au niveau national, comparé à la dernière semaine d’avril, le rythme de formation des prix s’est globalement maintenu à la première semaine du mois de mai, et le marché de change a affiché une relative stabilité.
Parlant du contexte international et plus particulièrement de projections de la croissance mondiale et régionale, la note de conjoncture note que selon ses perspectives économiques mondiales, le Fonds monétaire international (FMI) table sur un taux de croissance de 3,6% en 2022, niveau légèrement inférieur à sa projection initiale de 4,4% avant la crise ukrainienne.
Quant aux perspectives économiques régionales publiées par le FMI, le taux de croissance pour l’Afrique subsaharienne est projeté à 3,8% en 2022 contre 4,5% en 2021.
Au regard de cette situation, quelle est la réaction de la politique monétaire face à la poussée inflationniste mondiale ? Il nous revient que plusieurs grandes banques centrales, dont la Federal Reserve (USA), la Banque d’Angleterre et la Banque centrale du Canada ont durci leurs dispositifs de politique monétaire afin de contenir la poussée inflationniste et maintenir les titres de dette et autres effets de commerce attractifs.
Certaines banques centrales, comme celles de Chine et du Japon ont adopté une orientation de politique monétaire prudente. Par contre, la Banque centrale de la Russie a opté pour l’assouplissement des dispositifs de leur politique monétaire pour soutenir la consommation et faciliter le refinancement bancaire, dans un contexte de crise.
Quid de l’évolution des prix des produits agricoles, énergétiques et miniers
Le même document renseigne que les cours mondiaux de produits de base demeurent globalement rémunérateurs. Au 06 mai courant, le baril du Brent a légèrement augmenté de 2,23%, se négociant à 110,77 USd, consécutivement à la contraction de l’offre sur le marché. La tonne du cobalt a enregistré une hausse hebdomadaire de 4,08%, se fixant à 87.880, 79 Usd.
Par contre, les prix du riz et du mai ont connu des baisses respectives de 1,01%, 2,12%, s’établissant à 368,65 Usd et 293,20Usd, justifiées par des récoltes abondantes à fin avril. Le blé, en revanche, a connu une hausse de 1,6% la tonne suite aux conditions météorologiques défavorables.
Sur le plan intérieur, disons que globalement, le cadre macroéconomique reste stable, en dépit de certaines volatilités notées sur le marché des biens et services, dues principalement à la crise alimentaire depuis le conflit russo-ukrainien.
Ainsi, les dernières projections situent le taux de croissance économique à 6,1% pour 2022, alors qu’en janvier, celles-ci tablaient sur un seuil de 6,4%, relevant du dynamisme des industries extractives.
Quant au comportement des prix sur le marché des biens et services, disons que le rythme de formation des prix est demeuré stable. En effet, le taux d’inflation est passé de 0,18% à 0,19% d’une semaine à l’autre, portant le cumul annuel à 3,560%. En glissement annuel, le taux d‘inflation s’est établi à 7,3% contre une cible à moyen terme de 7%.
Concernant le secteur extérieur, soulignons que la stabilité du marché de changes, observée depuis l’année 2021, à la faveur de la bonne coordination des politiques monétaire et budgétaire, s’est maintenu à la première semaine du mois de mai 2022.
Au 06 mai 2022, le taux de change indicatif s’est établi à 2.004, 65 CDF le dollar américain, soit une légère appréciation de 0,01%. Dans le segment parallèle, le cours vendeurs s’est situé à 2.035,00 le dollar américain, soit une dépréciation de 0,08%.
Facteurs de risque et recommandations
Comme facteur de risque au plan externe, on peut noter la poursuite du ralentissement de la croissance mondiale et régionale, particulièrement dans les principales économiques partenaires de la Rdc ; l’enlisement de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les marchés des produits de base, principalement l’énergie et les produits alimentaires ; le resserrement de la politique monétaire par les grandes banques centrales.
Au plan interne, il y a la persistance des tensions inflationnistes sur le marché des biens et services, avec la poursuite de la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires sur les marchés internationaux ; la hausse des coûts budgétaires à travers les subventions aux carburants et le faible niveau de diversification de l’économie.
Au regard de tout ce qui précède, la BCC recommande l’exploitation des bassins de production en vue de l’augmentation de la production nationale des produits de grande consommation et de l’approvisionnement de grands centres urbains pour renforcer la capacité de l’économie à résister aux chocs ; la coordination continue des politiques macroéconomiques, afin de préserver les acquis de la stabilité macroéconomique en vigueur et soutenir la croissance ; le maintien de la bonne tenue des finances publiques et le suivi rapproché des facteurs de la liquidité bancaire par la Banque centrale.