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Regard lucide sur la diplomatie militaire de la Rdc: 17 mai, scruter l’histoire de la sécurité nationale

Demain 17 mai 2022, le RDC célèbrera la ‘ journée des FARDC’, une célébration qui  fait se perdre en conjectures depuis un temps. Nombre de congolais, particulièrement dans les réseaux sociaux fustige le choix de cette date et  ne s’explique pas pourquoi une armée sous embargo depuis plus de trois décennies et sous tutelles de la Mission des Nations-unies depuis plus d’un quart de siècle puisse commémorer une quelconque date surtout que celle-ci coïncide avec un événement  pas nécessairement glorieux de son histoire. Car, c’est  le 17 mai 1997, James Kabarebe, actuellement ministre de la Défense du Rwanda, et ses troupes, prenait le contrôle de Kinshasa  la capitale et devenait  Chef d’État-major général  de l’armée nationale congolaise.  Il occupera ces fonctions jusqu’à ce que Laurent Désiré Kabila expulse et dénonce clairement que la guerre de ‘libération’ était « une agression du Rwanda contre la RDC ». Et c’est, entre autres raisons,  pour  s’être opposé  à cette  ’hégémonie rwandaise’, que Laurent Désiré Kabila  sera élevé au rang de héros national au côté de Lumumba. Ainsi donc, pour cette frange de la population, « la date du 17 mai devait plutôt « être un jour de deuil, car  elle célèbre le  couronnement de la vassalisation de la RDC par le Rwanda ». 

Dans son célèbre  ouvrage « Le Prince », Machiavel avait écrit que «  ce qui est absolument nécessaire, c’est de savoir bien déguiser (la) nature de renard, et de posséder parfaitement l’art et de simuler et de dissimuler. Les hommes sont si aveugles, si entraînés par le besoin du moment, qu’un trompeur trouve toujours quelqu’un qui se laisse tromper ». Est-ce par art de diversion que cette célébration est venue à être attribuée  au FARDC ? Beaucoup l’estiment. Cet art de diversion dans la stratégie de manipulation des masses est-ce que dans la partie orientale de l’Afrique, particulièrement dans la région des Grands-lacs africains et au Rwanda, qu’on appelle ’Ubwenge’. L’art de mentir ou ésotérisme Ubwenge est en ces jours l’outil de choix des prédateurs de la République démocratique du Congo. 

Pourquoi la communauté internationale ne lève pas l’embargo sur l’achat des armes ?

Une fois encore, les FARDC commémorerons ‘leur’ journée sous embargo imposé depuis les années 90. Ce qui fait que la sécurité du  pays n’est pas  totalement sous le contrôle de son armée régulière, mais continue à bénéficier quasiment de « l’encadrement  et du soutien » des forces extérieures.  Plus d’un quart de siècle après, la présence de la force de maintien de la paix, le plus important contingent de l’histoire de l’ONU et  malgré les résolutions  de l’ONU pour restaurer la paix, l’Est du Congo patauge toujours dans l’insécurité. Il se fait que ces négociations qui ont conduit à  des réinsertions et réintégration, ont plutôt favorisé la régénérescence et des mutations de ces forces négatives qui ont favorisé l’infiltration des FARDC.

Un cercle vicieux  qui ne pourra prendre fin que lorsque la RDC retrouvera tous ses moyens de coercitions militaire avec la levée de l’embargo militaire  et diplomatique pour imposer  son autorité sur toute l’étendue de son territoire.

La diplomatie congolaise doit faire face à l’ésotérisme Ubwenge pour pacifier l’Est

 A propos de coercition diplomatique, il importe de considérer ce qu’avait dit le 29 février 1996, Gérard Kamanda  Wa Kamanda, dans le rapport de la réunion de la Commission Vangu. L’ ancien Secrétaire générale adjoint  de l’OUA (actuellement Union africaine, ‘UA’) et Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères du Zaïre (RDC), devant la Commission parlementaire du Haut Conseil de la République –Parlement de Transition (HCR/PT)dite Commission VANGU, issue de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) qu’avait présidé en son temps Monseigneur Laurent  Monsengwo Pasinya (qui deviendra Cardinal par la suite), ce brillant diplomate zaïrois, aujourd’hui disparu, affirmait avoir  perçu de façon précise  deux choses à la réunion de l’OUA d’Addis-Abeba en Ethiopie.

Il cite : «  l’exode des Réfugiés rwandais au Zaïre est à  considérer comme la tête d’un Iceberg, car cette situation n’était pas accidentelle, mais plutôt  quelque chose de bien programmé dont seul le Zaïre semblait ignorer les tenants et les aboutissants (…) Un puissant lobby anglo-saxon travaille sur ce dossier depuis des années avec des solides ramifications : au Bureau du Secrétaire Général de l’ONU ; dans les structures mêmes de l’ONU ; en Allemagne ; au Congrès américain ; en Grande Bretagne ; au Bureau de l’O.U.A. ».

Etant donné que, selon certains observateurs, la survie de l'Occident passe par une recolonisation de l'Afrique en général et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales de la RDC en particulier. La communauté internationale doit donc imposer une forme moderne de perpétuation de l'inégalité économique. Empêcher la RDC de se développer en lui maintenant dans l’insécurité par tous les moyens.

C’est ainsi que, comme l’avait dit le Premier  Ministre de l’époque, Léon Kengo Wa Dondo, avait dénoncé l’attitude de la Communauté internationale qui « a imposé au gouvernement zaïrois des réfugiés avec armes et munitions  en violation totale des prescris du Haut-commissariat aux Réfugiés (HCR) ». Il sied de noter que c’est à partir des camps de ces ‘réfugiés spéciaux’, que la rébellion-agression de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques de libérations) est partie et dont les mutations RCD, CNDP, 23 et une multitude des pseudos rebellions pro-rwandais, continuent de martyriser la RDC depuis plus d’un quart de siècle.

Et aujourd’hui avec les accords dits 3R, Réfugiés, Royaume-Uni et Rwanda, la diplomatie congolaise doit multiplier des stratégies pour ne pas se laisser appliquer sur terrain (en RDC), l’étude développée par le Professeur Kenyan MAZRUI, qui consiste à revoir les tracés des frontières des Etats sur base des affinités ethniques pour aboutir à l’émergence de l’Empire Hima à l’Est du Continent Africain ».

Il est donc capital que le politique congolais veuille bien au grain dans toutes les mutualisations des forces avec tous les pays des grands-lacs africains et de l’afrique de l’Est. Qu’il s’agisse de mutualisation des forces armées ou même des adhésions dans des organisations régionales. Le 17 mai doit donc être une date pivot pour la Rdc de bien scruter son histoire sécuritaire.



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