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Le Gospel version ‘rumba congolaise’ perd de son lustre

Il ne se passe plus un semestre en République démocratique du Congo sans que l’écosystème gospel pollue la toile par des histoires sordides d’immoralités. La dernière de la série, c’est le scandale de sextape qui ternit l’image du ‘gospel’ version  rumba congolaise, entendez des cantiques au rythme de la rumba congolaise, et fait perdre de son lustre ce genre musical, alors que la rumba congolaise venait d’être inscrite sur la liste des patrimoines culturels de l’UNESCO.

La rumba congolaise est le style majeur de la musique africaine, certains observateurs  ainsi que des  opérateurs culturels estiment qu’au-delà de la musique, la Rumba est un mode de vie. Le mode de vie né vers les années 50 dans le pool malebo. Un mode de vie qui a fini par magnétisé même la spiritualité. Et à l’ère du recours à l’authenticité  du maréchal  Mobutu, un nouveau type de vivre l’évangile a été  introduit dans l’Eglise Catholique  par le Cardinal Malula Joseph (aujourd’hui disparu), avec un gospel ‘authentique’ pour accompagner le rite ‘zaïrois’ pendant le culte. « Pour se faire une idée, même partielle de la Rumba, il sied de se référer  au mouvement culturel dit ‘la SAPE’, la Société des ‘Ambianceurs’ et des Personnes élégantes », suggère un observateur. Et c’est ce mode de vie des sapeurs qui caractérise la musique congolaise sous ‘toutes ses formes’, gospel compris.

 

Le gospel congolais aux pas de la Rumba

 

C’est dans son volet ‘ambianceurs’ de la SAPE que la Rumba congolaise se heurte à certaines sensibilités ‘gospel’ à tel point que ceux qui s’affichent comme ‘frères et sœurs en Christ’ la qualifie de mondanité et  ‘chansons du monde’ pendant  que les chansons dites religieuses se rapprochent de plus à plus, non seulement du rythmique Rumba et ses variantes Ndombolo , cavacha ou même décalé, mais également du mode de vie ‘sapeur, ambianceur’ des musiciens dits ‘mondains’.

La tenue vestimentaire des ‘musicien chrétiens’ et leur moralité ne les distinguent plus en rien avec le mode de vie qu’ils décrivent comme mondaine. Pléthore des maitresses, scandales sexuels ou côtés jouisseurs et accusations  occultistes… qui ont fini par pousser par pousser certains ‘Musiciens chrétiens’ à chanter ‘Confusion’.   D’ailleurs, ce sont  les mêmes producteurs, et même arrangeurs qui les produisent. Bref, même le gospel se ‘rumbalise’. Et comme la Rumba n’est pas seulement de la musique mais plus un monde de vie tout se confond aveuglement. Jadis, pour être accepté comme serviteur de Dieu, il fallait afficher un certain attachement à Dieu par un mode de vie pieux. Même si tout le monde ne pratiquait pas avec sincérité ce qu’il prétendait croire  ou le gardait prudemment pour soi, de manière hypocrite bien sûr, le ‘papa pasteur’ reflétait une image de dignité. Actuellement, le vent a tourné. Etant donné que la plus part des  communautés religieuses  deviennent des entreprises commerciales, et comme dans toute entreprise lucrative,  la piété a cédé la place à d’autres valeurs, principalement  la rentabilité et l’efficacité dans les affaires. La véritable tragédie, principalement des églises de réveil, est de vouloir se conformer au ‘monde actuel’ et le ‘gospel rumba congolaise’ à la SAPE, sans nécessairement donner une direction spirituelle. Pourtant à ceux qui affirment évangéliser par la chanson actuellement, « Que leur conduite parle plus que les paroles de leurs cantiques. Dieu jugera d’abord les gens de sa propre maison et on reconnait l’arbre par ses fruits. Le  christianisme est un mode de vie et l’onction peut se perdre de plusieurs façons. Trop de scandales dans les milieux des musiciens chrétiens ne cessent de ternir l’image du chrétien et particulièrement celle qui s’affichent annonceurs de la bonne nouvelle. Il faut chercher Dieu quotidiennement car notre standard doit être la haute moralité. Particulièrement avec le déclin moral de l’occident, qui autorise des énormités contraires aux prescriptions bibliques », conseille le célèbre chanteur gospel vivant actuellement aux USA, Gatho Beevans, inspirés par les écritures saintes.

 

Quid des Eglises de réveil qui accusent les catholiques de somnolence  spirituelle ?

 

 L’histoire de la genèse des églises de réveils ressemble fortement à l’historique des réformes dans l’église catholique médiévale. Cette dernière était  condamnée pour ses pratiques ‘charnelles et matérialistes’ comme la pédophilie, l’homosexualité de certains prêtres et princes de l’Eglise ainsi l’enrichissement extravaguant de la papauté. En outre, on s’attaquait à l’Eglise catholique pour son affairisme, son immixtion  dans les affaires politiques et l’exploitation des ecclésiastiques en faveur de la papauté au point que « la splendeur de Rome s’accrut démesurément à la fin de  du XIV è siècle et son importance politique augmenta temporairement », écrira-t-on dans  le livre ‘Histoire des civilisations (Anglais). Une grandeur qui se payait car, selon Will Durant « Tout ecclésiaste nommé  était requis de remettre à la Curie pontificale-bureau administratif de la papauté- la moitié de revenu ou dime. Un nouvel archevêque devait payer au pape une somme importante pour la pallium- bande de lainage blanc  qui servait de confirmation et d’insigne de son autorité. A la mort de tout Cardinal, archevêque ou Abbé, ses possessions personnelles retournaient à la papauté (…) Toute faveur ou tout jugement obtenu de la curie correspondait à un don en reconnaissance et le jugement était par l’importance de ce présent ». Les énormes sommes d’argents qui s’entassaient dans les coffres du pape année après année furent à l’origine des maints abus   et d’une grande corruption. Ce qui poussa l’érudit catholique hollandais Erasme à écrire en 1518 que « l’impudicité de la curie romaine a atteint son point culminant ». Néanmoins, l’impudicité et l’immoralité et ne sont pas le propre d’un certain groupement religieux. Elles s’observent actuellement dans nombre d’églises de réveil et  « les énormes sommes d’argents qui s’entassent actuellement dans les coffres des chefs religieux des églises de réveil, année après année, sont à l’origine des maints abus   et d’une grande corruption au point que l’impudicité de certains pasteurs a atteint son point culminant », peut-on conclure. L’argent est mauvais maitre, dit-on.

 

Doit-on fermer les églises de réveils comme l’avait véhiculé un fake new ?

 

Vues leurs énormités, cupidité, immoralité abjecte et autres pratiques spirites dans le chef de certains ‘patrons’ de églises de réveil, il s’avère clairement que ces pasteurs ne constituent plus la boussole spirituelle du moment. Toutefois, il ne revient  à quiconque le  veut, de décréter la fermeture d’une quelconque église, à l’exception  bien entendu de l’autorité légale. Toutefois, loin de porter un jugement, tout ce qui avait été reproché à l’Eglise médiévale se reproduit actuellement au point qu’il n’est pas absurde d’affirmer que les Eglises de réveils ne sont que des clonages spirituels de l’Eglise romaine. Les critique



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