Au cours de la quarante-deuxième réunion du Conseil des ministres du Gouvernement de la République, présidé ce vendredi 25 février 2022 par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, première réunion de l’année en présentiel, axé sur quatre points, dont Cohérence des politiques dans l’exécution des travaux du Port en Eaux Profondes de Banana. Avec les enjeux mondiaux de l’heure, ce projet est stratégique et géopolitiquement capitale du fait qu’il pourra faire de la Rdc un géant maritime et Kinshasa, futur carrefour du Sud, Centre et Est d’Afrique.
Saluant l’engagement des partenaires dans le projet du Port de Banana exprimé lors de la pose de la première pierre de cet ambitieux et intégrateur projet qui va changer le narratif de l’économie de notre pays et de la région, le Chef de l’État a estimé qu’il est impérieux de finaliser la stratégie nationale dans la matérialisation de ce projet qui exige une cohérence d’approche interinstitutionnelle et un leadership optimal. Pour ce faire, il a rappelé les résolutions des réunions du Conseil des ministres précédentes, à savoir : les recommandations du 11 septembre 2020, du 9 juillet 2021, du 10 décembre 2021 et du 28 janvier 2022 sur les mesures préalables à l’exécution du projet de Port en eaux profondes de Banana afin de permettre au Gouvernement de prendre des dispositions idoines. Le Président de la République a informé le Gouvernement de sa volonté de placer, à un plus haut niveau, le pilotage, le suivi et l’évaluation de ce projet dont les modalités seront communiquées dans les prochains jours. Un projet qui a également séduit des experts, qui ne tarissent d’éloges bien qu’ils suggèrent qu’il serait plus avantageux de tenir compte du projet de port-route-rail Kinshasa-Brazzaville ainsi que la modernisation du port commercial de Matadi, des réseaux ferroviaires nationaux et transnationaux ainsi que bief fluvial navigable du fleuve Congo.
« Avec le port en eaux profondes de Banana couplé avec le port commercial de Matadi et la connexion du pont-route- rail Kinshasa –Brazzaville, bien que se trouvant à plus de 500Km de côtes atlantiques, Kinshasa deviendra l’une des plus grandes villes ‘maritimes’ au monde », affirme expert en ports maritimes, ports et chaussées. Toutefois, ajout-il, il est important que le ministère congolais des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR) entame, sans négliger l’un des projets en faveur des autres ou favoriser l’un, au détriment des autres mais, simultanément, la construction du port en eaux profondes de Banana et la modernisation du port commercial de Matadi ainsi que la construction du pont-route-rail Kinshasa-Brazzaville.
La Rdc serait-elle une puissance maritime qui s’ignore ? Peut-on déjà parler du Congo comme n’étant pas seulement un scandale géologique mais, également scandale maritime avec à peine 37Km de côte maritime? C’est ce que affirment certains spécialistes contactés, mais qui précise que si et seulement si le gouvernement congolais réalise simultanément les trois projets phares que sont la construction du port en eaux profondes de Banana, la construction du pont-route-rail Kinshasa –Brazzaville et la modernisation du port commercial de Matadi. De l’avis de certains experts en navigation maritime, avec le pont-route-rail et le port de Matadi modernisé, Kinshasa devra se joindre Banana à …Pointe-Noire. Cela, avec la voie navigable du fleuve Congo entre Kinshasa et Kisangani couplée avec un réseau ferroviaire modernisé, il sera possible de joindre Kisangani à Dar-es-Salam et Lubumbashi à Lobito donc l’océan Indien connectera à l’océan Atlantique (Est-Ouest africain) par Kisangani ; et l’Afrique australe, par Lubumbashi, connectera l’Afrique centrale. Ce qui fera de Kinshasa le point focal de l’Afrique australe-centrale et orientale ainsi que le plus grand ‘port maritime’ au monde.
Port commercial de Matadi, potentiel catalyseur
Situé à plus de 500 Km de l’embouchure du fleuve Congo, donc des côtes maritimes de la RDC, Kinshasa peut toutefois devenir l’un des meilleurs terminaux maritimes au monde, si le port de Matadi était modernisé simultanément avec la construction du port en eaux profondes de Banana et combiné avec la construction du pont-route-rail Kinshasa-Brazzaville. En cheval sur l’Equateur, le fleuve Congo, par ses puissants affluents (Aruwimi, Itimbiri, Kassaï, Lindi, Lomami, Lualaba, Tshuapa, Ubangi, etc…) bénéficie d’une pluviométrie favorisée par l’alternance de saison des pluies au nord et au sud de l’Equateur. Ce qui fait du fleuve Congo le plus puissant fleuve au monde en termes de débit, soit 50 000 m3/seconde. Ce qui permet au fleuve d’avancer 40 Km dans l’océan et en même temps et lui permet de doter Matadi, à 150 Km des côtes, des potentialités et avantages naturels des ports maritimes. Les mêmes possibilités d’armatages (si pas mieux) que les ports de Luanda, Libreville, Douala, Anvers et Rotterdam! En outre, Matadi reste relié à l’océan par un fleuve important à une distance extraordinaire de 150Km lui offrant les possibilités de navigation de haute mer (les mêmes possibilités qu’à Boma) à l’instar de Rotterdam, Hambourg, Brême, Anvers etc… Matadi a l’avantage d’offrir en rivière libre, 150 Km à l’intérieur des terres continentales, des installations maritimes modernes au-delà du port commercial. Il importe donc de moderniser le chemin de fer Kinshasa –Matadi.
C’est ici l’importance du pont-route-rail Kinshasa-Brazzaville pour prolonger les avantages de la ligne chemin de fer ‘Congo-océan’ reliant Brazzaville à Pointe-Noire (en République du Congo) jusqu’à Kinshasa. Ainsi donc, on fait continuer les avantages le transport des navires de mer jusqu’à Matadi, ce qui permet de couper considérablement les frais de transport. Conjuguer avec le pont-route –rail Kinshasa-Brazzaville, on ‘booste’ les 37 Km des côtes maritimes de la RDC jusqu’à … Pointe-Noire, si on modernise simultanément le port commercial de Matadi au même moment que l’on construit le port en eaux profondes de Banana.
Bief navigable fluvial Kinshasa- Kisangani, réseau ferroviaire de Lobito, le bonus …
Jadis, le médecin et explorateur anglais David Livingston voulu joindre l’Océan indien à l’atlantique par le bassin hydrographique du fleuve Congo, en partant de Zanzibar. C’est finalement le journaliste Henry Morton Stanley qui réussira l’exploit. Dans son rapport d’expédition au roi des belges Léopold II, Stanley affirma : « Sans chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny ! ». Un rapport toujours d’actualité 137ans après la conférence de Berlin, bien étant en pleine ère de la mondialisation et du numérique. Un réseau de chemins de fer compétitif, modernisé, couplé au bief navigable du fleuve Congo, constituerai un bonus pour propulser Kinshasa au podium du plus grands carrefour d’Afrique, point focal Est-Ouest et Sud-Centre du continent. Partant de Zanzibar à l’océan indien en passant par Dar-es-Salem on peut atteindre Kisangani par voie ferrée pour Kinshasa par fleuve et relier Matadi-Banana, donc océan indien-océan atlantique. En outre, partant de Lobito, via Lubumbashi –Ilebo, on peut prolonger jusqu’à Kinshasa et … Matadi-Banana ! Joindre ainsi l’Afrique australe à l’Afrique centrale. Pour le monde globalisé actuel, en modernisant les réseaux fluviaux et ferroviaires simultanément que la construction de port en eaux profondes de Banana et le pont-route-rail Kinshasa-Brazzaville, Kinshasa sera le point focal de l’Afrique et la Rdc une puissance maritime en…2025 !